Visite à Ryu

Petite visite à Ryu et Yukiko aujourd’hui. Entre les inhalation, pose de perfusion que Ryu avait arrachée, scéance stéthoscope, je n’ai pas eu beaucoup beaucoup de temps à passer avec Ryu pour la demi-heure où j’ai pu me rendre à l’hosto. Mais c’est toujours mieux que rien, je suppose.

Ryu devrait finalement sortir samedi. Yukiko a eu la bonne idée de réserver la crèche médicalisée près de chez nous pour la semaine prochaine; ils n’ont que 4 places, alors il faut s’y prendre à l’avance pour en avoir une. Cette crèche est en fait une clinique (publique) qui garde les enfants malades de parents qui travaillent. Il faut également un certificat médical pour y avoir une place.

On dirait Cobra avec son bras comme ça. Heureusement que ça n’a pas l’air de le déranger.

La suite des aventures de Ryu

En 24h, les symptômes du pseudo-rhume de Ryu ont disparu. Le toubib habituel, en 10 jours, aucune amélioration. L’hôpital, en 24h, symptômes disparus. Ryu n’est pas guéri pour autant, mais au moins il respire mieux et dort mieux.

D’après l’hôpital, la tâche dans les poumons de Ryu devrait disparaître en 3 semaines. Mais que va-t’on bien pouvoir faire les jours suivant sa sortie de l’hôpital? Je nous vois mal le ramener à la crèche. Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée de le confier aux parents de Yukiko, car ils vont avoir du mal à tenir le rythme de s’occuper de Ryu pendant une semaine.

Aujourd’hui, je n’ai pas pu aller à l’hôpital, merci au boulot qui me fait faire plein d’heures supp ces dernières semaines (putains de cablo-opérateurs vietnamiens qui se font la guerre pour des histoires de territoires). Alors j’ai dû me contenter du téléphone.

Yukiko va bien, du moins ça a l’air. Elle a dû devenir claustrophobe je suppose, vu leur petite chambre et le lit pliable de camping sur lequel elle doit dormir.

Photo de portable…affreuse qualité. De toute façon, je ne pense pas que ce soit le genre de photos qu’on veuille garder et imprimer, alors ça fera l’affaire.

Réflexions sur l’école (3/3)

  • Les écoles japonaises de grandes écoles

Il reste les écoles de grandes universités. Il y en a peu, mais elles sont là, et elles prospèrent. Que sont ces écoles? Il y a quelques universités très prestigieuses (Keio, Aoyama Gakuin, Rikkyo par exemple, qui équivalent quelques unes des prestigieuses grandes écoles françaises par leur renommée et la carrière de leurs diplômés) qui ont des sections de maternelle, primaire, collège et lycée. Ces sections sont très chères;
ce lien donne les prix par année des (de haut en bas) maternelle, primaire, collège/lycée, université, de (gauche à droite) Rikkyo, Aoyama Gakuin, Gakushuin, Keio, , .

Par exemple donc, on aura pour Rikkyo:
Maternelle (2 ans): 490.000 JPY (3637 €) par an en moyenne
Primaire (6 ans): 1.164.467 JPY (8644 €) par an en moyenne
Collège (3 ans): 945.867 JPY (7022 €) par an en moyenne
Lycée (3 ans): 945.867 JPY (7022 €) par an en moyenne
Université (4 ans): 1.001.500 JPY (7435 €) par an en moyenne

Total: 17.648.000 JPY (131.000 €) pour 18 ans de scolarité.

L’intérêt de ces écoles de grandes écoles? Et bien on peut passer du lycée à l’université sans passer par la case concours (contrôle continu, bien moins difficile et harassant, et avec moins de compétition que pour le concours). C’est énorme, et à plusieurs niveaux. C’est débourser beaucoup pour assurer un diplôme de renom (et un lancement de carrière) à son enfant. Mais les places sont chères; en général moins de 10% des demandeurs ont une place dans une de ces écoles. Pour y entrer? Un concours bien sûr. Mais je vous raconte pas la gueule du concours pour pouvoir entrer en maternelle. L’entretien (de l’enfant et des parents) avec le comité de sélection de l’école est décisif. Et il est difficile de dire par avance “je mettrai mon enfant dans cette école”.

