Cinquième visite

Cinquième visite de Yukiko. Le toubib dit d’emblée que le test de la rubéole est revenu positif, ce qui signifie… qu’elle n’a pas ni n’a eu la rubéole. Personnellement, je m’étais convaincu il y a un mois que cette histoire de rubéole était débile, et j’en avais même oublié l’existence…

Selon le règlement de la société de Yukiko, sur présentation d’un certificat médical certifiant qu’il faut se reposer le plus possible pour cause de grossesse, elle peut venir à la compagnie à 10h30 le matin au lieu de 9h, sans perte de salaire. Elle avait donc préparé le texte du dit certificat, et l’a emporté à l’hôpital pour recevoir le tampon du docteur. Celui-ci a lu le certificat, a dit “pas de problèmes!”, a ouvert son tiroir, pris son tampon, a frappé un grand coup de celui-ci, et a rendu le certificat à Yukiko en disant “Ce sera 4000 JPY” (24.5 €). Il ne lui serait pas venu à l’idée de faire ça pour la beauté ou la nécessité de la chose. Ou alors, peut-être estimait-il qu’elle ne le méritait pas et en toute vénalité a décidé de profiter de la situation pour se faire de la thune.

Le reste s’est très bien passé également; l’échographie n’a pas permis de connaître le sexe de l’enfant (quoique nous sommes persuadés qu’il s’agira d’une fille, allez savoir pourquoi…”wishful thinking” peut-être?), mais on sait que sa colonne vertébrale est finie 😉

Yukiko l’a senti bouger pour la première fois la semaine dernière. Un tremblement de son corps lui a fait dire “tremblement de terre!” au bureau, et quand tous les gens autour ont dit “tu as rêvé!”, une personne a dit “ce serait pas ton ventre par hasard?”, et elle a su tout de suite que c’était bien le cas.

Yukiko souhaite que j’assiste à l’accouchement (ce dont je ne suis pas contre, naturellement). Mais dans cet hôpital, pour que le père puisse y assister, il faut qu’il participe à un training…ce qu’il faut faire, ce qu’il ne faut pas faire, etc…Ce doit être un truc pour nous prendre plus d’argent. Ça dure deux heures, en journée et en semaine (bye bye une demi-journée de congé pour ce truc que personne ne fait sur la planète). Comme je n’ai pas le choix, j’y assisterai donc courant mai.

Photos

J’ai réussi à uploader toutes les photos que j’ai pu trouver chez moi. Il y en avait plus que je ne pensais au départ. De 500 photos, je suis passé à 1931. En gros, ça couvre les périodes 1999-aujourd’hui, et la période 1971-1987, et j’ai dû couvrir 98% des photos que j’ai ici.

Dans la période 1999-aujourd’hui, on trouve ma dernière année universitaire (sniff!), au Japon, notre voyage en Corée (je dis ça pour Lawren), notre mariage à moi et Yukiko, des nouvelles photos de nos chats, etc. Je n’ai pas réussi à mettre la main sur les photos de notre voyage en France de 2006, et sur celles de notre virée à…quelque part dans le Japon (je ne me rappelle plus le nom de l’endroit).

Pour la période 1971-1987, elle vient des diapositives de mes parents. J’avais scanné ça il y a quelques temps…la qualité est assez mauvaise, il y a peu de photos où on distingue bien les visages, mais ça me fait toujours bizarre de les revoir. Et puis ça me faisait bizarre de les publier alors que ce ne sont pas mes photos (ce sont celles de mes parents), alors j’ai mis un mot de passe. Ceux d’entre vous qui veulent les voir, demandez-moi le mot de passe (je dis ça, mais je me doute bien que ça n’intéresse personne).

Je vous mets une photo de moi petit pour vous consoler (je suis au premier plan). Mon œil ne luisait pas encore.

Il ne me manque plus qu’à récupérer les négatifs restés en France. Ils couvrent à peu près la période 1987-1998, et c’est peut-être la période où j’ai le moins de photos.

[Edit] Désolé, j’ai oublié de mettre un lien vers les photos. En fait, le lien est dans la colonne à droite (en bas), mais il est possible que certaines personnes n’y aient jamais fait attention.

J’avais oublié de reconstruire toutes les résolutions disponibles des photos (800×600 et 1024×768), mais je viens de le faire (le serveur a dû monter à 100% d’utilisation processeur pendant 15 minutes…oops…c’est mon hébergeur qui va être content); vous n’aurez pas à attendre 10 secondes pour chaque affichage de photo.

Plaques d’immatriculation japonaises

Séquence nostalgie: à 13 ans, j’effectue mon premier séjour en home-stay en Angleterre. Je remarque très vite leurs plaques d’immatriculation différentes de “chez nous”. Je demande à ma famille d’accueil de m’expliquer leur système de plaques, et ils m’expliquent. Je remarque alors qu’il y a un peu plus d’informations disponibles que les plaques françaises.

Parce qu’en France, on doit avoir les plaques d’immatriculation les plus simples de la planète pour un pays de plusieurs millions d’habitants.

