Sortie de l’hôpital

Ryu est sorti samedi matin, apparemment en pleine forme et débordant d’énergie. Il passait rapidement d’une humeur gaie à une grosse crime de larmes quand une infirmière le touchait (pour lui enlever un pansement par exemple), mais en dehors de cette perte de confiance dans le personnel médical, ça allait bien.

La semaine fut difficile, comme je l’ai raconté précédemment. Au moins ses deux otites sont complètement guéries (après analyse, il n’y a plus d’infection dans les oreilles), mais ça lui aura coûté entre autres de se faire percer les deux tympans. Le plus difficile fut sans doute les poses de perfusion, que Ryu arriva à retirer 4 fois par lui-même peu de temps après. Ses bras sont couverts de bleus et de trous. En fait il a tellement de trous qu’on dirait Jésus Christ.

Il semble même qu’ils aient raté la veine une fois mais ne s’en soient aperçus que plus tard. Après rectification de leur erreur et sur grognement de plainte de Yukiko, l’infirmière minimisa la chose en précisant que “si ils avaient complètement raté la veine, ce qu’ils lui avaient injecté ne serait pas rentré”. Le personnel médical sait voir le côté positif des choses…quand il s’agit de leur boulettes. C’est d’ailleurs à cette infirmière que Ryu saisira le masque, le tira et… le relacha. Après “Scratch l’escargot” et “Paf le chien”, voici l’histoire de “Splatt l’infirmière”.

Rendez-vous pris pour vendredi prochain, avec radio à prendre pour suivre l’évolution de la pneumonie et vérifier qu’elle disparaît. Yukiko a lié de bons contacts avec sa voisine de chambre et elles ont échangé leurs emails. La voisine avait un bébé de 7 mois qui avait a-priori un bien plus gros problème que Ryu (crises épileptiques), mis en évidence par un MRI, mais avec une cause incertaine. Pauvre bébé.

Pour info, la semaine d’hospitalisation aura coûté environ 10000 JPY (75 €), dont 8000 JPY pour Yukiko (la location de son lit de camping et sa nourriture au lance-pierres). Une paille, vu tout ce qui a été fait.

Ryu est en forme, et le premier jour à la maison, il n’a pas arrêté (sauf pour la sieste!) de gambader et s’amuser. Cette video vous montre son humeur.

Visite à Ryu

Petite visite à Ryu et Yukiko aujourd’hui. Entre les inhalation, pose de perfusion que Ryu avait arrachée, scéance stéthoscope, je n’ai pas eu beaucoup beaucoup de temps à passer avec Ryu pour la demi-heure où j’ai pu me rendre à l’hosto. Mais c’est toujours mieux que rien, je suppose.

Ryu devrait finalement sortir samedi. Yukiko a eu la bonne idée de réserver la crèche médicalisée près de chez nous pour la semaine prochaine; ils n’ont que 4 places, alors il faut s’y prendre à l’avance pour en avoir une. Cette crèche est en fait une clinique (publique) qui garde les enfants malades de parents qui travaillent. Il faut également un certificat médical pour y avoir une place.

On dirait Cobra avec son bras comme ça. Heureusement que ça n’a pas l’air de le déranger.

La suite des aventures de Ryu

En 24h, les symptômes du pseudo-rhume de Ryu ont disparu. Le toubib habituel, en 10 jours, aucune amélioration. L’hôpital, en 24h, symptômes disparus. Ryu n’est pas guéri pour autant, mais au moins il respire mieux et dort mieux.

D’après l’hôpital, la tâche dans les poumons de Ryu devrait disparaître en 3 semaines. Mais que va-t’on bien pouvoir faire les jours suivant sa sortie de l’hôpital? Je nous vois mal le ramener à la crèche. Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée de le confier aux parents de Yukiko, car ils vont avoir du mal à tenir le rythme de s’occuper de Ryu pendant une semaine.

Aujourd’hui, je n’ai pas pu aller à l’hôpital, merci au boulot qui me fait faire plein d’heures supp ces dernières semaines (putains de cablo-opérateurs vietnamiens qui se font la guerre pour des histoires de territoires). Alors j’ai dû me contenter du téléphone.

