Des nouvelles de Ryu (1/4)

(L’article était trop grand -illisible- alors je l’ai coupé en quatre parties, que je vais publier à la suite)

Vendredi 26 septembre, sortie de l’hôpital, on se fait présenter la note; 90000 JPY (600 €). N’oubliez pas que de la note réelle ont été soustraits les 350000 JPY (2300 €) que l’état rembourse deux mois plus tard, mais que la boite de Yukiko nous a avancés. Ça fait une note totale de 440000 JPY (2900 €) qui est nettement inférieure à ce que  nous attendions. L’hôpital nous avait donné une estimation initiale d'”environ” 550000 JPY (3600 €), mais “variant selon les différents services fournis” (donc je m’attendais à la grosse arnaque financière). Et bien on dirait que leurs 550000 JPY prennent en compte le coût des visites mensuelles et hebdomadaires que Yukiko a faites pendant toute sa grossesse…dingue! Si ils ont une équipe marketing qui s’occupe de leur communication, il faut qu’ils virent tout le monde! En attendant, quelle bonne surprise pour nous. Ce fut donc un accouchement pas cher (et de bonne qualité, j’y reviendrai quand je ferai l’article qui raconte la journée de l’accouchement).

Puis, ce fut le retour à la maison. C’est pas que ce soit horrible de s’occuper d’un bébé, c’est qu’on n’a plus le temps pour quoi que ce soit d’autre. Le bébé, il a beau dormir 16 heures par jour (donc on doit s’occuper de lui 8h par jour, ce qui est énorme), il s’endort plus vite que nous, et il ne supporte pas d’être réveillé alors que nous ne le sommes pas 😆

De vendredi à aujourd’hui, vendredi fut le pire; on s’est couché à 3h du matin samedi, complètement rincés. Mais Ryu a fait sa nuit jusqu’à 8h, tranquille. Yukiko m’a laissé dormir (elle me permet de dormir tous les matins, ouf!), et après la journée s’est bien passé. L’un dans l’autre on s’en sort de mieux en mieux, et après 3 jours j’ai réussi à passer plus de 20 minutes sur mon PC (les articles d’hier et d’aujourd’hui étaient en réserve).

Visite à l’hôpital

Yukiko est allée faire sa visite hebdomadaire à l’hôpital mercredi (elle y est allée en train d’ailleurs). Le bébé  n’est absolument pas en train de descendre.

En dehors de ça, ils lui ont fait une radio du bassin, et ont comparé à la taille du bébé…pour s’assurer qu’il pouvait sortir. C’est courant de faire ça? Ça me semble un peu surprenant. Et en plus, on n’a pas eu la réponse bien sûr. Je ne doute pas trop de la réponse, mais ça n’est pas la première fois que le toubs nous stresse pour faire un exam, et qu’une fois fait et payé, il ne donne pas le résultat.

Lundi prochain, Yukiko doit y retourner pour un examen de deux heures. On ignore bien sûr en quoi consistera cet exam de deux heures.

A priori, Yukiko entrera à l’hôpital le 24 (mercredi), et pendant une journée ils la prépareront à une descente en force (dilatation forcée de l’utérus). Elle restera à l’hôpital la nuit, et le lendemain ils lui injecteront un produit (dont je ne connais que le nom en japonais maintenant) pour forcer le bébé à sortir. Dans la plupart des cas, le bébé nait le jour même, mais des fois il nait le lendemain. Donc le bébé naitra le 25 ou le 26 septembre. C’est pas très fun de savoir quand le bébé va naître 🙁

J’ai demandé à Yukiko le soir combien coûteront ces journées du 24 et 25, mais le toubs ne lui a rien dit. Yukiko me dit “Boah, ce serait pas dans les 20000 ou 30000 JPY ? (132 ou 199 €)”. Sur ma demande, Yukiko a appelé le lendemain pour confirmer, mais l’infirmière qui a décroché a dit “Bah on n’en sait rien. Le personnel soignant est séparé de celui qui fait les factures…on ne sait pas combien coûtent les soins qu’on pratique.”. Genre, ils font ce qu’ils estiment être nécessaire sans se soucier de la facture (que le client paye à 100% car c’est pas remboursé, je le rappelle).

Sur ce, Yukiko a commencé à s’énerver en entendant une telle réponse. Elle commence à dire “Mais ça vous semble normal de payer pour quelque chose dont on ne vous avait donné aucune idée du prix? De ne savoir combien ça coûte qu’au moment où on présente la facture?”.