J’arrive au Japon en 1999, je remarque leurs plaques d’immatriculation. Je demande à ma famille d’accueil de m’en donner la lecture et la logique, et là, surprise (le début d’une longue série de surprises, en fait): ils me disent qu’ils n’en savent rien. Je demande régulièrement à des japonais la signification de leurs plaques d’immatriculation, et jusqu’à présent personne n’a pu me répondre. Alors je fais un article (le premier du genre en français?) sur le sujet.

Voici une plaque typique (déjà vue dans mon article sur les parkings).

On n’imagine pas le nombre d’informations contenues dans les plaques japonaises. On voit que ce n’est pas un pays orienté vers la protection des données personnelles. Commençons. Accrochez-vous.

  • En haut à gauche

Le kanji en haut à gauche représente la location du bureau (de l’office des transports terrestres [ci-dessous OTT] ) qui a attribué la plaque. Ce bureau se trouvera forcément dans la préfecture du propriétaire (ou plutôt de l’utilisateur) de la voiture. Dans l’exemple ci-dessus, il s’agit de Sakai (堺) dans la préfecture d’Osaka.

Il n’y a pas de logique dans la liste de ces bureaux, mais évidemment celle-ci est fixe. Peu de bureaux de l’administration se déplacent…

Tokyo compte 5 de ces bureaux: Nerima, Tama, Shinagawa, Adachi, Hachiōji. Les petites préfectures ne comptent qu’un seul bureau de délivrance de plaques (par exemple: Gunma ou Akita), et la plus grande de toutes les préfectures, Hokkaido, en compte 7 (à noter que Hokkaido n’est généralement pas désignée comme étant une préfecture, sauf lorsqu’on veut bien signifier qu’on parle de la région [administrative], et non pas de l’île [géographique]).

La préfecture de Kanagawa (celle où j’habite) en compte 4: Yokohama, Kawasaki, Shōnan, Sagami. Ma plaque fut délivrée par le bureau de Yokohama.

Enfin, les noms de bureaux peuvent être de un, deux, trois ou quatre kanji (puisque c’est le nom d’un lieu). Les noms de lieu ne sont pas abrégés, donc en verra effectivement marqué sur les plaques respectives, par exemple, 堺 (Sakai), 横浜 (Yokohama), 名古屋 (Nagoya), ou bien 尾張小牧 (Owarikomaki).

On compte 87 bureaux au Japon délivrant ces plaques avec, donc, 87 parties supérieure gauche différentes.

  • En haut à droite (sur l’exemple ci-dessus: 330)

Le premier chiffre indique le type de véhicule et sa cylindrée. Le premier chiffre peut être:

1: Camion pour transport de marchandises (cylindrée de plus de 2000cc)

2: Transports en commun de 11 personnes ou plus (bus, car)

3: Voiture avec cylindrée dépassant les 2000cc

4: Petit camion de transport de marchandises (cylindrée de moins de 2000cc)

5: Voiture avec cylindrée de moins de 2000cc

6: Camion à 3 roues (plus utilisé sauf cas spécial, c.f. ci-dessous)

7: Voiture à 3 roues (plus utilisé sauf cas spécial, c.f. ci-dessous)

8: Camion de Pompiers, voiture de police, ambulance, etc.

9: Gros véhicule spécial (tractopelle, tracteur, etc)

0: Grue ou autre véhicule spécial utilisé dans le secteur de la construction

Les véhicules avec un moteur diesel sont placés dans la catégorie des “gros” (soit 3 pour les voitures, 1 pour les camions).

Ce nombre en haut à droite peut être un nombre à deux ou trois chiffres. Les nombres à trois chiffres furent en fait introduits en 1998, et en même temps fut introduite la possibilité de choisir son numéro (moyennant un petit paiement).

Les nombres à deux chiffres

Les plaques à nombre à deux chiffres sont tous distribués arbitrairement par l’administration; le propriétaire ne peut pas choisir ses numéros en ce cas. Le deuxième chiffre peut aller de 0 à 9, donc on aura de 10 à 19 pour les gros camions, de 20 à 29 pour les bus, etc.

Les nombres 47, 57, et 87 sont réservés aux plaques lumineuses (dont le propriétaire doit faire la demande, et, bien sûr payer pour).

Les nombres à trois chiffres

  • Les nombres commençant par 1, 2, 3, 9, ou 0

Les deux chiffres de droite étant de 00 à 29 (de 100 à 129, de 200 à 229, etc.): nombres attribués arbitrairement par l’OTT.

De 30 à 98 (de 130 à 198, de 230 à 298, etc.): nombres choisis et payés par le propriétaire.

  • Les nombres commençant par 4, 5, ou 8

De 00 à 29 (de 400 à 429, etc.): nombres attribués arbitrairement par l’OTT

De 30 à 79 (de 430 à 479, etc.): nombres choisis et payés par le propriétaire.

De 80 à 82 (de 480 à 482, etc.): nombres attribués arbitrairement par l’OTT, réservés aux véhicules avec une cylindrée de moins de 660cc, ET aux plaques lumineuses (sur demande du propriétaire).

De 83 à 98 (de 483 à 498, etc.): nombres réservés aux véhicules avec une cylindrée de moins de 660cc, attribués arbitrairement par l’OTT ou choisis et payés par le propriétaire.