Yukiko va bien, du moins ça a l’air. Elle a dû devenir claustrophobe je suppose, vu leur petite chambre et le lit pliable de camping sur lequel elle doit dormir.

Photo de portable…affreuse qualité. De toute façon, je ne pense pas que ce soit le genre de photos qu’on veuille garder et imprimer, alors ça fera l’affaire.

Des (mauvaises) nouvelles

Ryu est malade.

Le 17 juillet, la crèche nous appelle pour dire que Ryu a une poussée de fièvre. 37,5゜, c’est pas trop grave. Le soir on va voir la toubib, et le lendemain matin sa température redevient normale. L’après-midi, on ira d’ailleurs au matsuri de la crèche. La fièvre reviendra le soir, pas bien haute encore. Dimanche, pas de fièvre le matin, et retour d’une petite fièvre le soir. Le lundi, férié au Japon, pas de fièvre pendant la journée, mais un bon 38゜ le soir. On décide de ne pas l’amener à la crèche, Yukiko prend un jour de congé.

Mercredi, la mère de Yukiko vient nous garder Ryu. Pas de fièvre dans la journée, mais il monte à 39゜ d’un coup vers 17h. Panique à bord, la mère de Yukiko l’amène chez le même toubib que d’habitude (un gros ponte local de pédiatrie, connu, qui a écrit des bouquins, qui est recommandé par la mairie, etc). Le toubib pas inquiet, diagnostique une otite par dessus le thume déjà trouvé précédemment. Pas de besoin de médicament, ça guérira tout seul quand le rhume sera guéri, car la cause se trouve dans les écoulements nasaux qui vont dans l’oreille et l’infecte (il y a un conduit entre le nez et les oreilles figurez-vous, pour aider à réguler la pression dans les oreilles). Il prévient que la fièvre va faire des hauts et des bas, et demande à ce qu’on revienne le voir en fin de semaine.

On accompagne Ryu chez ma belle-famille (150 km pour ma pomme à traverser Tokyo dans un sens puis dans l’autre un mercredi soir…total environ 3h-3h30 de route, retour à la maison à 1h du matin sans Yukiko qui est restée logée chez ses parents, tout en allant travailler jeudi et vendredi). Je suis allé chercher Yukiko et Ryu le samedi matin, et mes beaux-parents étaient rincés de s’être occupé de Ryu pendant 3 jours.

Jeudi et vendredi, aucune amélioration dans la santé de Ryu; la fièvre oscille en permanence entre 37゜ et 38,5゜ sauf le matin. Le nez bouché en permanence, Ryu dort mal, tousse de folie et fait un drôle de bruit quand il respire (genre le même bruit que lors d’une crise d’asthme). Samedi matin, on retourne voir notre toubib habituel. Qui persiste dans son otite, sans plus d’explication. Il prescrit les mêmes médicaments depuis 10 jours, ne nous dit pas combien de temps cet état est censé durer, bref ne nous renseigne sur rien. Sa salle d’attente est pleine à craquer en permanence (on n’a jamais attendu moins d’une heure dans sa salle d’attente), et il n’a qu’une envie, passer au client suivant. On a le temps de demander l’origine du bruit de la respiration de Ryu, et il nous répond que c’est dû aux écoulements nasaux dans la gorge. Son stéthoscope ne décèle en effet rien d’anormal dans les poumons.

Et enfin, la fièvre de Ryu va disparaître le restant du samedi et dimanche. Le nez plein, les toussements, la respiration bruyante sont toujours là, eux, quoiqu’on croit déceler une légère amélioration. Alors on emmène Ryu à la crèche lundi (27 juilllet donc, 10 jours se sont écoulés depuis les premiers symptômes). La crèche appelle Yukiko en début d’après-midi car Ryu a 38゜ de fièvre. Yukiko emmène Ryu aux urgences de l’hôpital Rosai, l’hôpital où elle a accouché l’année dernière. Le Rosai, je le rappelle, est un hôpital “comme chez nous”, un CHU énorme avec tous les services possibles et les docteurs qui vont avec.

Le toubs des urgences examine Ryu. Ryu est en forme, mais il est toujours en forme quelque soit sa température (à 39゜ il gambadait encore à 4 pattes après les chats).