On peut critiquer ce système qui ne tiendrait sûrement pas la route en France, mais ce n’est pas le but de ce billet. Ces écoles ont beaucoup d’avantages pour Ryu à mon avis; enseignement japonais pour lequel j’ai un a-priori positif par rapport à l’enseignement français, et il y a pratiquement assurance d’aller dans une université prestigieuse et donc d’enchaîner sur une belle carrière. Par contre, à la différence des autres écoles, il est impossible de décider par avance si on y mettra son enfant ou non, à cause du concours d’entrée excessivement aléatoire, qui en plus élimine 90% des candidats.

Il existe des juku de préparations à ces concours d’entrée, mais je crois que je me refuserais à y mettre Ryu. Puisque mon but est d’abord d’éviter à Ryu d’aller dans ces juku, c’est a-priori pas pour l’y mettre quand il aura 4 ans.

Conclusion

Voilà à peu près les choix qui s’offrent à nous. Rien n’est décidé, et je ne suis pas sûr qu’on ne se décide d’ici peu. Je n’ai donc pas de conclusion claire et nette à donner. Pour le moment notre cœur va plutôt vers l’école japonaise, mais l’école française est un choix viable et tout à fait d’actualité; les chances qu’on y mette Ryu sont en fait équivalentes à celles de le mettre en école japonaise.

Des (mauvaises) nouvelles

Ryu est malade.

Le 17 juillet, la crèche nous appelle pour dire que Ryu a une poussée de fièvre. 37,5゜, c’est pas trop grave. Le soir on va voir la toubib, et le lendemain matin sa température redevient normale. L’après-midi, on ira d’ailleurs au matsuri de la crèche. La fièvre reviendra le soir, pas bien haute encore. Dimanche, pas de fièvre le matin, et retour d’une petite fièvre le soir. Le lundi, férié au Japon, pas de fièvre pendant la journée, mais un bon 38゜ le soir. On décide de ne pas l’amener à la crèche, Yukiko prend un jour de congé.

Mercredi, la mère de Yukiko vient nous garder Ryu. Pas de fièvre dans la journée, mais il monte à 39゜ d’un coup vers 17h. Panique à bord, la mère de Yukiko l’amène chez le même toubib que d’habitude (un gros ponte local de pédiatrie, connu, qui a écrit des bouquins, qui est recommandé par la mairie, etc). Le toubib pas inquiet, diagnostique une otite par dessus le thume déjà trouvé précédemment. Pas de besoin de médicament, ça guérira tout seul quand le rhume sera guéri, car la cause se trouve dans les écoulements nasaux qui vont dans l’oreille et l’infecte (il y a un conduit entre le nez et les oreilles figurez-vous, pour aider à réguler la pression dans les oreilles). Il prévient que la fièvre va faire des hauts et des bas, et demande à ce qu’on revienne le voir en fin de semaine.

On accompagne Ryu chez ma belle-famille (150 km pour ma pomme à traverser Tokyo dans un sens puis dans l’autre un mercredi soir…total environ 3h-3h30 de route, retour à la maison à 1h du matin sans Yukiko qui est restée logée chez ses parents, tout en allant travailler jeudi et vendredi). Je suis allé chercher Yukiko et Ryu le samedi matin, et mes beaux-parents étaient rincés de s’être occupé de Ryu pendant 3 jours.

Jeudi et vendredi, aucune amélioration dans la santé de Ryu; la fièvre oscille en permanence entre 37゜ et 38,5゜ sauf le matin. Le nez bouché en permanence, Ryu dort mal, tousse de folie et fait un drôle de bruit quand il respire (genre le même bruit que lors d’une crise d’asthme). Samedi matin, on retourne voir notre toubib habituel. Qui persiste dans son otite, sans plus d’explication. Il prescrit les mêmes médicaments depuis 10 jours, ne nous dit pas combien de temps cet état est censé durer, bref ne nous renseigne sur rien. Sa salle d’attente est pleine à craquer en permanence (on n’a jamais attendu moins d’une heure dans sa salle d’attente), et il n’a qu’une envie, passer au client suivant. On a le temps de demander l’origine du bruit de la respiration de Ryu, et il nous répond que c’est dû aux écoulements nasaux dans la gorge. Son stéthoscope ne décèle en effet rien d’anormal dans les poumons.

