Le nom restera

C’est pas que ça m’ait empêché de dormir, mais plusieurs personnes m’ont fait ce commentaire. Les japonais, attachés à leur nom de famille? C’est vrai que ceux qui m’ont dit ça ne s’appellent pas Tanaka mais ont un nom assez rare…Et puis, vu qu’il aura deux noms de famille différents sur chacun de ses deux passeports, allez savoir lequel il gardera au final.

A la septième visite de Yukiko, on a donc appris que c’est un garçon qu’on allait avoir. Ça n’est pas à l’échographie ci-dessous que Yukiko l’a su…le toubib ne lui a rien montré (c’est pas grave). Quoiqu’il lui a donné une autre impression d’échographie, et on n’a aucune idée de ce que ça représente. Si ça se trouve…c’est l’engin en question, mais ça tient plus de l’art abstrait qu’autre chose. Je vous donne ci-dessous l’impression qui est facile à comprendre (plus besoin de cercle rouge).

Le toubib d’ailleurs qui a bien précisé avant de donner le sexe qu’il ne pouvait pas le certifier, et qu’il arrivait qu’on se trompe, et qu’à l’accouchement ça pouvait être différent de ce qu’il avait dit, et qu’il fallait pas lui faire un procès, etc. Puis il a dit “à 90% sûr, c’est un garçon”. Cherchez l’erreur.

Puis le toubs a émis des doutes sur sa santé; “il est trop petit, je crois qu’il y a un problème”. Yukiko a demandé si la différence était énorme avec la norme, et il a répondu “je me rappelle plus des normes”. Il est parti lire ses chartes en laissant Yukiko se morfondre 2 minutes, il est revenu et a dit “ah bah non, il est dans les normes” (connard!) en rajoutant “il est juste en dessous de la moyenne de taille et de poids”. Je crois qu’il fait un kilo pour je sais plus quelle taille.

Bon mais moi j’étais persuadé qu’on allait avoir une fille. On avait pensé aux prénoms, on avait même acheté un recueil de prénoms pour les filles. On va passer les mois prochains à se réhabituer à l’idée qu’on va avoir un garçon; j’aurais eu les deux plaisirs, imaginer qu’on va avoir une fille, et imaginer qu’on va avoir un garçon.

Reset the World

C’était mon anniversaire hier, merci à ceux qui me l’ont souhaité (hors famille, j’ai compté…une personne…ah ah ah 😆 , je suis mort de rire).

J’avais demandé à Yukiko de ne rien m’offrir, mais bien entendu elle a complètement ignoré ce que je lui avais dit. Elle m’a acheté un Tachikoma:

(article Wikipedia, recherche Google)

Bon c’est vrai, j’avoue, j’aime beaucoup le personnage des Tachikoma dans la série Ghost in the Shell (on peut d’ailleurs voir une image d’un Tachikoma dans l’article où j’en parle).

Il existe quelques représentations du Tachikoma disponibles dans le commerce; celle-ci est celle qui se connecte à un PC via USB. Il paraît qu’on peut commander quelques-unes de ses pattes, et qu’on peut le programmer pour nous dire quand on a reçu un email…J’ai pas essayé encore. Au moins il est lourd et est fait à 60% de métal, alors on sent une certaine qualité dans l’œuvre.

Bandai en a créé un énorme, qui est totalement radio-commandable, parle beaucoup et avec le bon accent. J’en voulais un comme ça, mais hélas, hélas, il n’est pas en vente. Je crois qu’il a été construit comme article promotionnel de…je sais pas quoi…(sans doute les voitures Nissan). On peut en voir une démonstration ici (Youtube). Mais qu’importe, mon Tachikoma est déjà très beau.

(Ci-dessous une vraie photo de pro de la bête [PC non inclus])

Roulette Russe truquée

Une vieille histoire de 1999.

Aux Etats-Unis, deux cousins ont joué à la roulette russe, et l’un d’eux en est mort. L’un des cousins a fourni l’arme et a dit à son cousin “commence”. Toute l’astuce était dans le fait que l’arme était un pistolet semi-automatique.

J’adore les faits divers.

Pub cauchemard

Il y a quelques années, l’office de tourisme de Hong Kong avait adopté le slogan “Hong Kong will take your breath away”.