Le toubs: “Ça a l’air d’aller bien, en dehors des symptômes de rhume et d’otite…vous dites que ça fait 10 jours que ça dure? Uhm…on fait une radio et une prise de sang pour s’assurer que tout va bien?”

Bien sûr, on n’attendait que ça, que quelqu’un vérifie que tout aille bien (ou pas).

Résultat de la radio: tâche sombre dans les poumons.

Le toubs: “Ah…ch’est pas bon, cha. J’ai une idée de ce que c’est, mais on va vérifier avec l’examen sanguin, hein.”

Ryu a une pneumonie.

Le toubs: “Ah bah, on va vous le garder en fait. Combien de temps? Oh, 7 jours. Minimum. Sans doute 7 jours, mais minimum 7 jours. Maximum? Oh, 10 ou 11 jours.”

Yukiko va rester avec Ryu à l’hôpital toute la semaine. Ils ont fait un peu la gueule dans sa boite quand elle leur a téléphoné pour leur dire, mais c’était sans doute la surprise. Je suis passé les voir ce soir, et j’ai pris la relève de Yukiko (si on peut dire) pour 1h30, le temps qu’elle aille prendre toutes les affaires nécessaires pour son séjour d’au moins une semaine.

Pendant cette heure et demie, Ryu s’est pris quelques traitements…genre une inhalation de 5 minutes (il n’a pas aimé) et une aspiration de tout ce qu’il y a dans le conduit nasal…le tube qu’on lui a enfoncé allait bien profondément. D’après l’infirmière, c’est quelque chose de douloureux qu’elle lui a fait. Et on va lui faire quelques fois par jour cette semaine. Et puis il y a la perfusion aussi; d’après Yukiko, il n’a pas aimé quand on lui a posée. Pauvre bonhomme.

Ryu devrait sortir dimanche si tout se passe bien.

2e Visite

Yukiko a finalement dormi avec Ryu la nuit dernière, et tout s’est très bien passé (même si Yukiko a assez mal dormi). Puis quand le jour s’est levé, Ryu a réussi à dormir tout seul dans son berceau. Durant la journée, Yukiko n’a toujours pas réussi à le faire boire, mais il n’a pas l’air affamé outre-mesure.

Quand je suis arrivé, Ryu était tout calme, dormant sur Yukiko. Yukiko m’a dit d’emblée qu’elle était pressée de déguerpir de l’hôpital; rien à faire, peur de déranger les autres, bouffe insuffisante. Je la comprends tout à fait, mais j’ai calmé le jeu, elle restera sans doute jusqu’à la fin (moi aussi je préfèrerais qu’elle soit à la maison, d’un parce que je la sentirais plus heureuse, de deux parce que ça m’éviterait de faire la route jusqu’à l’hôpital, et enfin de trois parce que je pourrais voir Ryu plus longtemps).

Peu de temps après que je sois arrivé, Ryu s’est énervé et a commencé à hurler, sans jamais s’arrêter. Je n’ai pas entendu les autres bébés de la chambre chouiner une fois en 3 heures…Je me suis dit “mince alors”, mais Yukiko m’a dit que les infirmières disaient préférer quand les bébés râlent, et qu’elles s’inquiétaient plus quand les bébés ne pleurent pas…moui…ça sent l’intox ou le tatemae, mais au moins ça veut peut-être dire qu’il n’y a pas de problèmes à ce qu’il râle.

Une infirmière nous a montré comment le calmer (le prendre dans ses bras et le bercer), et nous a dit qu’il fallait attendre que Ryu soit calme pour lui donner la tétée (sinon il est tellement énervé qu’il ne se rend pas compte quand il a un mamelon dans la bouche, et en hurlant la langue risque de se placer en haut du mamelon…toute une technique). Et bien Yukiko a réussi à le faire boire une fois, pendant quelques minutes. C’est bien, ça prend le chemin de la normalité. Puis il a accepté de dormir dans son berceau pendant une vingtaine de minutes, avant de vouloir à nouveau qu’on le berce dans nos bras. Je me demande combien de semaines/mois ça va durer.

Sinon, tout le monde semble dire qu’il me ressemble; il a la peau blanche (plus blanche que celle des autres bébés japonais), il a un grand nez (typique des caucasiens), il a un crâne allongé (typique également paraît-il), il a de longs doigts (idem), et…etc. (j’allais faire une bonne blague, mais je me retiens).