Et enfin, la fièvre de Ryu va disparaître le restant du samedi et dimanche. Le nez plein, les toussements, la respiration bruyante sont toujours là, eux, quoiqu’on croit déceler une légère amélioration. Alors on emmène Ryu à la crèche lundi (27 juilllet donc, 10 jours se sont écoulés depuis les premiers symptômes). La crèche appelle Yukiko en début d’après-midi car Ryu a 38゜ de fièvre. Yukiko emmène Ryu aux urgences de l’hôpital Rosai, l’hôpital où elle a accouché l’année dernière. Le Rosai, je le rappelle, est un hôpital “comme chez nous”, un CHU énorme avec tous les services possibles et les docteurs qui vont avec.

Le toubs des urgences examine Ryu. Ryu est en forme, mais il est toujours en forme quelque soit sa température (à 39゜ il gambadait encore à 4 pattes après les chats).

Le toubs: “Ça a l’air d’aller bien, en dehors des symptômes de rhume et d’otite…vous dites que ça fait 10 jours que ça dure? Uhm…on fait une radio et une prise de sang pour s’assurer que tout va bien?”

Bien sûr, on n’attendait que ça, que quelqu’un vérifie que tout aille bien (ou pas).

Résultat de la radio: tâche sombre dans les poumons.

Le toubs: “Ah…ch’est pas bon, cha. J’ai une idée de ce que c’est, mais on va vérifier avec l’examen sanguin, hein.”

Ryu a une pneumonie.

Le toubs: “Ah bah, on va vous le garder en fait. Combien de temps? Oh, 7 jours. Minimum. Sans doute 7 jours, mais minimum 7 jours. Maximum? Oh, 10 ou 11 jours.”

Yukiko va rester avec Ryu à l’hôpital toute la semaine. Ils ont fait un peu la gueule dans sa boite quand elle leur a téléphoné pour leur dire, mais c’était sans doute la surprise. Je suis passé les voir ce soir, et j’ai pris la relève de Yukiko (si on peut dire) pour 1h30, le temps qu’elle aille prendre toutes les affaires nécessaires pour son séjour d’au moins une semaine.

Pendant cette heure et demie, Ryu s’est pris quelques traitements…genre une inhalation de 5 minutes (il n’a pas aimé) et une aspiration de tout ce qu’il y a dans le conduit nasal…le tube qu’on lui a enfoncé allait bien profondément. D’après l’infirmière, c’est quelque chose de douloureux qu’elle lui a fait. Et on va lui faire quelques fois par jour cette semaine. Et puis il y a la perfusion aussi; d’après Yukiko, il n’a pas aimé quand on lui a posée. Pauvre bonhomme.

Ryu devrait sortir dimanche si tout se passe bien.

Pirates de musique

On parle beaucoup des labels (“maisons de disques” en français?) qui traquent inlassablement ceux qu’ils appellent “les pirates”, les gens qui téléchargent illégalement la musique (et la bonne répartie de la part du public étant de demander “mais qui sont les vrais pirates?”). On parle pas mal aussi, mais moins, de la SACEM, organisme chargé de la collecte des droits d’auteur perçus lors des diffusions en public des œuvres de ses adhérents (qui sont en gros la totalité des artistes). La SACEM a eu quelques coups d’éclat, comme l’affaire “Adieu monsieur le professeur“. Outre-Atlantique et outre-Manche, il y a semble-t’il eu des affaires bien plus retentissantes (et moi je tombe des nues en apprenant ces affaires avec des années de retard).

On a eu l’ASCAP (l’équivalent de la SACEM pour les US) qui a intenté en 1996 des procès aux scouts car ceux-ci chantaient autour de feux de camp des chansons répertoriées dans le catalogue de l’ASCAP. L’ASCAP a finalement abandonné, dû apparemment à la trop mauvaise publicité publique.

On a le PRS (l’équivalent de la SACEM pour le Royaume-Uni) qui a exigé le paiement de droit d’auteur à des mécano auto, qui écoutant la radio trop fort en faisait bénéficier leurs clients; il s’agissait d’une représentation publique selon le PRS. Le PRS a renouvelé le coup pour une association caritative qui faisait chanter des chansons de Noël à des enfants dans la rue.

Le même PRS a envoyé une facture a une femme propriétaire d’une écurie (12 chevaux), car elle laissait la radio allumée pour ses chevaux. Le PRS a considéré que du fait de la présence d’employés, même sans clients, cela tenait de la représentation publique.