  • Les nombres commençant par 6 ou 7

Le premier chiffre 6 est utilisé pour les mêmes véhicules que ceux de la catégorie du premier chiffre 4. Le premier chiffre 7 est utilisé pour les mêmes véhicules que ceux de la catégorie du premier chiffre 5.

De 00 à 79 (de 600 à 679, et de 700 à 779): nombres choisis et payés par le propriétaire.

De 80 à 98 (de 680 à 698, et de 780 à 798): nombres réservés aux véhicules avec une cylindrée de moins de 660cc, et choisis et payés par le propriétaire.

Quelque soit le premier chiffre, les derniers chiffres ne seront jamais 99. Un numéro sous la forme x99 représente une voiture dont le propriétaire n’habite plus dans la même préfecture, et dont la nouvelle plaque est en train d’être préparée (période d’à peine quelques jours/semaines).

Vous vous rendez compte que les pompiers peuvent choisir leur numéro de plaque, et peuvent même demander une plaque lumineuse. Ils n’ont que ça à faire?

  • La taille des plaques

Les quatres roues utilisent des plaques de deux tailles différentes, les grandes plaques et les plaques de taille moyenne (les petites plaques sont utilisées par les deux roues).

Les grandes plaques: 44cm x 22 cm.

Les plaques de taille moyenne: 33cm x 16.5 cm

Nombre en haut à droite commençant par 1: les camions avec une charge utile supérieure à 5 tonnes doivent utiliser les grandes plaques. Les autres utilisent les plaques de taille moyenne.

Nombre en haut à droite commençant par 2: les transports de 30 personnes ou plus utilisent les grandes plaques. Les transports de 29 personnes ou moins utilisent les plaques de taille moyenne.

Nombre en haut à droite commençant par 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 0: utilisent les plaques de taille moyenne.

  • En bas à gauche (sur l’exemple ci-dessus: さ)

On y trouve toujours un hiragana (sauf plaques spéciales). Les hiragana diffèrent selon plusieurs critères, dont parfois le type du propriétaire.

1) Les transports pour usage personnel

Les hiragana utilisés peuvent être ceux-ci.

  • Pour les plaques dont le nombre en haut à droite commence par un 1 ou un 8:

さ す せ そ た : véhicules qui ont deux plaques de taille moyenne (une à l’avant, une à l’arrière)

は : véhicules qui ont deux grandes plaques (une à l’avant, une à l’arrière)

も : véhicules qui n’ont qu’une seule grande plaque (à l’arrière) lumineuse

や : véhicules qui n’ont qu’une seule plaque de taille moyenne (à l’arrière)

ゆ : véhicules qui n’ont qu’une seule grande plaque (à l’arrière)

ら : véhicules qui ont deux grandes plaques (une à l’avant, une à l’arrière) lumineuses

る : véhicules qui n’ont qu’une seule plaque de taille moyenne (à l’arrière) lumineuse

ろ : véhicules qui ont deux plaques de taille moyenne (une à l’avant, une à l’arrière) lumineuses

On trouve aussi ces hiragana: ち つ て と な に ぬ ね の ひ ふ ほ ま み む め り mais pour le moment, personne n’a vérifié dans quels cas elles sont utilisés.

  • Pour les plaques dont le nombre en haut à droite commence par un 2:

On peut trouver les mêmes hiragana que pour les nombres commençant par un 1: さ す せ そ た ち つ て と な に ぬ ね の は ひ ふ ほ ま み む め も や ゆ ら り る ろ

Les véhicules n’ayant qu’une seule plaque (à l’arrière) n’existent pas dans cette catégorie.

  • Pour les plaques dont le nombre en haut à droite commence par un 3:

さ す せ そ た ち つ て と な に ぬ ね の は ひ ふ ほ ま み む め も や ゆ ら り る: véhicules qui ont deux plaques de taille moyenne (une à l’avant, une à l’arrière)

ろ : véhicules qui ont deux plaques de taille moyenne (une à l’avant, une à l’arrière) lumineuses

  • Pour les plaques dont le nombre en haut à droite commence par un 4 ou un 6:

さ す せ そ た ち つ て と な に ぬ ね の は ひ ふ ほ ま み む め も ゆ: véhicules qui ont deux plaques de taille moyenne (une à l’avant, une à l’arrière)

や : véhicules qui n’ont qu’une seule plaque de taille moyenne (à l’arrière) lumineuse

る : véhicules qui n’ont qu’une seule plaque de taille moyenne (à l’arrière)

ろ : véhicules qui ont deux plaques de taille moyenne (une à l’avant, une à l’arrière) lumineuses

  • Pour les plaques dont le nombre en haut à droite commence par un 5 ou un 7:

さ す せ そ た ち つ て と な に ぬ ね の は ひ ふ ほ ま み む め も ゆ ら り: véhicules qui ont deux plaques de taille moyenne (une à l’avant, une à l’arrière)

や : véhicules qui n’ont qu’une seule plaque de taille moyenne (à l’arrière) lumineuse

る : véhicules qui n’ont qu’une seule plaque de taille moyenne (à l’arrière)

ろ : véhicules qui ont deux plaques de taille moyenne (une à l’avant, une à l’arrière) lumineuses

On trouve hélas plein d’exceptions sur les règles ci-dessus, selon les préfectures. Pour donner un exemple, り est utilisé pour les “véhicules qui ont deux plaques de taille moyenne lumineuses” en dehors des préfectures de Tokyo, Kanagawa, Chiba, Niigata, Toyama, Ishikawa, Nagano. Car figurez-vous que les préfectures s’amusent à rajouter leur règles spéciales à un système déjà bien complexe.