Il faut dire qu’on se rappelle d’une amie qui avait reçu un devis basique “Ce sera environ 600000 JPY (3970 €) pour tous les frais liés à l’accouchement”, et qui en sortant de l’hôpital s’était vue présentée une facture de 900000 JPY (5960 €)…L’explication était simple (pas claire, mais simple): “Ouais mais vous savez à tel moment on a utilisé tel produit, puis il y a ci et ça…On vous avait pas dit que ça coûterait 300000 JPY de supplément? Mince alors. Mais c’est peut-être vous qui n’avez pas fait les bons calculs?”. Bref, têtes à claques absolues.

Et l’infirmière de répondre à Yukiko: “Mais vous savez, on fait ce qui est nécessaire, alors de toute façon il n’y a pas trop le choix…et ce qui est nécessaire, on n’est pas au courant à l’avance.” (c’est vrai) “ça dépendra de la dose de produit qu’on aura à utiliser” (il coûte si cher que ça ce produit?) “ça peut bien être 50000 JPY (331 €) ou 150000 JPY (993 €)…J’en sais rien.”. Déjà, Yukiko a compris que sa gentille estimation personnelle de la veille était peut-être en-dessous de la réalité. Et puis elle a demandé à l’infirmière de demander “au gars qui fait les factures” de donner une fourchette d’ici à lundi. Au moins, ça nous permettra d’amortir moralement le choc de la somme qu’il faudra verser.

C’est si difficile à comprendre que ça qu’on aime bien savoir à l’avance, ne serait-ce que quelques jours, combien (à peu près) on va devoir payer? Parce que l’infirmière, on avait l’impression que c’était la première fois de sa vie qu’elle entendait quelqu’un oser demander combien ça allait coûter. Mais vous savez, je suis sûr que personne n’ose demander de peur de paraître radin, ou pauvre ne pouvant pas payer, ou insultant envers les toubs, ou parce que l’argent c’est sale et qu’il ne faut pas trop en parler, surtout si ça concerne la santé. Je ne suis pas trop sûr des tenants et des abrutissants ( 😉 ), mais devinez quoi; le monde médical m’a encore énervé.

Début du congé de 8 mois

Yukiko est en congé de maternité depuis le week-end dernier. Ça veut dire qu’il ne reste plus qu’environ 6 semaines avant l’accouchement (mi-septembre). Elle devrait reprendre le travail vers avril prochain (ça y est, on s’est déjà fait dire que c’était pas bien de laisser son enfant à la crèche aussi vite et que la mère devrait se reposer au moins un an! On l’attendait, alors ça nous a fait sourire plus qu’autre chose). Il y a peu de chances qu’elle s’ennuie d’ici à l’accouchement (elle est toujours à travailler sur quelque chose, son français par exemple), mais à tout hasard je vais lui faucher sa visa (je blague, ohlala).

L’état donne une prime quand vous faites un enfant (350000 JPY (2088 €) si je me rappelle bien), quelques temps (2 mois? -> A vérifier) après l’accouchement. Ça veut dire que vous devez débourser une fortune en sortant de l’hôpital, et l’état vous en reverse une partie après coup. On a récemment appris que la boite de Yukiko (toute petite filiale inconnue d’un des plus gros groupes de cosmétiques japonais) prenait en charge de récupérer les 350000 JPY versés par l’état, et qu’ils les payaient lors de la sortie de Yukiko de l’hôpital. Donc, ils ne déboursent rien, mais ils avancent l’argent. Je trouve ça très sympa; ça ne leur coûte pratiquement rien (deux mois de cash-out), mais ça équilibre notre compta.

Et puis un petit mot sur l’hôpital Rosai où accouchera Yukiko. Une photo aérienne:

Ça peut paraître banal pour un français de France, mais des gros hôpitaux comme ça, on n’en croise pas des masses par ici. A mon avis, proportionnellement, on en trouve au moins autant qu’en France, mais je sais pas, on les remarque moins. Moi, c’est le premier gros hôpital que je voyais au Japon.

C’est un hôpital public, non rattaché à une université (genre “CHR” plutôt que “CHU”). Mais “public” ne veut pas dire “moins cher” au Japon. Voire même, il doit bien y avoir des cas où ça veut carrément dire “plus cher”. En l’occurrence, pour l’accouchement, il y a des cliniques qui coûtent bien moins que les 550000 JPY qu’on va payer au Rosai (il y en a qui coûtent bien plus aussi).

Juste pour donner une idée de la hauteur des bâtiments, une autre photo:

Genre, ça ressemble à nos gros hôpitaux français. De visu, ça m’a l’air sensiblement similaire à la taille du CHU de Nantes.

