Training Day (2)

On est allé faire le training donné par l’hôpital aux nouveaux parents. Ce training était obligatoire pour que je puisse assister à l’accouchement.

Ça a duré deux heures. On n’a pas eu de scoop, mais ce n’était pas inutile (j’aurais tout de même préféré ne pas avoir à prendre de jour de congé pour assister). A part dix minutes complètement perdues avec une jeune toubib qui essayait de parler le plus rapidement possible en n’expliquant rien du tout de ce qu’elle baragouinait, le training fut géré par une infirmière très pédagogue et qui savait parler en public (la toubib, par comparaison, ne savait pas ce que c’est que de parler à des êtres humains).

On a eu une explication sur les différentes étapes entre “tout va bien” et “le bébé est né”, en passant par “putain ce que je douille”. On a vu ce que la mère peut faire à quelle étape (prendre une douche, manger, etc.), à quel moment elle doit appeler l’hôpital, et à quel moment elle doit appeler son mari.

Et puis on a eu une petite explication sur l’accouchement en lui-même, avec le père à côté. L’accouchement dure entre quelques heures et 50 heures. Il y a des cas où il faut opérer d’urgence. Il y a des cas rares où il faut retirer l’utérus à la mère (hein?!?). Bref, “soyez prêts à tout” (Ah bon!). Et “n’oubliez pas non plus que l’enfant peut présenter des anomalies qui étaient indécelables avant la naissance, si c’est le cas, n’allez pas démonter la tête du docteur”.

La salle d’accouchement a deux lits l’un à côté de l’autre, séparé par un rideau. “Il arrive qu’il y ait deux accouchements au même moment, et si l’autre personne ne souhaite pas avoir un homme (“un civil”) dans la pièce, vous serez obligé de sortir” et d’attendre sur le banc en face de la porte.

L’homme est là pour soutenir sa femme (scoop!). “En gros, vous pouvez faire ce que vous voulez à côté de votre femme, du moment que vous suivez les directives du personnel médical. Mais essayez de réserver votre attention pour votre femme; on voit des fois des hommes ouvrir leur journal ou un magazine à côté de leur femme qui morfle…c’est pas super.” (rires dans la salle).

“Notre parking a une tarification un peu spéciale; les 6 premières heures coûtent 100 JPY (0,6 €) par heure, mais à la 7e heure, ça passe à 3000 JPY (18 €) de l’heure. Si vous restez plus de 6 heures, descendez au parking pour sortir votre voiture du parking et la rentrer de nouveau.”. Pas de réduc pour les visiteurs, bien entendu.

Horaires de visite: de 15h à 20h en semaine, et de 13h à 20h le week-end (c’est tout??). Seuls le mari, les enfants, et les parents sont autorisés à faire une visite dans la chambre (de 4 personnes). Les fleurs en cadeau sont interdites lors des visites (des fois qu’on amène des sales bêbêtes pour les nouveaux-nés en même temps).

Enfin, on a visité les chambres (pas mal je trouve), et la salle d’accouchement (lugubre je trouve). Yukiko se demandait si on avait le droit d’amener un radio-CD et d’écouter de la musique pendant l’accouchement. Elle n’a pas osé demander, parce que moi j’étais plié de rire (oops). Le quartier des chambres et la salle d’accouchement sont bien sécurisées; porte blindée (accouchement) ou vitré (quartier des chambres) à l’entrée, avec interphone obligatoire pour demander la permission d’entrer.

Tout un tas de petites règles…qui n’avaient en grande majorité rien à faire avec le fait que j’assiste à l’accouchement. Mais bon, soit…il y avait des choses intéressantes, et des “trucs” préférable de savoir.

Duako balafrée

Yukiko m’a encore donné des preuves de sa grande civilité envers “les autres” (sans rire, mais avec un peu de sarcasmes).

La maison à côté est en réfection, il y a des travaux toute la journée. Les gars qui font les travaux viennent avec un camion (normal). Ils garent leur camion n’importe où (pas étonnant) puisque de toute façon il n’y a pas de parking gratuit dans le coin, et la maison à côté ne semble pas avoir de parking (c’est bien la seule dans le pâté de maison, pas de bol). En gros, leur camion était garé devant chez nous, i.e. juste devant notre parking.