  • Pour les plaques dont le nombre en haut à droite commence par un 9 ou un 0:

さ : véhicules qui ont deux plaques de taille moyenne (une à l’avant, une à l’arrière) や : véhicules qui n’ont qu’une seule plaque de taille moyenne (à l’arrière) lumineuse

る : véhicules qui n’ont qu’une seule plaque de taille moyenne (à l’arrière)

ろ : véhicules qui ont deux plaques de taille moyenne (une à l’avant, une à l’arrière) lumineuses

On trouve également ces hiraganas: す せ そ た ち つ て と な に ぬ ね の は ひ ふ ほ ま み む め も ゆ ら り, mais personne n’a encore vérifié dans quels cas ils sont utilisés.

Tout ça n’était que pour les véhicules à usage personnel. Voici les autres catégories.

2) Les transports pour militaires américains

E, H, K, M : véhicule propriété de l’armée américaine. Véhicule non taxable.

T : véhicule personnel de militaire américain, importé par ses soins. Taxable.

Y : véhicule personnel de militaire américain, acheté au Japon. Taxable.

よ : véhicule de retraité ou bien de démobilisé de l’armée américaine.

3) Véhicules de location

れ, わ : tous véhicules.

A noter qu’à ce moment-là, les deux derniers chiffres du nombre en haut à droite prennent une signification particulière:

Deux derniers chiffres étant 00: véhicules qui ont deux plaques de taille moyenne (une à l’avant, une à l’arrière)

Deux derniers chiffres étant 05: véhicules qui n’ont qu’une seule plaque de taille moyenne (à l’arrière)

Deux derniers chiffres étant 10: véhicules qui ont deux grandes plaques (une à l’avant, une à l’arrière)

Deux derniers chiffres étant 15: véhicules qui n’ont qu’une seule grande plaque (à l’arrière)

Deux derniers chiffres étant 16: véhicules qui ont deux plaques de taille moyenne (une à l’avant, une à l’arrière) lumineuses

Deux derniers chiffres étant 17: véhicules qui n’ont qu’une seule plaque de taille moyenne (à l’arrière) lumineuse

Deux derniers chiffres étant 18: véhicules qui ont deux grandes plaques (une à l’avant, une à l’arrière) lumineuses

Deux derniers chiffres étant 19: véhicules qui n’ont qu’une seule grande plaque (à l’arrière) lumineuse

Là encore, on trouve des tas d’exceptions. Par exemple, si le nombre en haut à droite commence par un 5, alors le nombre 505 peut être utilisé pour les véhicules ayant deux plaques.

4) Véhicules commerciaux, de société

あ, い : véhicules qui ont deux plaques de taille moyenne (une à l’avant, une à l’arrière)

う : véhicules qui n’ont qu’une seule plaque de taille moyenne (à l’arrière) lumineuse

え : véhicules qui n’ont qu’une seule grande plaque (à l’arrière)

か, き : Véhicules qui ont deux grandes plaques (une à l’avant, une à l’arrière)

く : véhicules qui n’ont qu’une seule plaque de taille moyenne (à l’arrière) lumineuse

け : véhicules qui ont deux grandes plaques (une à l’avant, une à l’arrière) lumineuses

こ : véhicules qui ont deux plaques de taille moyenne (une à l’avant, une à l’arrière) lumineuses

を : véhicules qui n’ont qu’une seule plaque de taille moyenne (à l’arrière)

A noter que quelle que soit la catégorie, les hiragana suivants ne sont pas utilisés: お (car il ressemble trop au あ), し (car le kanji 死 se prononce pareil et veut dire “mort”), へ (fait penser à “faible émissions de CO2”), ん (trop difficile à se faire comprendre en cas de communication orale).

Personnellement, je me demande bien ce qu’on n’en a à foutre de marquer sur la plaque que celle-ci est illuminée…Il suffit de la voir pour le savoir…A moins d’être aveugle, mais un aveugle va avoir du mal à lire une plaque d’immatriculation de toute façon, et les plaques en braille n’existent pas encore (vous imaginez un aveugle venir mettre sa main sur la plaque pour lire le numéro? Sans doute pour dénoncer un crime qu’il aurait….vu??). Et quelle est l’importance de savoir que le véhicule a deux plaques ou une seule? Mystère.

  • En bas à droite (sur l’exemple ci-dessus: ・824)

Ce sont juste des numéros de série, c’est à dire qu’après 1234 vient 1235 (par exemple). Notez que le nombre est séparé en deux nombres de deux chiffres, et parfois l’espace est noté par un tiret. On peut donc avoir 11 11 ou bien 11-11.

Si le(s) premier(s) chiffre(s) est(sont) un(des) zéros, on met un point à la place. On aura donc par exemple ・111 pour 0111, ・・11 pour 0011, ・・・1 pour 0001. Notons que ・・・・ (0000) n’existe pas.