En bref, tout va assez bien.

Une photo prise aujourd’hui:

Et puis voici une vidéo approuvée par Yukiko. Elle a été prise juste à la sortie du tunnel (le 21 septembre), donc Ryu est encore couvert de sang séché et autres. Pour les non-fans de bébés, je vous préviens; il se passe deux minutes où…il ne se passe rien!

Visite

Ryu se porte comme un charme et est revenu dans les normes question respiration, donc il a réintégré le côté de Yukiko dans la journée (hier lundi). Yukiko entre temps a repris du poil de la bête, et se porte bien (avec une douleur certaine là où ils l’ont découpée au scalpel (ou était-ce au ciseau?) puis recousue 5 minutes plus tard). Quand je suis arrivé à l’hôpital, les parents de Yukiko étaient déjà là…ils étaient dans les starting-blocks pour venir les voir, elle et Ryu (quand Yukiko leur a dit le prénom de Ryu, le père de Yukiko a demandé: “Ryutaro? Ryunosuke?” -non, non, juste Ryu). Ils sont repartis une petite heure après que je sois moi-même arrivé (je suis d’ailleurs désolé pour eux car je n’ai pas trop causé avec eux; j’avais constamment les yeux et mon attention rivés sur Ryu). Yukiko a essayé de donner le sein plusieurs fois, mais ce n’était pas très concluant. Il crie. Si sa couche est vide, Yukiko lui donne le sein, mais on sait pas bien pourquoi, il ne boit pas trop. Il tête 2, 3 coups, arrête, puis gueule à nouveau. On ré-essaye, mais il tête de moins en moins. Au bout de 20 minutes, Yukiko remballe le sein, le cajole, et il se rendort. Puis 1h plus tard, même histoire. Pour le moment, c’est clair qu’il ne se nourrit pas assez. La nuit venu, moi rentré à la maison, Yukiko m’a contacté (téléphone + mail) pour me dire qu’à ce moment, non seulement il ne buvait toujours pas, mais il n’y avait en plus pas moyen de le faire dormir, sauf à le garder bloti contre elle (ce sont les voisines de chambres qui vont être contentes…mais elles ne peuvent pas dire grand chose, vu qu’il n’y a rien d’autre que des chambres de 4 dans cet hôpital, et que même si les infirmières ne savent pas comment faire taire le bébé, alors on peut rien faire de plus qu’elles. Pas de bol, donc, pour les voisines; si Ryu ne dort pas, elles non plus 😉 ). Cet hôpital, comme beaucoup de cliniques au Japon j’ai l’impression, favorise le sein par rapport au biberon. Je ne serais pas étonné qu’ils préfèrent persévérer pendant plusieurs jours quitte à priver le bébé d’une nourriture adéquate les premiers jours (d’autant plus qu’au sortir du ventre, il paraît que le bébé a une réserve de bouffe pour 1 ou 2 jours), pour tenter à tous prix de le faire boire au sein. Bon, elles connaissent sûrement leur boulot alors on va leur faire confiance, mais après le retour à la maison, si ce genre de situation continue, on va sûrement passer au biberon dare-dare. Ça serait mieux qu’il se nourrisse au sein au début je pense (surtout pour Yukiko), mais on va s’adapter, pas besoin de forcer les choses (?). En attendant, je crois que cette nuit Yukiko va dormir avec Ryu contre elle. Peut-être que tout simplement il n’a pas faim, et veut juste sentir quelqu’un près de lui. Quand il aura vraiment faim, peut-être qu’il se bougera un peu plus pour se nourrir. On verra demain.

And then there were three…

Notre enfant est né vers les 17h, aujourd’hui dimanche 21 septembre 2008. Il faisait 3026g pour 48 cm. Il est en pleine forme et dans les normes, mais comme il a bu la tasse (de plasma) lors de l’accouchement, et que sa respiration est plus rapide que ce qu’elle devrait être, l’hôpital va le garder en observation pendant la nuit. Si tout va bien demain, Yukiko le récuperera dans sa chambre.