Yukiko est arrivé de sa n-ième visite à l’hôpital et a vu le camion garé devant chez nous. Elle a sans doute réalisé que le camion l’empêchait de rentrer la voiture chez nous. Mais elle a eu des remords à aller les déranger pendant leur travail pour leur demander de déplacer leur camion. Alors, elle a tenté de se faufiler entre le camion et le mur pour rentrer chez nous.

Résultat…notre Duako est balafrée.

On a été chez Nissan encore une fois pour demander un devis. Ils ont été sympa, ils se sont pas foutus de nous.

Nissan – Ah oui, c’est vous qui aviez dégommé votre rétroviseur!

Nous – Oui. Cette fois, on a essayé de dégommer le pare-choc arrière, mais on n’a pas réussi.

(je vous le dis tout de suite, et tous ceux qui ont déjà habité au Japon le savent déjà, le second degré, ça n’a pas beaucoup de succès ici)

Devis par Nissan en dix minutes: 100000 JPY (615 €)

100000 JPY, quand même! Chérie, tu ferais mieux de viser le rétroviseur à chaque fois, tu sais, au prix où ils sont…

On a demandé le décompte parce qu’on trouvait que ça faisait cher. Et il se trouve que le pare-choc prend 75000 JPY à lui tout seul. Moi, j’étais étonné qu’un pare-choc coûte plus cher que la carrosserie, mais le vendeur nous a dit qu’un pare-choc était inréparable, donc qu’il fallait le changer intégralement. Alors on ne va pas réparer le pare-choc. De toute façon, il devrait s’en prendre d’autres dans le futur.

Réparation de la carrosserie seulement: 25000 JPY (154 €). Yukiko va leur amener Duako après-demain, et ils nous la rendront samedi. Entre-temps, ils nous prêteront une March (la plus petite caisse de chez Nissan, un vrai plaisir à conduire en ville, j’en suis sûr). En même temps, on profite pour faire faire la maintenance des 6 mois (je ne sais même plus quel est le contenu…ils changent l’huile et ils font je sais plus quoi d’autre).

Training Day

Il y a quelques semaines, Yukiko m’a trainé à une séance d’entraînement pour futurs parents, organisé conjointement par la crèche près de chez nous et la mairie. J’étais pas chaud au début, mais en fait, c’était une bonne idée.

En gros, on a appris à donner le bain à un nouveau-né. C’est pas sorcier, mais il y a deux, trois trucs qui ont l’air de vous sauver la vie (ou plutôt celle du bébé), et les reins si vous êtes au courant.

Bon, on a un peu l’air con à donner un bain à un bébé en plastique (il faisait 4 kilos quand même le machin), mais c’est vrai que ça donne les sensations qu’il faut. Et puis on a vu par où attraper le bébé pour pas lui péter le coude ou les reins, on a compris qu’il ne fallait pas secouer le bébé pour l’égoutter, et aussi comment se placer pour pas qu’il nous pisse dessus.

Je plaisante (un peu), mais les femmes présentes de la mairie et de la crèche étaient expérimentées, savaient parler en public, et étaient très sympas. On n’a pas perdu notre temps.

Bonus, on a eu droit à une visite de la crèche où on pense (essayer de) mettre le bébé quand Yukiko reprendra le boulot. La crèche est grande, bien équipée, avec des grandes fenêtres, très lumineuse et avec un jardin immense (pour pas très cher). Le staff est évidemment japonais, les pratiques (et la bouffe!) sont japonaises. A l’intérieur de la crèche, ça sent le tatami et le…la…les…je-sais-pas-quoi d’odeurs typiques des vieux appart’ ou maisons japonais…ça m’embête de mettre mon gamin dans un environnement si japonais, mais il va bien falloir que je m’y fasse. On est au Japon et partis pour y rester, son environnement et sa culture seront différents de ce que j’ai connu, pour le meilleur et pour le pire.

Nouveau Module

J’ai rajouté un outil dans la barre de droite du blog. Un de plus.

Cet outil affiche les pseudos des personnes qui ont gentiment posté quelques commentaires ces deux derniers mois (avec leur site web s’ils en ont rentré un quand ils ont écrit un commentaire). La liste est évidemment automatiquement mise à jour à chaque nouveau commentaire passant les filtres anti-spams et anti-crétins.

Un grand merci à toutes les personnes qui me laissent des commentaires, ainsi qu’à tous les autres, anonymes, qui me lisent régulièrement!

Gadget

Finalement, le vendeur devin ne m’a pas découragé d’acheter cette fameuse caméra (vidéo).