Pour anecdote, les nombres se finissant par 42 ou par 49 ne sont pas attribués, à cause de leur signification (rapport assez direct avec la mort, pour cause d’homonymie). Chose amusante, le numéro 4219 qui, quand il est lu, est un homonyme de “je me précipite vers la mort”, est pourtant attribué.

Les numéros finissant par 13 ne sont pas attribués aux véhicules utilisés par les soldats américains.

  • La couleur des plaques

Là aussi, c’est assez simple.

Fond blanc, lettres vertes: véhicule à usage personnel

Fond vert, lettres blanches: véhicule commercial

Fond jaune, lettres noires: véhicule avec cylindrée de moins de 660cc, pour usage personnel

Fond noir, lettres jaunes: véhicule avec cylindrée de moins de 660cc, pour usage professionnel

Comme d’habitude, il y a des cas spéciaux. Je ne vais en citer que deux (le premier étant assez courant sur Tokyo):

1) Les plaques de diplomates étrangers, attribuées par le ministère des affaires étrangères. Ces plaques sont bleues, avec le kanji 外 marqué en blanc à la place de l’habituel hiragana, et maximum cinq chiffres, en blanc également. Ces voitures sont non taxables, et les flics n’ont pas le droit d’y toucher ou de leur mettre un PV (c’est pour ça qu’elles sont toujours garées n’importe comment 😉 ).

2) Les plaques avec une ligne rouge en travers; ce sont pour les véhicules dont le contrôle technique n’a pas été fait, et qui sont donc normalement en interdiction de rouler. Mais pour une raison particulière, précise, justifiée, et limitée dans le temps, l’OTT peut attribuer une telle plaque.

Conclusion!

Je crois que c’est à peu près tout. Je n’ai cité que très peu de cas particuliers, mais rappelez-vous qu’il en existe beaucoup.

Le même genre de règles existent pour les deux roues motorisées, vous me permettrez de sauter leur explication, qui est tout aussi pénible et qui en fait ressemble assez aux règles des plaques de voitures.

Si un jour vous avez un accident et que l’adversaire se barre sans demander son reste, bon courage pour relever son numéro. Surtout si vous ne savez pas lire le japonais.

Le coca tiède, c’est fini!

Scénario quotidien classique, été comme hiver:

8h55: arrivée à l’immeuble de ma boite. J’achète une canette de Coca-Cola. Température: environ 2゜C.

10h: Température: environ 20゜.

11h: Température: ambiante.

Je n’arrive jamais à finir mes canettes, car elles deviennent tièdes trop vite. Je crois que beaucoup de gens, quand ils achètent une canette de quelque chose, la boivent d’un trait, puis ne boivent rien pendant 4h. Moi, je n’y arrive pas, le syndrôme du chameau, je ne l’ai pas. Il faut que je boive et mange en permanence (pour info, je mange peu, mais une heure après la fin du repas, j’ai faim).

Cette situation, ça fait 8 ans que ça dure (depuis que j’ai commencé à travailler). C’est pas bien méchant, je me suis toujours dit que ce n’était pas grave (c’est pour ça que j’ai laissé passé 8 ans). Mais il y a deux semaines, j’ai pris 5 minutes pour aller chercher un outil qui m’aiderait sur Internet. Je l’ai trouvé. Je nomme….le frigo USB.

Il maintient la température à 12゜C (à 48゜C aussi si on le désire, si il y a des amateurs de café en canette dans l’assistance). Dommage qu’il ne prenne pas les canettes de 50cl, mais on fera avec.

Je l’ai testé quelques jours, et même si le résultat n’est pas transcendental (il refroidit moins bien qu’un vrai frigo, bien sûr), il maintient vraiment les canettes au frais. Ça marche un peu mieux qu’un thermos, en gros.  Ça a suffit pour réussir à me faire boire mes deux canettes du jour les quelques jours où je l’ai testé. J’en suis donc satisfait pour le moment.

News en vrac

  • Je regardai sur le net la définition d’un film d’horreur (je me demandais si l’un des films que je présente demain en était un), et par hasard j’eus la confirmation que la série des Saw est bien une série de films d’horreur (le film que je présente demain n’est pas un des Saw). Par hasard également, j’ai vu qu’il y aurait au moins 6 épisodes dans cette série. J’ai trouvé que le titre de “Saw VI”, lu en français, ne faisait pas très sérieux pour un film d’horreur (“saucisse”).
  • Les taxes sur l’immobilier sont arrivées. 167,500 JPY (1049 €), ça fait mal, surtout quand on avait oublié que cette taxe existe et n’est pas prélevée sur le salaire. C’est un montant à peine inférieur à l’augmentation de salaire que j’ai eue. Quand j’y pense, dans un an on aura en plus la taxe sur la voiture à payer, et dans deux ans on aura en plus le contrôle technique à payer. Si je compte bien, chaque augmentation de salaire pendant 3 ans sera bouffée par une nouvelle taxe à payer (le contrôle technique n’étant qu’une taxe déguisée). Je suis vert.
  • Yukiko a eu sa première nausée la semaine dernière, le matin dans le train pour aller au travail. Etre compressée comme une sardine dans le train n’a pas dû aider. Après avoir passé 40 minutes dans les toilettes de la gare d’Hiyoshi, elle s’est décidée à rentrer et à prendre sa journée. Bien entendu, la société n’en ayant rien à faire de la raison de son jour de congé, elle a dû le prendre sur ses propres congés payés. Ça m’étonne, car la loi du travail japonaise prévoit un congé maladie pour les règles douloureuses; je me demande comment cela se fait qu’ils ne prévoient rien pour les nausées dûes à une grossesse.