Et puis l’ASCAP est revenue à la charge. Cette fois, celle-ci estime que les sonneries de téléphones portables qui sont des reproductions de chansons qui sont sur son catalogue (i.e. tous les tubes du moment propres à être transformés en sonnerie de téléphone portable), représentent des performances publiques des dites chansons, à chaque fois que le téléphone sonne. C’est donc en toute logique (!) que l’ASCAP a attaqué les diverses compagnies de téléphones portables qui mettent la technologie nécessaire à la reproduction des tubes à disposition de leurs clients.

La SACEM a encore du chemin a faire avant d’atteindre une telle bêtise, y viendra-t’elle un jour? En attendant, je ne vous raconte pas comme les industries de la musique sont en train de se faire haïr par monsieur-tout-le-monde.

Je ne fais pas partie de la masse

Ou du moins voudrais-je le croire.

Au hasard de mes pérégrinations sur Wikipedia, je suis tombé sur la liste des albums musicaux les plus vendus sur la planète.

J’ai vérifié les albums que j’ai acheté par le passé (je n’achète plus de musique depuis quelques temps), et les albums qu’il m’arrivait d’écouter par le passé (grâce à une copie de CD sur cassette audio, et même avant l’apparition des CDs, une copie de cassette sur cassette…les ancêtres de la piraterie du téléchargement).

  • J’ai acheté:

Thriller, de Michael Jackson. Oui, bah c’était vers 1990 ou 1991, ça a dû être le 2e CD que j’ai acheté dans ma vie (avec “Violator” de Depeche Mode si je me rappelle bien).

Et c’est tout ce que j’ai acheté dans cette liste! Pourtant, j’en ai acheté quelques dizaines, des CDs. Mais aucun de cette liste, sauf Thriller. Il était bien cet album d’ailleurs, à l’époque.

  • J’ai écouté régulièrement:

Eagles, Their greatest hits. Il m’est tombé dans la paluche quand j’étais en seconde, c’est à dire en 1989-1990.

La bande originale de Dirty Dancing. Celui-ci, j’ai hésité avant de vous l’avouer. Je crois que mes chances de faire croire que je ne fais pas partie de la masse viennent de s’envoler.

Brother in Arms, de Dire Straits. Définitivement mon album préféré de Dire Straits. Je me rappelle plus quand je l’ai écouté pour la première fois, mais je sais que je l’ai écouté pendant de nombreuses années.

La bande originale de Grease. Déjà, celui-ci me fait moins honte que la BOF de Dirty Dancing.

Nevermind de Nirvanna. J’étais déjà en licence à la fac.

Greatest hits de Queen. J’étais en seconde au lycée.

True Blue de Madonna. J’aimais bien Madonna (sauf Like a Virgin).

Il y a beaucoup de singles que j’ai écoutés qui font partie des autres albums listés (Metallica, Bee Gees, etc), mais je n’avais pas accroché à leurs albums respectifs.

Bon, je fais partie de la masse finalement, je crois.

Réflexions sur l’école (2/3)

  • Les écoles japonaises publiques et privées

Au Japon, pour la notion d’écoles publiques et privées, ça m’a l’air d’être en gros comme en France. Le problème, c’est que le systeme éducatif étant totalement différent d’en France, dans le cas du Japon, cela peut poser problème. Je m’explique.

En France, le bac est un vrai examen, un barrage que bon nombre d’écoliers ne va pas passer (quoiqu’avec 86% de réussite cette année, cette affirmation peut paraître quelque peu à côté de la plaque). Une fois en poche, et si l’écolier n’a pas fait de demande ou a été refusé dans les formations qui nécessite le passage d’un concours (sur dossier la plupart du temps), comme les math sup ou les prépa machin, alors les écoliers ont le droit d’aller à l’université. Tout le monde peut y aller, sous condition d’avoir le bac. Tous ces gens ont la possibilité de travailler (travail scolaire, s’entend) pour arriver jusqu’au master.

Au Japon, on termine le lycée sans examen: tout le monde est reçu! Ce qui donne une valeur d’environ 0 (zéro) au fait de sortir du lycée. Le dernier des ignares aujourd’hui au Japon va sortir du lycée sans passer d’examen (il y a un contrôle continu bien sûr, mais ce n’est pas très difficile d’en sortir indemne). Et il n’y a pas de diplôme à la fin du lycée (il y a évidemment sans aucun doute un justificatif de fin d’études). Ensuite, toutes les universités ont un concours d’entrée, et il y a beaucoup moins de places disponibles qu’il n’y a d’écoliers en terminale. L’entrée en université est difficile, il y a beaucoup moins de reçus à ces concours qu’il n’y a d’étudiants en première année de fac en France.