Yukiko va d’ailleurs bien aussi, même si elle est fatiguée (quel scoop). Je vais aller travailler cette semaine, mais irai la voir ainsi que le bébé tous les soirs. Date de sortie de l’hôpital prévue: vendredi 26.

Notre enfant s’appelle Ryu. Le kanji correspondant est 龍 (voir le kanji en grand).

C’est un prénom que tout le monde connait, mais rares sont les personnes qui ont exactement ce prénom. En fait, la plupart du temps, ce sont Ryuichi, Ryutaro ou Ryunosuke qui sont utilisés, mais les particules -ichi, -taro ou -nosuke ne me plaisaient pas du tout (goût personnel), alors on a fait sans (notez que l’écriture officielle est Ryū, Ryūtarō, Ryūichi, etc. mais j’entends bien déclarer “Ryu” en écriture officielle, alors même que la prononciation japonaise restera celle de “Ryū”).

La personne la plus connue actuellement au Japon portant ce nom est Ryu Murakami, un intellectuel (ou écrivain, c’est selon). Il utilise d’ailleurs le même kanji. Notez bien qu’on n’a pas choisi ce prénom à cause de Murakami. En réalité, je n’aime pas trop Ryu Murakami, mais comme je ne le déteste pas non plus… Et puis le vrai prénom de Murakami, c’est Ryunosuke, qu’il a lui-même raccourci en “Ryu” (j’en ignore la raison) pour son nom d’écrivain (qui est peut-être devenu son vrai prénom, je l’ignore aussi).

Le premier ministre japonais entre 1996 et 1998 s’appelait Ryutaro Hashimoto, là aussi avec le même caractère. Bref, ce n’est pas un prénom bizarre. Et pour une liste de toutes les personnalités publiques japonaises portant ce nom, c’est ici (en japonais).

Notez que 竜 et 龍 se prononcent de la même façon, et ont un sens très proche l’un de l’autre (tellement proche que le Wikipedia japonais a fait un article unique pour les deux), avec juste une certaine nuance (je ne m’étendrai pas sur le sujet, j’en ai déjà beaucoup trop écrit 😉 ).

Les deuxième et troisième prénoms sont choisis, mais je ne les donnerai que lorsqu’ils auront été officialisés au consulat français.

Je complèterai l’article racontant la journée de l’accouchement dans peu de temps (en mettant à jour la date). En attendant, il y a quelques articles que j’ai déjà préparés (sans rapport avec Ryu) qui seront publiés dans les jours qui viennent.

Et merci à tous pour vos messages!

Naissance?

C’est dans ces moments-là qu’on apprécierait Twitter.

06:30: Perte des eaux. L’hôpital dit à Yukiko de se rendre à l’hôpital. Je n’ai dormi que 3h cette nuit, oops.

07:00: On y va…

08:00: Après quelques minutes d’attente, une infirmière osculte Yukiko et la relie à une machine qui retranscrit les battements de cœur du petit (le cœur bat entre 120 et 170 en continu…c’est normal). Les infirmières confirment que Yukiko a bien perdu les eaux.

08:30: Il n’y a pas de problèmes apparents avec le bébé, la naissance suit son cours. Yukiko n’a pas encore de contractions. La naissance va prendre du temps.

8:45: Yukiko est transférée dans la chambre des contractions. C’est juste une bête chambre minuscule avec une radio et un bouton pour appeler une infirmière, à quelques mètres de la chambre de travail. Yukiko va devoir attendre là jusqu’à ce que les contractions arrivent et soient espacées de 10 minutes. Il y a des chances que ça n’arrive pas. Si demain les contractions ne sont toujours pas assez fréquentes, on lui injectera le fameux produit (陣痛促進剤 , un accélérateur dont même Wikipedia et Alc ne peuvent me donner une traduction) pour forcer la naissance. Le bébé a perdu la poche d’eau qui le protège et avec elle son confort; il faut qu’il sorte sans trop perdre de temps. Ça veut dire qu’il naîtra entre maintenant et mardi, soit un gros maximum de 2 jours et demi.

9:00: Je commence à ne pas me sentir bien. Je n’ai pas assez dormi, je n’ai pas mangé, oops. Yukiko me propose gentiment de rentrer.