C’est alors que le SARS (SRAS en français) s’est déclaré…

L’office de tourisme a depuis changé son slogan en “There’s no place like Hong Kong”.

La Maison des Mères

Tout le monde connait Dune, au moins ceux de ma génération, et au moins de nom. Mais les gens connaissent surtout le film, et moins le livre, ou plutôt les livres.

Le cycle de Dune par Frank Herbert fait 6 livres, dont le premier est séparé en deux tomes (total 7 livres physiques). J’avais acheté les 7 livres il y a un peu plus de 15 ans, mais n’en avait lu que 6 à l’époque. La raison est que j’aimais tellement cette saga, et que je n’avais tellement pas envie qu’elle prenne fin (l’auteur était déjà décédé), que je m’étais laissé un tome de secours. J’avais passé des nuits entières à lire certains de ces livres, j’en avais rêvé, et ils m’avaient laissé songeur durant des mois entiers.

15+ années plus tard, j’ai donc décidé de finir le cycle, et ai demandé à mes parents de m’envoyer le livre que je n’avais jamais lu, pour boucler la boucle. Comme quoi je peux mettre du temps à finir les choses, j’en avais dit un mot lors de mon article sur La Prisonnière (premier paragraphe, dernière ligne). Personne ne s’en souvient bien sûr, mais c’était lourd de signification pour moi. Je n’ai jamais oublié ce dernier tome que je ne n’avais pas lu.

Herbert était un génie dans ses écritures sur les religions, surtout concernant leurs interactions, leurs évolutions dans le temps, leurs sociétés secrètes, et leur contrôle sur les masses. Il n’y a rien d’écrit dans ces livres qui ne soit volontairement agressif envers les religions, c’est plus descriptif qu’argumenté, mais à mon avis les athées doivent être bien confortés par ce qu’ils peuvent lire dans ces livres.

L’autre thème majeur du cycle est celui de l’Histoire (un mot plus à la mode serait l’ “évolution”). Un peu plus de 5000 années se passent entre le début du premier bouquin et la fin du dernier, et à chaque livre, quelques années seulement se passent (on fait des bonds dans l’Histoire entre chaque livre). On voit alors comment est considéré ce qui s’est passé des milliers d’années auparavant, les relations entre les causes et les conséquences des actes et décisions des puissants, et, puisqu’il s’agit de science-fiction et que certains personnages ont quelques dons de prophétie, comment se passe (ou non) la réalisation des destins, avec des sous-thèmes comme le refus du destin, le développement des potentiels, les réussites et les échecs personnels ou à grande échelle. Pour quiconque est inquiété de l’évolution des choses (la race humaine, disons-le), la vision des choses exprimée par ces livres est révélatrice. Après s’être rendu compte de beaucoup de problèmes qui peuvent arriver dans le développement humain, et les calendriers cachés de certains puissants (les religions en première ligne), on s’inquiète beaucoup du futur, on se pose des questions sur le passé et sur notre place dans tout ça. Mais une fois qu’on a assimilé tout ça, on a paradoxalement perdu une partie de notre innocence, et on se détache de ces même choses. Le devenir de l’homme? Les implications et les influences respectivement requises et générées nous passent bien trop au-dessus de nos têtes. J’ai arrêté de m’y intéresser (dans la vie réelle) après la lecture de ces livres.

La Maison des Mères est une sorte d’épilogue à ce qui a précédé. A mon avis, Les Enfants de Dune (3e livre), et L’Empereur-Dieu de Dune (4e livre) sont les tomes les plus profonds et les plus intéressants. Au contraire, Dune (tome 1 et 2, 1er livre), Le Messie de Dune (2e livre), Les Hérétiques de Dune (5e livre) et la Maison des Mères (6e livre) sont certes intéressants, mais se concentrent sur l’histoire de type roman, sur fond de ce que j’ai expliqué ci-dessus (religion et Histoire). “Les Enfants” et “L’Empereur”, eux, se concentrent à fond sur ces sujets limite philosophiques, sur fond d’histoire de roman de science-fiction. Le film “Dune” couvrait le premier livre (en deux tomes) “Dune”, tout en évitant soigneusement les aspects philosophiques et métaphysiques, c’est à dire l’essence même du bouquin, tout ce qui faisait son intérêt. Dune, le film, était pas mal, mais sans commune mesure avec le livre, qui lui-même est bien en-dessous des livres qui lui ont succédé.