On n’a plus que 6 semaines pour acheter tout ce qu’il faut pour le bébé, et tout ce qu’il faut pour l’hospitalisation de Yukiko (elle a reçu de la part de l’hôpital une liste d’une trentaine d’articles à ramener). Rien que pour ça, ça mérite que je lui laisse sa visa (je blague, je répète).

La chambre

Yukiko a fait sa visite à l’hôpital (c’est toutes les deux semaines maintenant), et devinez quoi, tout va bien, et le bébé aussi bien sûr.

Elle a confirmé le prix des chambres, pour après l’accouchement (c’est obligatoire d’y rester, mais ça n’est pas plus mal à mon avis).

Chambre de 16: comprise dans le prix.

Chambre de 4: 2100 JPY la nuit.

Chambre individuelle: 35000 JPY la nuit.

Il y a 7 nuits à passer, soit 0 JPY, 14700 JPY (87 €), et 245000 JPY (1449 €) respectivement pour les trois types de chambres.

Pour moi, ça veut clairement dire “Prenez la chambre de 4”. A 35000 JPY la nuit pour une chambre individuelle, on croit rêver.

La sixième visite

On se disait “c’est bon, à la prochaine échographie, on va enfin savoir le sexe du bébé!”. On s’en faisait une joie. C’était sans compter le machiavélisme du toubs. Ce gars doit parler français et est venu lire mon blog, sinon c’est pas possible. Ou alors, c’est qu’il a une sacré couche de connerie. En y repensant, ça doit plutôt être ça.

Yukiko arrive, et le toubib lui dit “Aujourd’hui pas d’échographie! C’est notre politique de diminuer les coûts de nos patients et donc on évite les manips qui ne sont pas nécessaires, pour diminuer la facture”.

Bien sûr, il applique sa politique fantôme juste à LA première séance où on avait une véritable chance de savoir le sexe de l’enfant, il n’en a rien à foutre qu’on veuille le savoir vite. Pour lui, on n’est que de la viande de vache à lait (pour fusionner deux images). Il ne lui serait bien évidemment pas venu à l’idée de prendre 5 minutes pour faire cette écho et de ne pas la facturer (si diminuer les coûts des clients était vraiment le but). Son but n’est pas de facturer moins, c’est de gagner du temps pour voir plus de gens…et donc gagner plus. A chaque client, il y a un forfait pour la visite sans que ce connard de toubib n’ait rien à faire. Si il gagne 5 minutes sur 10 clientes, ça fait 5 clientes en plus dans la journée, avec pour chacune ce fameux forfait qui ne lui prend pas de temps. Lamentable.

Autre chose, Yukiko a demandé s’il était possible de prendre l’avion en juillet. Sa réponse: “Ah ouais, nan, je ne peux pas l’autoriser.”. Le vénal de service n’a pas dit “pour votre santé, il ne vaut mieux pas le prendre”, il a dit “je ne veux pas prendre cette responsabilité”. Sa priorité n’est pas la santé de ses patientes, sa priorité est son compte en banque (peur des procès). Le gars ne parle pas de santé, il parle de responsabilités (la sienne, en l’occurrence). Il a dû aussi voir sur mon blog qu’on faisait des procès de temps en temps…

Sinon, Yukiko et le petit dans le ventre vont bien. Je n’ai pas grand chose à dire à ce niveau-là.

Cinquième visite

Cinquième visite de Yukiko. Le toubib dit d’emblée que le test de la rubéole est revenu positif, ce qui signifie… qu’elle n’a pas ni n’a eu la rubéole. Personnellement, je m’étais convaincu il y a un mois que cette histoire de rubéole était débile, et j’en avais même oublié l’existence…

Selon le règlement de la société de Yukiko, sur présentation d’un certificat médical certifiant qu’il faut se reposer le plus possible pour cause de grossesse, elle peut venir à la compagnie à 10h30 le matin au lieu de 9h, sans perte de salaire. Elle avait donc préparé le texte du dit certificat, et l’a emporté à l’hôpital pour recevoir le tampon du docteur. Celui-ci a lu le certificat, a dit “pas de problèmes!”, a ouvert son tiroir, pris son tampon, a frappé un grand coup de celui-ci, et a rendu le certificat à Yukiko en disant “Ce sera 4000 JPY” (24.5 €). Il ne lui serait pas venu à l’idée de faire ça pour la beauté ou la nécessité de la chose. Ou alors, peut-être estimait-il qu’elle ne le méritait pas et en toute vénalité a décidé de profiter de la situation pour se faire de la thune.

