Sayonara le chef

Mon équipe est composée de 1 Chinois de Hong-Kong, 2 Chinois mainland, 2 Singapouriennes, 1 Indienne, 1 Malaysienne, 2 Japonais et 1 Français (moi). Tous sont dans leur pays respectif, sauf moi bien sûr, qui suis au Japon.

Nous gérons toutes les implémentations faites en Asie du Sud Est, ET Inde ET Océanie.

Notre manager était Australienne, en Australie. J’écris “était”, parce qu’elle s’est faite licenciée pendant mon congé. Le motif? Trop chère, l’Australie étant classifiée comme “High cost center”.

Alors, c’était déjà bizarre parfois d’avoir une bosse non-asiatique et en décalage horaire de 4-5 heures avec l’une de nos collègues (l’Indienne), mais au moins elle faisait partie de la zone qu’on couvrait. Et puis le décalage avec l’Inde, il faut dire que c’est en grande partie parce que l’Inde est elle-même en décalage avec le reste de la zone qu’on couvre.

Ont-ils remplacé notre manager par notre team leader (le Chinois de Hong Kong), un vétéran de la boite de 20 ans qui connait les spécificités de tous les pays de la région, qui connait tout le monde au-dessus et à côté de notre organization, le remplaçant légitime de la manager? Non, à la place ils ont nommé un Slovaque, de Slovaquie.

Pour le coup, c’est maintenant un décalage de 7h ou 8h (selon heure d’été/hiver) avec l’équipe au Japon, 6h ou 7h avec le reste de l’équipe sauf l’Inde. En gros, notre boss arrive au boulot quand nous on le quitte. J’avoue avoir du mal à comprendre comment on est censé travailler en bonne intelligence comme ça, avec un chef qui en gros n’est jamais là quand nous le sommes, dont on reçoit tous les emails le matin en arrivant au boulot en un bloc, et pas au fur et à mesure. Des fois on a des trucs urgents qui requièrent une action du manager. Ben là, les trucs urgents, ils attendent. Tant pis pour le client. Tant pis pour nous qui nous prenons les critiques du client pleine poire. Ah oui, on est en première ligne, hein.

Le fait d’avoir un non-résident asiatique diriger une équipe asiatique m’énerve aussi, personnellement. Je trouve ça insultant. Comme si on n’avait pas de gens capables sur place. Mais en fait ce n’est pas la raison. La raison est purement économique. Et là du coup, c’est insultant pour notre manager.

Notre manager donc, tout nouveau du management, a l’air de se démener dans ses fonctions. Il s’est démené pour avoir le droit d’embaucher quelqu’un (parce qu’il y a trop de travail à faire) et… on lui a répondu positivement. Sauf que, il n’a pu prendre que quelqu’un en Slovaquie. Donc maintenant l’équipe a aussi une Slovaque dans ses membres, et elle va gérer des implementations dans toute la région comme nous. Et elle ne sera pas au travail quand les clients le seront, surtout ceux en Australie et Nouvelle Zélande.

Quand le management nous demande (chaque année) de “relever le niveau de service” et “d’élever la satisfaction des clients”, moi j’aimerais bien répondre que déjà avoir des employés qui travaillent à peu près aux mêmes heures que leurs clients, ça serait une bonne idée. Je ne suis pas sûr pour tout le monde, mais si moi j’étais client, j’aimerais bien que mon responsable client soit joignable par téléphone, ou qu’il réponde dans la journée à des questions faciles.

Mais mon avis on s’en fout évidemment, ma boite est une “top-to-bottom”, c’est à dire que l’information ne va que de haut en bas, jamais le contraire.

Et si je n’avais que ça dont me soucier! Parce que Hong Kong, Singapour et le Japon sont classifiés “High cost centers” (comme l’Australie), les prochains à partir après mon ex-chef, c’est nous! On va tous être remplacés par des Européens de l’Est, au secours!

One thought on “Sayonara le chef”

  1. Ils ne rigolent pas avec le cost cut dans ton entreprise on dirait. Enfin lorsque cela atteint un tel niveau c’est assez inquiétant…

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