Cette saga fut écrite il y a plus de 40 ans (le premier tome), et reste à mon avis indémodée car ne repose pas sur des gadgets futuristes; c’est de la science-fiction, mais la partie technologique est sous-développée pour mettre en avant la partie humaine des mondes.

Pour moi, après 15+ années, j’ai pu me replonger dans cet univers que je n’avais jamais vraiment oublié, avec une histoire nouvelle. Pas la meilleure histoire de la saga, mais bien dans le même esprit et du même auteur. Ne pas lire ce tome à l’époque fut un choix audacieux, mais pas forcément judicieux car je ne pense pas recommencer l’expérience. 15 ans d’attente passive, 15 ans d’une affaire (la lecture de la saga) qui attend sa fin (lire le dernier tome), c’est long. Je suis bien content d’avoir retrouvé l’univers de Dune, mais le prix était à mon avis trop élevé. Je devrais donc finalement finir la saga d’A la recherche du temps perdu cette année ou la prochaine.

Où est vendu quoi

C’est toujours un de mes problèmes au Japon, particulièrement concernant les aliments. Oh bien sûr je m’y retrouve mieux que le premier expat fraîchement débarqué qui s’en fout de ne rien comprendre à l’emplacement des choses car ça lui semble normal, mais moi j’ai encore des surprises après toutes ces années.

Juste en face de la gare la plus proche de chez moi, il y a une droguerie. Qu’y a t’il en vitrine? Du papier pour imprimante à jet d’encre. Je ne sais pas pour mes compatriotes qui sont depuis aussi ou plus longtemps que moi, mais moi je sursaute toujours en voyant ça. Mais du papier imprimante dans une droguerie, c’est toujours mieux que des cigarettes dans une pharmacie. Quoique ces temps-ci, par rapport à il y a 8-9 ans, les pharmacies sont plus discrètes (il faut dire qu’entre temps, le tabac est devenu l’ennemi public numéro un). Maintenant ce n’est plus un rayon à côté de la caisse, c’est plutôt un distributeur à l’entrée. Et les pharmacies qui ont un tel distributeur se font même de plus en plus rare.

Et alors le supermarché près de chez moi, il décroche le pompon (?). L’autre jour, je cherchais du vinaigre de vin rouge. Après avoir passé 10 bonnes minutes à chercher le rayon en question de fond en comble, je prends mon courage à deux main, je demande à un vendeur qui me répond “Ah mais on n’en vend pas ici”. Il y a des supermarchés qui ne vendent pas de vinaigre de vin rouge! Alors ma vinaigrette, c’est au vinaigre blanc maintenant. Ça arrache, je vous assure. Au moins je peux me permettre d’utiliser moins de moutarde.

Et l’autre jour (quelques mois déjà), panne de moutarde. Je vais à ce même supermarché, je cherche dans le rayon des…condiments (?). Huile, vinaigre, mayonnaise, ketchup, sucre, plein de sauces typiques du Japon…mais pas de moutarde. J’ai fait le rayon dix fois au moins. J’ai crû qu’ils ne vendaient pas de moutarde non plus. J’ai finalement demandé à un vendeur qui me répondit, comme si j’étais le dernier des crétins “Ben la moutarde, c’est à côté des confitures!”. Ah ben oui. J’ai été voir, et oui. Dans le même rayon, on avait, dans l’ordre, moutardes, confitures, petites voitures Majorette, soupes déshydratées, chocolat en poudre et café. Ça m’a fait un choc de voir les petites voitures Majorette; j’ignorais que ça existait encore. Quant à la logique de l’emplacement des articles, je suis sans mots.

J’en profite pour passer une petite annonce: Recherche noix de coco. Je n’en ai jamais vue depuis que j’habite au Japon. Même sur Internet je n’arrive pas à en trouver. Celui qui pourra m’indiquer où je peux en acheter sur Tokyo recevra toute ma gratitude.

La chatière du futur

J’ai toujours admiré le Japon pour leurs inventions qui n’ont jamais motivé les entreprises occidentales. Personne n’y aurait pensé sauf quelques illuminés, et je suis même sûr que ça se vend mal, mais ceux qui les achètent et en sont satisfaits réalisent sans doute la chance qu’ils ont que certaines compagnies japonaises aient investi dans de telles inventions loufoques.