Les caméras vidéo, franchement, ça ne vaut plus rien comparé à ce que j’ai connu il n’y a pas 5 ans. Une caméra en haute définition ultra légère comme celle ci-dessus (qu’on a achetée), 26000 JPY (167 €). Notre Canon qui fonctionne avec des cassettes (était-ce de l’Hi8? Je ne m’en rappelle plus), on l’avait payé 4 fois plus cher il y a environ 5 ans. Et je ne parle même pas de celle achetée par mes parents il y a une vingtaine d’années.

Et alors le fait que ce soit enregistré en numérique permet une édition facile (quoique tout soit relatif), et un upload sur Internet encore plus facile. Cependant je sais pas pour vous, mais moi je ne regarde presque jamais les vidéos sur Internet, alors je ne vais pas vous en mettre beaucoup.

Bon, la Xacti (Sanyo) qu’on a achetée n’est pas, selon les commentaires trouvés sur le net, de la meilleure qualité (bien que ce soit en HD, allez comprendre!), et la prise en main instable fait, selon le même genre de commentaires, beaucoup tremblé l’image. Mais bon…j’avais pas envie d’y mettre une fortune, vu que je ne vais sans doute pas l’utiliser des masses. Bien entendu, c’est pour filmer le bébé à naître.

Enfin, juste pour info, prix au Yodobashi Camera: 40000 JPY (248 €). Prix sur Kakaku.com (et donc là où on l’a achetée): 27000 JPY. C’est une différence de prix énorme.

Pub

Une pub dans le train:

(Traduction du texte: Pool Beauty (en grands caractères)

Yomiuri Land Pool WAI

Enfants, collégiens, lycéens: 1800 JPY, Adultes 2800 JPY, offre spéciale du 11 juillet au 15 septembre)

C’est une pub pour un…comment appelle-t’on ça…un établissement avec plein de piscines, des toboggans à eau, etc. (décidemment, je me rappelle plus du nom).

J’ai attrapé cette photo sur leur site sur Internet. La différence avec la pub du train? Une petite mention sur l’affiche du train qui dit “Interdit d’accès à ceux qui ont un tatouage”. Ça m’agace ces discriminations sur lesquelles personne (je parle des japonais) ne dit rien.

En tous cas, elle est bien mignonne la demoiselle. Et j’aime beaucoup sa robe.

Le beauf

Le beauf, c’est moi à ce qu’il paraît.

Vu le dégringolage des prix des caméras (vidéo), vu que celle qu’on a fonctionne sur cassette, et vu que je saisis n’importe quelle occasion de m’acheter de nouveaux gadgets électroniques, on a décidé de s’acheter une caméra pour la venue du bébé.

Je suis allé faire un tour sur Internet pour repérer les modèles qui m’intéressaient, puis je suis allé au Yodobashi Camera pour voir ces modèles. Là, un vendeur a engagé la discussion. Il m’a demandé si je faisais du montage vidéo comme passe-temps. Réponse non. Et alors là, il me sort “Ah, vous allez avoir un bébé bientôt, peut-être?” 😯

Après la coiffeuse medium, le vendeur devin! (notez bien qu’il n’y a pas d’espace dans “devin”)

Sans rire, si les japonais pouvaient arrêter d’essayer de deviner ma vie (et d’y arriver!), ça me ferait plaisir. Ils voient ma tronche et me cataloguent direct. Ça va deux secondes, mais il faudrait arrêter de me vexer. Ça suffit, quoi.

Cambriolages

Yukiko parlait avec une voisine, et c’est comme cela qu’on a appris qu’il y avait eu 6 cambriolages dans le voisinage l’année dernière. Dont trois dans le pâté de maison juste à côté (1 minute à pied), trois maisons les unes à côté des autres, et ça s’est fait le même soir (celui de la veillée de Noël en l’occurrence).

Il faut dire qu’il y a des belles maisons dans le voisinage, et que le prix du terrain est assez élevé par ici (570000 JPY (3400 €) du mètre carré dans notre quartier), même si c’est risible par rapport à ce qu’on peut trouver par ailleurs (là où on louait avant, Denenchofu, c’était à 2 millions JPY (12000 €)). Ça fait des cibles de choix.

Le Japon est sûr? Ah ça oui alors, je suis tout à fait d’accord, je n’ai jamais vu un pays où on se sent autant en sécurité. Mais notre système d’alarme, on va le garder en place.