9:30: On entend un accouchement se terminer à côté. La future mère halète de douleur. Ça n’a rien à voir avec ce qu’on entend dans les films, mais c’est quand même impressionant. On entendra le cri du bébé plus tard, et on le verra passer dans un…lit (?), direction je sais pas où (tout s’est bien passé apparemment).

10:00: J’accepte la proposition de Yukiko. Je reviendrai dans la soirée, sauf si l’hôpital me rappelle avant. On note que le portable ne fonctionne pas de la chambre des contractions (on n’avait pas trop d’espoir de toute façon), donc Yukiko est coupée du monde extérieur.

11:00: De la maison, j’appelle les parents de Yukiko pour les prévenir. Ils me répondent qu’ils sont prêts à venir à tout moment s’il y a besoin, et au plus tard quand le bébé sera né.

11:20: Sieste.

14:40: L’hôpital me réveille; “l’accouchement est bien avancé”, Yukiko me demande.

Visite à l’hôpital

Yukiko est allée faire sa visite hebdomadaire à l’hôpital mercredi (elle y est allée en train d’ailleurs). Le bébé  n’est absolument pas en train de descendre.

En dehors de ça, ils lui ont fait une radio du bassin, et ont comparé à la taille du bébé…pour s’assurer qu’il pouvait sortir. C’est courant de faire ça? Ça me semble un peu surprenant. Et en plus, on n’a pas eu la réponse bien sûr. Je ne doute pas trop de la réponse, mais ça n’est pas la première fois que le toubs nous stresse pour faire un exam, et qu’une fois fait et payé, il ne donne pas le résultat.

Lundi prochain, Yukiko doit y retourner pour un examen de deux heures. On ignore bien sûr en quoi consistera cet exam de deux heures.

A priori, Yukiko entrera à l’hôpital le 24 (mercredi), et pendant une journée ils la prépareront à une descente en force (dilatation forcée de l’utérus). Elle restera à l’hôpital la nuit, et le lendemain ils lui injecteront un produit (dont je ne connais que le nom en japonais maintenant) pour forcer le bébé à sortir. Dans la plupart des cas, le bébé nait le jour même, mais des fois il nait le lendemain. Donc le bébé naitra le 25 ou le 26 septembre. C’est pas très fun de savoir quand le bébé va naître 🙁

J’ai demandé à Yukiko le soir combien coûteront ces journées du 24 et 25, mais le toubs ne lui a rien dit. Yukiko me dit “Boah, ce serait pas dans les 20000 ou 30000 JPY ? (132 ou 199 €)”. Sur ma demande, Yukiko a appelé le lendemain pour confirmer, mais l’infirmière qui a décroché a dit “Bah on n’en sait rien. Le personnel soignant est séparé de celui qui fait les factures…on ne sait pas combien coûtent les soins qu’on pratique.”. Genre, ils font ce qu’ils estiment être nécessaire sans se soucier de la facture (que le client paye à 100% car c’est pas remboursé, je le rappelle).

Sur ce, Yukiko a commencé à s’énerver en entendant une telle réponse. Elle commence à dire “Mais ça vous semble normal de payer pour quelque chose dont on ne vous avait donné aucune idée du prix? De ne savoir combien ça coûte qu’au moment où on présente la facture?”.

Il faut dire qu’on se rappelle d’une amie qui avait reçu un devis basique “Ce sera environ 600000 JPY (3970 €) pour tous les frais liés à l’accouchement”, et qui en sortant de l’hôpital s’était vue présentée une facture de 900000 JPY (5960 €)…L’explication était simple (pas claire, mais simple): “Ouais mais vous savez à tel moment on a utilisé tel produit, puis il y a ci et ça…On vous avait pas dit que ça coûterait 300000 JPY de supplément? Mince alors. Mais c’est peut-être vous qui n’avez pas fait les bons calculs?”. Bref, têtes à claques absolues.