Ces concours d’entrée, les universités en décident le contenu elles-mêmes (ou presque). Et ce contenu va bien au-delà du programme officiel d’éducation décidé par le ministère de l’éducation. Or, les écoles publiques suivent ce programme du ministère…que les universités ignorent gentiment. Un enfant qui va à l’école publique va apprendre des choses qui seront totalement insuffisantes pour pouvoir entrer à l’université. Il y a alors deux solutions: soit l’enfant ne va pas à l’université (mauvaise idée pour faire carrière, à moins d’être un artiste dans l’âme), soit l’enfant doit préparer ces concours par lui-même, en se rendant aux cours du soir. Les cours du soir au Japon (les Juku), c’est un business énorme. Genre gargantuesque. Il est tout à fait commun que les enfants rentrent à la maison à 20h ou 21h, après avoir fini leur école à 15h, avoir rejoint leur école de cours du soir à 15h30, et avoir fini leurs cours du soir à 20h. Arrivés à la maison à 20h/21h, ils mangent, puis doivent faire leurs devoirs pour l’école et pour les cours du soir. Evidemment, ces cours du soir, ce n’est pas donné. Mieux ils sont, plus ils sont chers. Ça doit coûter minimum entre 20000 et 30000 JPY. Un collègue paye 50000 JPY par mois pour sa fille de 9 ans (pour qu’elle puisse passe l’examen d’entrée à un collège privé). Mais ça n’a presque pas de limites. L’école publique a beau être gratuite, les cours du soir coûtent cher, eux.

Donc, bon, faire finir l’école tous les soirs (ou plusieurs soirs par semaine) à 21h à Ryu, moi je suis pas pour (Yukiko non plus). Donc école publique, c’est mal parti pour recevoir nos faveurs.

Notez que c’est le fait de permettre à tout le monde de sortir du lycée tout en empêchant la majeure partie des élèves d’aller à l’université qui rend le système extrêmement élitiste. Le mur à franchir est bien haut, et crée fatalement des inégalités importantes, qui en plus sont injustes car l’examen d’entrée aux universités est plus accessibles à ceux qui payent cher pour que les enfants aillent à d’excellentes écoles du soir (Juku).

Parenthèse: En dehors des universités, il y a des formations du supérieur qui existent (les senmon gakko et les tandai), équivalentes de nos BTS et IUT. Evidemment, le type de carrière qu’on peut espérer avoir en sortant de ces écoles n’a rien à voir avec celui qu’on peut avoir en sortant de l’université. Ces formations sont infiniment plus accessibles que les universités. Fin de la parenthèse.

Les écoles privées, ce n’est pas forcément la panacée; certaines donneraient des cours préparant mieux aux concours, d’autres non, mais en gros on dirait que le passage par les Juku s’avère tout de même nécessaire. Je manque cruellement de données pour pouvoir donner des explications sûres à 100%, tout ce que j’ai n’est que oui-dire, je manque de visibilité quant à la réalité des choses. Du coup, c’est un peu un trou noir, et je rechigne à y mettre Ryu, sans savoir ce que ça vaudra.

En ce qui concerne l’éducation dispensée dans les écoles japonaises, elle est souvent décriée par les étrangers, comme quoi ce serait du bourrage de crâne. Et puis on a droit bien sûr à l’argument sur la censure, entre autres sur ce qui s’est passé pendant la 2e guerre mondiale. Evidemment, quand il s’agit d’apprendre leurs 2000 kanji, il y a forcément du bourrage de crâne à moment donné. Et puis la censure…il n’y en a pas en France peut-être? Ahahah, je rigole doucement. Ce ne sont que des a-priori, mais je pense que dans les écoles japonaises, on fait faire énormément d’activités aux enfants, il y a beaucoup de fêtes (concours sportifs, matsuri, etc), et on pousse beaucoup les enfants à participer non seulement aux fêtes, mais pendant les cours. Beaucoup d’exposés, beaucoup de présentations orales, beaucoup de travail de groupe… et peu de compétition en définitive (à l’intérieur de la classe). Ça me semble très sain. Si seulement il n’y avait pas ces foutus concours d’entrée à l’université…mais l’un ne va peut-être pas sans l’autre.