La Dette

Il y a environ 2 semaines, je reçois un courrier de Softbank Telecom, qui gère nos appels téléphoniques hors-préfecture de Kanagawa (celle où j’habite). Notez bien au passage que Softbank Telecom fait du filaire, à la différence de Softbank Mobile qui est une compagnie de téléphonie portable.

La nature du courrier? Une lettre de rappel, comme quoi je n’avais pas encore payé notre facture de mai. Evidemment, deux mois, ce n’est pas un délai facile pour payer une facture, ils exagèrent quand même, ils en demandent trop.

Et donc, la lettre est assortie d’une menace de coupure de ligne. “Si vous ne payez pas avant le 4 août, on vous coupe la ligne”. Vu ce qu’on l’utilise, je suis sûr qu’il nous faudrait deux ou trois semaines avant qu’on ne s’en aperçoive, vu qu’elle est séparée de notre ligne Internet qui, elle, représente beaucoup pour moi (genre si elle est coupée, je m’en aperçois 5 minutes après être rentré chez moi).

J’ai regardé la facture de Softbank Telecom dont je n’avais aucun souvenir. J’ai un peu halluciné.

Montant de la facture: 10 Yen. 6 centimes d’euro. Le timbre du courrier leur a coûté 5 fois plus cher.

Mais que font les gars qui développent les programmes de gestion de la facturation des opérateurs telecom? (Je sens que je vais avoir une réponse à cette question!)

Début du congé de 8 mois

Yukiko est en congé de maternité depuis le week-end dernier. Ça veut dire qu’il ne reste plus qu’environ 6 semaines avant l’accouchement (mi-septembre). Elle devrait reprendre le travail vers avril prochain (ça y est, on s’est déjà fait dire que c’était pas bien de laisser son enfant à la crèche aussi vite et que la mère devrait se reposer au moins un an! On l’attendait, alors ça nous a fait sourire plus qu’autre chose). Il y a peu de chances qu’elle s’ennuie d’ici à l’accouchement (elle est toujours à travailler sur quelque chose, son français par exemple), mais à tout hasard je vais lui faucher sa visa (je blague, ohlala).

L’état donne une prime quand vous faites un enfant (350000 JPY (2088 €) si je me rappelle bien), quelques temps (2 mois? -> A vérifier) après l’accouchement. Ça veut dire que vous devez débourser une fortune en sortant de l’hôpital, et l’état vous en reverse une partie après coup. On a récemment appris que la boite de Yukiko (toute petite filiale inconnue d’un des plus gros groupes de cosmétiques japonais) prenait en charge de récupérer les 350000 JPY versés par l’état, et qu’ils les payaient lors de la sortie de Yukiko de l’hôpital. Donc, ils ne déboursent rien, mais ils avancent l’argent. Je trouve ça très sympa; ça ne leur coûte pratiquement rien (deux mois de cash-out), mais ça équilibre notre compta.

Et puis un petit mot sur l’hôpital Rosai où accouchera Yukiko. Une photo aérienne:

Ça peut paraître banal pour un français de France, mais des gros hôpitaux comme ça, on n’en croise pas des masses par ici. A mon avis, proportionnellement, on en trouve au moins autant qu’en France, mais je sais pas, on les remarque moins. Moi, c’est le premier gros hôpital que je voyais au Japon.

C’est un hôpital public, non rattaché à une université (genre “CHR” plutôt que “CHU”). Mais “public” ne veut pas dire “moins cher” au Japon. Voire même, il doit bien y avoir des cas où ça veut carrément dire “plus cher”. En l’occurrence, pour l’accouchement, il y a des cliniques qui coûtent bien moins que les 550000 JPY qu’on va payer au Rosai (il y en a qui coûtent bien plus aussi).

Juste pour donner une idée de la hauteur des bâtiments, une autre photo:

Genre, ça ressemble à nos gros hôpitaux français. De visu, ça m’a l’air sensiblement similaire à la taille du CHU de Nantes.

On n’a plus que 6 semaines pour acheter tout ce qu’il faut pour le bébé, et tout ce qu’il faut pour l’hospitalisation de Yukiko (elle a reçu de la part de l’hôpital une liste d’une trentaine d’articles à ramener). Rien que pour ça, ça mérite que je lui laisse sa visa (je blague, je répète).