La Prisonnière

Tome V de la saga d’A la recherche du temps perdu, et premier livre de 2008. Tout le monde se dit que je vais aller jusqu’au bout de cette saga. Ça vous semble évident, n’est-ce pas? Et pourtant ce n’est pas sûr à priori. Je vous en donnerai la raison d’ici à quelques mois.

Je me rappelle d’une certaine employée japonaise de ma précédente boite, qui parlait français avec un niveau correct bien que loin d’être parfait (moins bon que celui d’autres japonais francophones que j’aie pu rencontrer par ailleurs). Je me rappellerai d’elle encore quelques mois, car elle m’avait raconté avoir lu cette saga en français. A chaque fois que je lis un livre de Proust, je me dis qu’elle m’a raconté des salades, ou bien alors elle n’avait rien dû comprendre. J’admire le niveau de français des livres de Proust, et même si n’importe quel francophone natif sera capable de comprendre ce qu’il écrit (au moins au premier degré), il faut reconnaître que ses phrases et son vocabulaire sont d’une complexité impressionante. Mais de quelle beauté sont les textes!

La Prisonnière me fut pénible à lire, au moins pour la première moitié. La description sans faille de la jalousie parfaite du narrateur, et de la situation de la Prisonnière, furent éprouvantes. La deuxième partie revenant sur une critique sarcastique -maintenant convenue- de la haute sociéte se lit bien vite en comparaison. J’ai sans doute assimilé les lignes principale de la critique de Proust, et je me suis surpris à en regarder les détails de plus en plus. Une bonne part (la plus grosse part, de fait) des références, sous-entendus, et coups de pied sous la table restent incompréhensibles à la bête sauvage inculte littérairement que je suis, mais j’y trouve tout de même mon compte. Je suppose qu’il faudrait s’atteler à la lecture de ces ouvrages plusieurs fois, et à faire nombre de recherches sur le côté pour bien saisir la portée de cette œuvre, mais ce n’est pas quelque chose que je suis prêt à faire. A chacun son projet de vie.

Curieusement, c’est toujours dans les parties les plus difficiles pour moi où je trouve les plus belles phrases qui feraient d’excellentes citations. Sans doute est-ce dû au mystère entourant ces paragraphes que je peine à parcourir, les citations faisant office de soleil luisant alors qu’on se trouve à 2000 mètres sous la surface; car on les comprend, on en tire du jus comme de fruits, et on les accroche dans notre mémoire comme on accroche une peinture acquise à coût élevé à un mur de sa maison. En voici quelques-unes. Notez qu’il ne s’agit pas d’être d’accord ou pas avec ce que le narrateur raconte, mais de savoir si on peut en tirer une quelconque nourriture intellectuelle.

“Etre dur et fourbe envers ce qu’on aime est si naturel! Si l’intérêt que nous témoignons aux autres ne nous empêche pas d’être doux avec eux et complaisants à ce qu’ils désirent, c’est que cet intérêt est mensonger. Autrui nous est indifférent, et l’indifférence n’invite pas à la méchanceté.”

“On a dit que la beauté est une promesse de bonheur. Inversement la possibilité du plaisir peut être un commencement de beauté.”

“On se rappelle la vérité parce qu’elle a un nom, des racines anciennes, mais un mensonge improvisé s’oublie vite.”

“Depuis que l’Olympe n’existe plus, ses habitants vivent sur la terre.”

“La nature ne semble guère capable de (ne) donner que des maladies assez courtes. Mais la médecine s’est annexé l’art de les prolonger.”

J’aurais beaucoup aimé développer sur une des citations, mais cela me prendrait un temps infini. Ceci et mon bien piètre don en ce domaine me font recommander de vous tourner vers un site bien plus apte à la tâche que le mien. Je vous laisse en devoir de repenser aux citations par vous-mêmes, et d’y trouver ce que vous pouvez et voudriez y mettre. Beaucoup d’entre nous en sommes là.

Parkings fantômes

Je croyais au début que le parking de Lalaport (un centre commercial à Yokohama) était soit hanté, soit avait une logique incompréhensible. Je vous raconte.