Le reste s’est très bien passé également; l’échographie n’a pas permis de connaître le sexe de l’enfant (quoique nous sommes persuadés qu’il s’agira d’une fille, allez savoir pourquoi…”wishful thinking” peut-être?), mais on sait que sa colonne vertébrale est finie 😉

Yukiko l’a senti bouger pour la première fois la semaine dernière. Un tremblement de son corps lui a fait dire “tremblement de terre!” au bureau, et quand tous les gens autour ont dit “tu as rêvé!”, une personne a dit “ce serait pas ton ventre par hasard?”, et elle a su tout de suite que c’était bien le cas.

Yukiko souhaite que j’assiste à l’accouchement (ce dont je ne suis pas contre, naturellement). Mais dans cet hôpital, pour que le père puisse y assister, il faut qu’il participe à un training…ce qu’il faut faire, ce qu’il ne faut pas faire, etc…Ce doit être un truc pour nous prendre plus d’argent. Ça dure deux heures, en journée et en semaine (bye bye une demi-journée de congé pour ce truc que personne ne fait sur la planète). Comme je n’ai pas le choix, j’y assisterai donc courant mai.

Troisième visite

Après quelques recherches infructueuses, Yukiko s’est finalement décidée pour l’hôpital Rosai de Yokohama. Les Rosai sont après les hôpitaux universitaires ce qu’il y a de plus proche de nos hôpitaux en France; ils sont énormes (même taille que les hôpitaux publics français), ont une multitude de services différents, et sont gérés par l’état. Il paraît que leurs médecins sont bons…C’est possible, puisqu’au Japon tout ce qui touche à l’état est vénéré, comme l’administration par exemple. Ça nous fait une belle jambe me direz-vous…”bon” pour un toubs, ça doit vouloir signifier “fait moins d’erreurs”, c’est à dire qu’ils tuent moins de personnes que les autres.

Le Rosai de Yokohama ne fait pas la péridurale, alors que son grand frère de Tokyo la fait (selon leur site web): C’est un accouchement naturel pour Yukiko au programme. Au sujet du prix, ce n’est pas parce que c’est public que c’est moins cher. C’est le même prix qu’à peu près partout, voire même la moyenne haute (550.000 JPY (3487 €) ).

Les chambres sont des chambres de 1, 4 ou 6 personnes. Les chambres de 4 coûtent 2100 JPY (13€) de plus par jour que la chambre de 6 (les femmes qui viennent d’accoucher sont en général hospitalisées pendant une petite semaine), mais les mamans peuvent garder leur enfant près d’elles (dans les chambres de 6, ce n’est pas possible). J’ignore le prix des chambres individuelles, mais le prix perce le plafond en général.

Le problème du Rosai est que les visites ne se font qu’en semaine; Yukiko a donc pris une demi-journée de congé pour aller faire sa première visite là-bas (je n’y suis pas allé). Comme c’était sa première visite au Rosai, elle a dû payer 5000 JPY de frais de première visite. Ces frais de première visite, on les aura payés 3 fois. On saura ce qu’il faut faire sur ce point la prochaine fois, si prochaine fois il y a.

Pour cette visite, le Rosai a fait des examens sanguins et de dépistage du cancer. Je ne suis pas sûr de l’opportunité de tels examens, mais je laisse faire sans poser de questions (quand les toubs reçoivent des questions, ils mordent, alors je fais gaffe). C’est donc pour de tels examens qu’ils nous ont facturé 20000JPY (127 €). Les toubs sont les mêmes partout: avides de fric. Mais ici l’état n’est pas là, ou très peu, pour couvrir leur vénalité.

Troisième visite et donc troisième échographie. Ça suit son petit bonhomme de chemin.

Le miel et les abeilles

Que nous n’ayions pas pu aller faire du snowboard le week-end dernier tombait presque bien en fait, puisque cela nous a permis d’aller à la petite réunion à laquelle nous avaient convié des amis pour présenter leur bout de chou, née il y a juste un mois (la veille ou l’avant-veille de notre troisième réveillon…).

Le papa est français, la maman est japonaise (j’aimerais bien dire leurs noms, mais comme ce sont des personnes discrètes en général…je préfère pas dire). Allez, tous ceux qui sont d’avant la P10 connaissent le papa, ça donne un bon indice tout de même 😉 (du moins pour ceux qui savent).

Les parents sont en parfaite santé, et le bébé est déjà assez cool pour faire le V de la victoire (ou de la paix, selon les cultures ). Bon, elle le fait dans le mauvais sens, mais elle a plein d’années pour apprendre. Plein d’années qu’on lui souhaite pleines de bonnes choses!