Et l’infirmière de répondre à Yukiko: “Mais vous savez, on fait ce qui est nécessaire, alors de toute façon il n’y a pas trop le choix…et ce qui est nécessaire, on n’est pas au courant à l’avance.” (c’est vrai) “ça dépendra de la dose de produit qu’on aura à utiliser” (il coûte si cher que ça ce produit?) “ça peut bien être 50000 JPY (331 €) ou 150000 JPY (993 €)…J’en sais rien.”. Déjà, Yukiko a compris que sa gentille estimation personnelle de la veille était peut-être en-dessous de la réalité. Et puis elle a demandé à l’infirmière de demander “au gars qui fait les factures” de donner une fourchette d’ici à lundi. Au moins, ça nous permettra d’amortir moralement le choc de la somme qu’il faudra verser.

C’est si difficile à comprendre que ça qu’on aime bien savoir à l’avance, ne serait-ce que quelques jours, combien (à peu près) on va devoir payer? Parce que l’infirmière, on avait l’impression que c’était la première fois de sa vie qu’elle entendait quelqu’un oser demander combien ça allait coûter. Mais vous savez, je suis sûr que personne n’ose demander de peur de paraître radin, ou pauvre ne pouvant pas payer, ou insultant envers les toubs, ou parce que l’argent c’est sale et qu’il ne faut pas trop en parler, surtout si ça concerne la santé. Je ne suis pas trop sûr des tenants et des abrutissants ( 😉 ), mais devinez quoi; le monde médical m’a encore énervé.

La forme

N-ième visite de Yukiko à l’hôpital (c’est toutes les semaines maintenant, à 5000 JPY [34 €] par visite qui n’est d’ailleurs pas remboursée. Des visites de 15 minutes).

Le diagnostique: tout va très bien. Tout va peut-être même trop bien d’ailleurs, car selon le toubs, le bébé n’a pas commencé à amorcer sa descente, ce qui veut dire qu’il va probablement être en retard (je sais déjà de qui il va tenir). Je rappelle que le Jour J est censé être lundi prochain, le 15 septembre. C’est férié au Japon, et donc ça aurait été bien qu’il naisse ce jour-là. Mais à priori, non.

Il y a des cliniques au Japon qui forcent la naissance à la date prévue (j’en ignore la proportion, mais elle n’est pas négligeable en tous cas); si le bébé veut sortir avant, ils l’en empêchent, et le Jour J ils le font descendre de force. Avec Yukiko, on était contre ce système, et notre hôpital, donc, est un de ceux qui privilégient une naissance “naturelle” (si on peut dire, car je ne vois pas bien où est le naturel dans toute cette médecine pseudo-protective).

Donc pas de souci, si le bébé est en retard, bah il est en retard. Sauf que si il devient trop en retard, alors ils le feront sortir de force (quand même). En gros, ils autorisent entre 1 et 2 semaines de retard, mais pas plus.

En tous cas, le bébé peut naître d’un moment à l’autre dans les jours qui viennent…on est dans la dernière ligne droite des préparatifs. D’ailleurs, je crois qu’on est des futurs parents indignes; on a acheté des tonnes de trucs pour bébé, et on n’a rien sorti des cartons et plastiques. Enfin si, un peu quand même. J’ai installé le siège bébé dans la voiture. J’ai monté le lit pour bébé (merci Christian!!). On a sorti des emballages tous les cadeaux qu’on a reçu de la famille.

Sinon, on ne s’est documenté sur rien. Genre les infos au sujet des couches, qu’est-ce qu’il faut surveiller chez le bébé, les courbes de poids, les papiers à faire à la mairie, comment aseptiser les biberons, etc, on n’a rien cherché. Durant toute la grossesse de Yukiko, on a acheté UNE seule revue sur les bébés. Je crois qu’elle a acheté un bouquin aussi…genre “Le bébé pour les nuls”. Bref, on est loin du niveau moyen des autres futurs parents. Enfin, je suppose.

Sinon bonne nouvelle, quand Yukiko a apporté des gâteaux à la voisine pour s’excuser de l’effraction de Jordan dans leur maison; en dehors du fait que la voisine a dit qu’elle comprenait bien qu’un chat, ça se lache dans la nature et qu’il fait ce qu’il veut, elle a dit à Yukiko qu’elle pouvait l’accompagner à l’hôpital si l’heure de l’accouchement était arrivée et que je n’étais pas là pour l’y accompagner. C’est non seulement très sympathique, mais en plus surprenant de la part d’un(e) japonais(e), du moins de l’idée que je m’en fais.