Comme tous les parkings payants (celui de Lalaport devient gratuit si on y fait des achats), à l’entrée on fait face à une barrière, et une machine qui vous crache un ticket. Prenez le ticket, et la barrière s’ouvrira. Au Japon, jusqu’à très récemment, pour sortir du parking, il fallait monter dans sa voiture, se diriger vers la sortie, et devant la barrière de sortie, on devait rentrer ce même ticket dans une machine, et s’acquitter du paiement sur place! (j’utilise le passé dans ma phrase, mais apparemment ça se passe toujours comme ça dans la plupart des parkings japonais aujourd’hui. Aussi, je ne parle que des grands parkings de centaines de places, pas des petits parkings d’une dizaine de places)

Vous imaginez tout le monde payer à la sortie? Le gars arrive devant la barrière avec dix voitures derrière lui, sort son porte-monnaie et s’aperçoit qu’il n’a pas de liquide…ou bien le petit grand-père à la maladie de Parkinson qui cherche les pièces de 100 JPY dans son porte monnaie rempli de pièces jaunes… Bref, j’ignore qui a pensé à ce système à l’époque, mais j’espère qu’il a été viré rapidement. Au pire, je suis sûr qu’il n’a pas fait une bonne carrière.

Le parking de Lalaport, je l’avais trouvé…oh! très en avance; on prenait le ticket à l’entrée, et avant de monter dans sa voiture pour sortir du parking, il fallait s’acquitter des frais de parking dans des bornes à l’intérieur du centre commercial (juste à la sortie du mall en fait). Ces machines de paiement nous recrache un ticket, qu’il faut sans aucun doute mettre dans la borne qui nous attend à côté de la barrière de sortie. Ce système, c’est ce que j’ai toujours connu en France, soit dit en passant. C’est logique, car si on a des problèmes de liquide, on peut alors se débrouiller sans faire attendre des cohortes de voitures derrière nous.

Bref, première fois à Lalaport, je paye à la sortie du centre commercial, je reçois mon ticket, je monte dans la voiture, je me dirige vers la sortie, j’arrive près de la barrière, j’ouvre ma vitre, je suis prêt à mettre le ticket dans la machine, quand la barrière s’ouvre toute seule! Il était 22h, heure de fermeture du centre commercial, alors je me suis dit que peut-être, ils autorisaient les derniers à partir sans payer (J’ai cherché après-coup la logique d’une telle hypothèse mais ne l’ai pas trouvée. Il y a vraiment des conneries qui me passent pas la tête des fois, je vous jure.).

Deuxième tournée la semaine suivante à Lalaport, pareil. Troisième tournée quelques semaines plus tard, et même scénario. La barrière de sortie s’ouvre toute seule, alors que je n’ai pas mis mon ticket dans la borne à la sortie. Etais-je en train de payer mon parking alors que ce n’était pas nécessaire?? Je vous promet que ça m’a turlupiné cette histoire.

C’est à la télévision que j’ai trouvé ma réponse. J’avoue que je n’y aurais pas pensé tout seul. La solution, la voici ci-dessous.

A l’entrée du parking, sur la machine qui crache les tickets d’entrée, se trouve un scanner qui va prendre la plaque minéralogique de la voiture en photo. Le système informatique du parking va alors relier le numéro de la plaque au numéro du ticket que la machine vous a donné. Quand on effectue le paiement du parking aux bornes à la sortie du centre commercial, le système va enregistrer que le propriétaire de tel numéro de ticket a payé. Quand on arrive à la barrière de sortie, la machine va scanner la plaque minéralogique de la voiture, vérifier le numéro de ticket associé, et vérifier que le propriétaire a payé le parking. Si il a payé, la barrière s’ouvre. Pas besoin que la machine récupère le ticket, puisqu’elle a vérifié votre plaque, qu’elle sait donc quel ticket vous avez, et qu’elle sait donc que vous avez payé. Si par hasard votre plaque est devenue illisible, la barrière ne s’ouvrira pas, et vous devrez mettre votre ticket dans la machine à la sortie du parking pour que la barrière s’ouvre.

J’espère que le gars qui a pensé à ce système a eu une promotion et fera une bonne carrière.

Entubage, partie 2

Sachant que j’ai effacé la première partie…sans espoir de retour, à priori.

L’une des grosses “arnaques” des entreprises au Japon (pas officiellement une, hélas) porte sur le montant du salaire même. Le candidat à l’embauche dit un chiffre (celui du salaire désiré). La compagnie accepte, ou essaie de le diminuer. A la fin, les deux parties se mettent d’accord sur un montant annuel brut (comme partout sur la planète). Jusqu’ici tout va bien. Là où ça ne va plus, c’est que ce qu’il y a de compris dans le salaire n’a jamais été discuté, et la compagnie va généralement diminuer le montant du salaire et rajouter des tas de primes et d’indemnisations pour arriver au montant voulu, sans rien en dire au nouvel embauché.

Exemple: On prend par exemple un salaire de 2,4 millions de JPY (2.4 MJPY), divisé par douze (mois): 200,000 JPY mensuels brut. C’est le montant sur lequel les deux parties se sont mises d’accord. Mais la compagnie va généralement inclure dans ces 200.000 JPY l’indemnité repas, l’indemnité de chef, l’indemnité de truc et de machin. Au total, on va arriver à, par exemple, 30000 JPY d’indemnisation et 170.000 JPY de salaire (total 200.000 JPY!). Au début on va se dire que c’est pareil, que l’argent qu’on touche est le même, quelle que soit sa justification. Que neni…

Quand on va recevoir une augmentation de x%, cette augmentation sera appliquée sur…le montant du salaire hors-indemnisations. On vous dit qu’on vous donne une augmentation de 10%, mais en fait elle ne sera que de 7% sur le montant sur lequel vous vous étiez mis d’accord. Par exemple, une augmentation de 10% sur vos 200000 JPY annuels montera votre salaire à…214000 JPY.