Par exemple, la chatière électronique.

Vue de l’extérieur:

Vue de l’intérieur:

On se dit: quel est l’intérêt d’une chatière électronique? Et bien c’est qu’elle ne s’ouvre que pour votre chat! Les matous dans leur période un peu agressive/en chasse/”je tringle ou extermine tout ce qui passe” n’iront pas emprunter le passage d’une chatière qui n’est pas pour eux. Vous partez en vacances? Vous êtres tranquilles, seul votre chat peut sortir et surtout rentrer.

Et alors on se demande, comment la chatière fait-elle pour reconnaître votre chat? Elle se sert de ça:

Il s’agit d’une puce sans contact, à accrocher au collier de votre chat. Quand le chat s’approche de la chatière pour rentrer, celle-ci reconnait le signal émis par le collier, et s’ouvre. (Pour sortir, il suffit que le chat monte sur la marche de la chatière, la chatière sent la pression des pattes et s’ouvre).

Remarquez au passage l’humour dans le fait de coller volontairement une “puce” (sans contact) à votre chat.

Et comme les japonais raffolent des explications détaillées, le fabricant a pensé à fabriquer une telle plaquette explicative:

Moi, je trouve ça excellent. J’en aurais acheté une, si on autorisait nos chats à sortir quand ils le veulent. Et si ça ne me gavait pas de faire un trou dans le mur.

Prix: 30240 JPY (182 €), au moment de l’écriture de ce billet.

Disponible entre autres dans quelques boutiques sur Rakuten.

(Pour être tout à fait honnête, le même genre de système existe en France, ou plutôt est importé en France. C’est moins cher mais ça en jette beaucoup moins, et question marketing c’est au niveau 0, nul de chez nul. Notez qu’il en existe des encore moins chères, ici par exemple, mais alors eux carrément ils ne savent pas écrire correctement en français…[“Chatière pour chats électromagnétique“, à la première lecture j’ai crû qu’ils parlaient d’une drôle de race de chats martiens…mais heureusement il y avait un “s” à “chats” qui me fit comprendre que ce n’était pas les chats qui étaient électromagnétiques]).

Le téléphone égaré

Yukiko était rentrée tard ce soir-là, vers les 1h du matin (beaucoup d’heures supp). Moi je dormais déjà, mais Yukiko était énervée alors elle me réveilla. Le problème: elle ne retrouvait pas son téléphone portable. “Je retrouve pas mon téléphone!” disait-elle en continu, et plus elle le disait, plus elle s’énervait.

Je lui fis alors la suggestion d’appeler son portable. Si il était dans la maison, elle l’entendrait sonner (c’est mieux que les porte-clés siffleurs ces trucs-là). Elle se rua vers le téléphone (filaire) et composa son numéro.

Un homme, qui venait audiblement d’être réveillé par le coup de fil, décrocha!

Le gars: Mou…<baillement>…ais?

Y: Euh…vous êtes en train d’utiliser mon téléphone je crois!! 😡

Le gars: Hein?? 😯 C’est mon téléphone, oh!

Yukiko est alors prise d’un doute. Elle essaie alors de confirmer:

Y: euh…je suis bien au 090-xxxx-xxxx ?

Le gars: Faux numéro…

Y: ah désolée! Bonne nuit!

….

Elle avait oublié son téléphone au bureau en fait, tout bêtement. Il y a des jours où tout va de travers, et plus on essaie de redresser la situation, plus ça part dans l’espace.

Slipping chicken

Deux photos que j’avais sur mon téléphone portable.

La première, prise sur une aire de repos de l’autoroute, en route pour Fuji-Q Highland.

En japonais, anglais, chinois et coréen. La version japonaise est correcte. J’ignore ce qu’il en est pour le chinois et le coréen (Lawren devrait nous le confirmer sous peu). Mais alors l’anglais…

La deuxième, prise au Fuji-Q, juste avant de monter sur la montagne russe fujiyama.

J’ai trouvé ça très mignon. Une “Chicken Way”, pour ceux qui finalement abandonnent l’idée de monter dans le fujiyama (le wagon est juste sur la gauche, invisible sur la photo).