Et puis en discutant, on a appris quelques tuyaux. Déjà on a appris que selon l’arrondissement où on habite, les frais médicaux de l’enfant sont remboursés à 100% jusqu’à un certain âge X (X dépendant de l’arrondissement). Là où nos amis habitent, les frais médicaux sont remboursés jusqu’à l’âge de 15 ans. Il semblerait qu’à Yokohama, ça soit jusqu’à 12 ans, mais c’est à vérifier.

Et donc samedi dernier, ce fut rencontre franco-japonaise, entre les amis français et les amis japonais, et ce fut donc un samedi vraiment excellent, à plusieurs points de vues.

Le Dentiste

Non, ça n’est pas une revue de film…C’est juste pour dire que j’ai été faire ma visite bi-annuelle chez le dentiste.

Le dentiste, j’y vais deux fois par an depuis..un peu après un an après mon arrivée au Japon (je suis arrivé en octobre 99). J’y étais allé (chez le dentiste) la première fois car j’avais mal aux dents, et j’avais rechigné car je me rappelais mon prof de japonais en France qui répétait “Si vous allez chez le dentiste au Japon, vous serez ruiné! C’est moins cher d’aller en Corée pour se faire poser une couronne!”. Bon, la Corée n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui…et le Japon non plus. Et puis j’étais étudiant, et pas couvert par la sécu japonaise. Mais quand même, je crois qu’il avait exagéré.

Je me rappellerai toujours cette première visite, où mon dentiste était plié de rire en voyant mes dents, à cause de la matière utilisée pour les plombages…Il n’en avait jamais vu dans sa vie professionnelle, mais juste dans les livres d’histoire de la médecine dentaire. Ça vexe quand on vous dit ça. Il a dû catalogué la France dans la catégorie “pays arriérés”, alors que bon, il ne vaudrait mieux pas qu’il généralise sur les deux malheureux dentistes que j’ai fréquentés en France dans ma vie (sans vouloir dire du mal d’eux). Par la suite, il m’avait fait un traitement comme je n’en avais jamais eu; il m’avait fait des soins dentaires qui ne font pas mal. Une première pour moi.

Il m’a soigné en urgence 3 ou 4 dents qui ne me faisaient pas mal, mais qui étaient en mauvais état (dixit la radiographie selon lui). Déjà, il m’avait fait tout un discours comme quoi il proposait 3 sortes de plombage pour les dents: le basique remboursé par la sécu (teinte argentée typique des plombages), le plombage en or, et celui en céramique. Pour une dent, le plombage remboursé était à environ 1000 JPY (6,3€), celui en or à 40.000 JPY (254 €), et celui en céramique à 45.000 JPY (286 €). Tout en pensant “C’est quoi ces histoires de céramiques?”, j’avais choisi le basique (petit joueur?).

L’idée a trotté dans ma tête, et dès l’année suivante, je décidai de ne me faire remplir les dents qu’avec de la céramique (bonne prise marketing sur moi?). 7 ou 8 ans après, je dois avoir dans les 6 ou 7 dents en céramique (dont une molaire qu’il a dû dévitaliser, et envelopper dans une gaine de céramique (je ne me rappelle plus du mot exact), total de l’opération: 100.000 JPY (635 €) 🙁 ). Je repense à ce que me disait mon prof de japonais à l’époque; c’était peut-être de ça dont il parlait ??

Quand je suis allé le voir pour ma visite bi-annuelle il y a deux semaines, il a trouvé un début de carrie sur une des dents qu’il m’avait soigné en céramique 4 ans plus tôt. Alors que la céramique est censée protéger le mieux possible contre les carries. C’est alors que j’ai appris que les dents en céramique sont garanties 3 ans sans carrie. Amusant. Il m’a fait moitié prix sur le renouvellement de celle-ci, disant que payer plein pot après 4 ans pour une garantie de 3 ans, c’était un peu vache. Je ne vous raconte pas le bénéfice qu’il doit se faire sur nos dents. Ça explique sans doute sa Mercedes-Benz E-Class.

“Mon fils, tu deviendras dentiste.”

Et enfin, avec ma visite d’il y a deux semaines et la dent supplémentaire qu’il m’a soignée, toutes mes dents du bas sont blanches. Encore un ou deux ans, et celles du haut aussi seront blanches 😀

Au fait, il me semble me rappeler qu’en France, la mentalité est plus dans le genre “ne donnons pas de thunes aux dentistes”; mes lecteurs français de France doivent me prendre pour un malade…