Et alors le bonus de performance, l’intéressement au bénéfices…c’est pareil. Le bonus est un pourcentage du salaire, pas des indemnisations. On vous dit que vous touchez un mois de salaire en bonus, et vous touchez 170000 JPY (sur lesquels on vous prendra naturellement 20-25% de taxes et impôts, mais cela nous semble plus naturel car on trouve normal de payer des impôts).

A mon avis, 90% des salariés au Japon sont concernés. Ce que je raconte n’est pas un scoop, je suis sûr que toutes les compagnies font la même chose. C’est la norme. C’est la règle du jeu. Et l’intérêt numéro un des compagnies dans tout ça n’est pas de faire rager les gens ou les entuber pour le plaisir, c’est juste qu’elles payent moins de taxes sur les indemnisations que sur les salaires.

Dans ma compagnie, ils ont fait mieux. Le salaire annuel est divisé en 13,4 (12 mois de salaire et deux bonus fixes de 0,7 mois), mais les augmentations et l’intéressement aux bénéfices n’est calculé que sur les 12 mois de salaire, moins les indemnisations repas etc.

Mais au final, vous savez, les employés n’y perdent pas; quand on y réfléchit, c’est juste que les compagnies disent “10%”, alors qu’en fait c’est 7%. Elles ne font qu’embellir le don qu’elles vous font. C’est humain, quoique mesquin. Mais ça n’est pas trop grave.

Tandis que ce que vient de faire la boite de Yukiko, c’est carrément horrible. J’ai du mal à croire que ce soit légal. Voici l’histoire.

Note: Je ne vais pas dévoiler le salaire de Yukiko (encore heureux!), donc je vais prendre l’exemple d’un salaire de 2.8 MJPY (qui n’est pas le salaire de Yukiko, et tous les autres chiffres sont proportionnels à la réalité).

Admettons donc que Yukiko et son nouvel employeur se soient mis d’accord sur un salaire brut annuel de 2.8MJPY. Le salaire est divisé par 14 (12 mois et deux bonus fixes d’un mois chacun). Montant du salaire brut mensuel: 200.000 JPY.

Dans ces 200.000 JPY, on trouve les habituels 30000 JPY d’indemnisations diverses, ET 35000 JPY d’heures supplémentaires. Salaire réel: 135 000 JPY. C’est 32.5% de moins que ce sur quoi ils se sont mis d’accord, mais l’argent qu’elle touche à la fin du mois est bien celui sur lequel ils se sont mis d’accord.

Premier bulletin de salaire (l’année dernière): Yukiko y voit “35 heures d’heures supp”. Montant du salaire: celui auquel elle s’attendait. Elle va demander des explications, et la réponse fut:

“Ouais, on “donne” 35 heures d’heures supp à tout le monde, alors même que vous n’avez pas besoin de les faire.” (sous-entendu: “on est vachement sympa”).

Deux problèmes sautent aux yeux rapidement: 1/ Le montant payé à la fin du mois est celui sur lequel on s’est mis d’accord; on ne voit pas bien là où ils sont sympa. Par contre, les augmentations et le bonus de performance ne portent pas sur les heures supp bien sûr, et ça, ça n’est vraiment pas sympa 2/ Les heures supp ne sont comptées qu’à partir de 20h. On vous dit qu’on vous paye les heures supp, vous restez jusqu’à 20h, et on vous paye zéro, car les heures supp sont déjà payées. Avec l’argent qu’ils ont l’obligation de payer (ils payent le montant écrit dans le contrat de travail, en disant “en fait ça inclut 35h d’heures supp”).

Bon alors, total des courses, Yukiko a fait comme si on ne lui payait pas ses heures supp, et basta! (en fait elle travaille tellement tard qu’elle a souvent touché quelques heures supp.). Bref, problème réglé croyait-on.

Il y a un mois, message des RH: “On révise le règlement interne. On ne paye plus 35 heures d’heures supp gratuitement, il faudra les faire. MAIS en contre-partie, les heures supp seront désormais comptabilisées à partir de 18h15!”.

Donc si Yukiko rentre à 18h tous les jours, heure règlementaire de son contrat, son salaire diminue de 17.5%. Pour gagner autant qu’avant, c’est à dire autant que le montant de salaire sur lequel elle et sa compagnie se sont mises d’accord, elle doit travailler près de 2h d’heures supp par jour.

Elle est allée voir les RH, leur a rappelé qu’ils s’étaient mis d’accord sur un salaire de X, et que ce n’était pas normal qu’elle reçoive dorénavant un salaire de 5X/6. Leur réponse (plus courtoise que ce que j’écris, mais avec le même sens): “Viens pas nous prendre la tête, espèce d’égoïste. Tout le monde est à la même enseigne.”.

Ça calme. Ils sont pas fûtés. Alors comme il ne vaut mieux pas discuter avec des gens pas fûtés, Yukiko va abandonner 17,5% de salaire à la société.