Les inconvénients que je peux voir dans l’éducation made-in les écoles japonaises, sont d’une part que les enfants n’ont pas l’air de savoir penser en dehors des sentiers battus. Pas facile d’avoir de l’originalité dans leurs opinions. Et puis, ils sont tellement renfermés sur leur île, que leur vision des autres pays et de ce qui s’y est passé est très limitée (très sélective). L’un dans l’autre, ce n’est ni meilleur ni pire que le résultat d’une éducation à la française, même si c’est très différent (c’est mon goût personnel, il n’y a pas dans ces deux méthodes une que je préfère à l’autre). La méthode japonaise rend les relations parents-enfants plus cools tout de même, il y a moins de tensions et de frictions entre les parents et les enfants (en fait il y en a tellement peu que parfois ça sombre dans la pathologie psychologique pour les enfants, comme le phénomène de hikikomori).

En conclusion (je vais faire ma conclusion ici pour ce chapitre, sinon je peux continuer à en parler pendant des pages et des pages), l’éducation dans les écoles japonaises, moi j’aime bien, ou du moins j’en ai une bonne image et je lui ferais confiance pour faire de mon enfant un adulte responsable et bien dans sa peau. Mais alors, le coup des Juku, je tique sévère.

Téléchargement illimité de films et musique

Vu sur Techdirt.

Antigua, une île des Caraïbes, a un différend avec les Etats-Unis. En gros, les Etats-Unis n’ont pas respecté un ordre de l’OMC (autoriser les casinos en ligne de Antigua sur leur territoire…virtuel, si tant est que cela existe). Antigua se venge alors avec un site web (Zookz) qui offre le téléchargement illimité de films et musique pour 10$ par mois. Ce site exploite un avis de l’OMC favorisant une revanche d’Antigua envers les Etats-Unis. Sauf que l’OMC n’avait pas en tête d’autoriser un tel business ruineux pour les Etats-Unis. Toutes les explications dans l’article de Techdirt.

Franchement, j’ai du mal à trouver ce site illégal. Antigua abuse moralement, c’est clair, mais c’est une interprétation d’un avis de l’OMC. Si les Etats-Unis ne sont pas d’accord, ils ont des moyens légaux pour faire fermer le site (ça va prendre un peu de temps je pense). Du coup, si je télécharge des films et musiques de Zookz, ce serait légal, n’est-ce pas…tant que le site est debout. C’est légal à Antigua, mais pas aux States. Est-ce légal en étant au Japon? Franchement, je m’y perd.

Matsuri de la crèche

Le week-end prochain, c’est le matsuri de la crèche de Ryu (l’équivalent d’une Kermesse, réservée au enfants de la crèche et à leurs parents).

On a reçu les formulaires d’inscription, avec le programme (ci-dessous).

On voit que le coin “bouffe” est bien fourni, comme d’habitude. Les japonais sont le peuple le plus bouffeur du monde. On a par exemple du curry, des hot-dogs, des patates au beurre.

Et puis, il y a le coin divertissement. Il y a 4 stands:

  • Atelier fabrication de moulin à vent
  • Maison fantôme
  • Yoyo
  • Echange avec des étrangers

Mon sang n’a fait qu’un tour (et s’est arrêté de tourner). “Echange avec des étrangers”? Juste à côte de l’atelier “Yoyo”? Les étrangers seront dans une cage, et on leur lancera des cachuètes? Et notez bien que la nationalité de ces étrangers, ils s’en foutent. Ils sont d’abord étrangers, et qu’ils soient Russes, Boliviens ou plus probablement Américains ou Australiens, c’est un détail insignifiant qui ne mérite pas d’être précisé.

Oui, beaucoup de japonais n’ont encore jamais l’occasion de parler avec des étrangers (sauf avec moi, hey! Je vais à la crèche tous les jours quand même!), et vu comme je me fais remarquer et aborder (surtout par les enfants) à la crèche, on comprend que ça va être sans doute divertissant pour nombre d’enfants (et de parents, peut-être bien). Mais ça me surprend toujours, quand même. Ça me surprendra sûrement toujours.

Best of des paroles d’enfants quand je vais chercher Ryu à la crèche:

  • “Hello!”
  • “Oh, un prof d’anglais!”
  • “Parles en anglais pour voir” (ma réponse: “Anglais? Je connais pas. Mais je peux parler français si tu veux”. Le gamin n’avait aucune idée de ce qu’était la France ou le français, il n’a pas pu me répondre)
  • “Pourquoi Ryu a la peau blanche?”
  • “Pourquoi Ryu a de grands yeux?”