Grosse crise d’asthme pour moi hier soir et avant-hier soir. A 4h du matin. A chaque fois, après avoir eu l’impression de mourrir, j’ai mis une heure pour me rendormir, et pas pour dormir très bien. Parce que pour calmer ce genre de crise, la ventoline ne sert à rien. Alors, je mets un bloc (100 cm2) de glace sur mon thorax. Essayez de dormir avec des glacons sur votre ventre, un souffle divisé par 10, et des glaires partout entre votre gorge et vos poumons.
Ce genre de (grosse) crise, ça n’est que la 3e fois que ça m’arrive. Dans ces moments, je me dis que je sais comment je vais mourrir un jour. Alors je me dis que je devrais passer le permis moto, parce qu’avec ma tête brûlée au volant, je sais que ce n’est pas d’asthme que je mourrais alors. Et puis je divague dans mes pensées, la vie n’est qu’un blog finalement. Un souffle court et une forte toux me rappellent à la réalité.
Je trouve une nouvelle clinique d’un allergologue/pneumologue juste à côté du bureau. J’y vais aujourd’hui pour me plaindre de cette crise qui dure depuis deux jours et qui ne passe pas. Il m’osculte. Je lui dis que ça fait deux jours que ca dure et que je ne tiens plus. Lui me répond que “deux jours, c’est s’inquiéter un peu vite, mais que c’est une bonne chose de s’inquiéter de sa santé.”
Uh ? Attends, je lui dis que je suis en train de mourrir, et il se fout de ma gueule, l’autre.
Il en rajoute une couche après usage de son stéthoscope: “ouais, effectivement, j’entends un petit râle, c’est pas dramatique.”
uuhh ? Il veut voir comment donner un coup de boule en râlant ?
Il me demande quel traitement j’avais jusqu’à présent, et lui répond: Ventoline + Bécotide + Deolong (‘connais pas l’écriture en caractères romains). Sa réponse: “Bécotide ? ah…votre docteur était resté à cette époque…”. C’est vrai, le bécotide fait partie de la préhistoire des médicaments de traitement de l’asthme.
Sa solution pour ma crise ? Une perfusion d’un cocktail dont je n’ai pas eu les détails. 20 minutes, 10cl. Ça m’a effectivement calmé la crise (elle est revenue 5 heures plus tard, mais bon). Pendant ma perfusion, j’ai vu deux autres patients.
L’un d’eux était dans le même cas que moi (crise qui ne s’arrête pas). Mais alors, son état était IM-COM-PA-RA-BLE avec le mien. Je me suis demandé comment le gars pouvait tenir debout avec cette respiration, on aurait dis Darth-Vader, surtout à la fin de l’épisode 6. J’en avait mal au cœur.
C’est clair, mon asthme est un petit asthme.
L’autre s’est fait faire une prise de sang. Au lobe de l’oreille. Je demande à une infirmière: pourquoi vous prenez le sang à l’oreille ? Réponse: elles ont besoin de prendre le sang d’une artère. Dans le bras, il n’y a que des veines. Et l’oreille est l’endroit le plus pratique et le moins douloureux pour chopper une artère.
Moi: “Mais c’est pas difficile de récupérer plein de sang d’une oreille ?”
Elle, tout en mimant de la main: “Oh, on appuie dessus tout ce qu’on peut pour traire le sang.”
J’ai eu mes médicaments. Comment vais-je dormir ce soir, vais-je me réveiller la poitrine en feu, au milieu de la nuit ?
Nan, j’espère bien dormir, et faire des beaux rêves sur le CT-Scan des poumons que je vais passer demain vendredi. Pour voir en quoi consiste la tache trouvée sur mes radios.