JLPT

Hier, je suis allé passé l’examen du niveau 1 du JLPT (lien wikipedia).

Mon petit historique sur ce test:

J’ai passé (et obtenu) le niveau 4 en 1997, et le niveau 3 en 1998.

La fois suivante (qui devint la dernière fois jusqu’à hier) que je l’ai tenté, c’était en 1999, et c’était le niveau 2. J’avais échoué de peu, genre il me manquait 20 points sur 400 (à l’époque, il me semble qu’il fallait avoir 240 points sur 400 pour l’avoir, et j’avais eu dans les 220 points).

Je m’étais ré-inscrit pour le niveau 2 en 2004 et 2005, mais n’y étais pas allé (la flemme).

Je m’étais inscrit pour le niveau 1 en 2006, mais n’y étais pas allé (la flemme).

Cette année je me suis inscrit, et y suis allé. Qu’est-ce qui a changé avec les années précédentes? Mes vœux (espoirs) du nouvel an 😀 (et un de plus de réalisé, mais celui-ci fut chaud).

L’intérêt pour moi de passer ce test:

Concrètement, aucun. Ce test peut servir aux jeunes diplômés pour se donner confiance, ou pour structurer leur apprentissage vers un but, ou pour rajouter une ligne sur leur maigre CV. Moi, sur mon CV, j’écris juste que je sais parler japonais, et à priori ça ne dérange pas les recruteurs. De toute façon, ils peuvent vérifier mon niveau lors des entretiens d’embauche. Pour ce qui est de me donner confiance, un bout de papier ne va pas y changer grand chose. “Structurer mon apprentissage” sera difficile car cela fait 7 ans et demi que je ne travaille plus mon japonais de façon académique. Je le travaille au bureau avec mes collègues et à la maison avec Yukiko. Quoique j’en suis rendu à un niveau où j’en apprends de moins en moins…car je me “débrouille” avec ce que je sais.

Je me suis demandé à moi-même pourquoi je continuais à vouloir passer cet examen. Et je ne peux penser qu’à deux raisons; la première, c’est que j’aime bien aller jusqu’au bout des choses. Je me répète, mais n’allez pas croire que c’est une bonne chose; dans mon cas, c’est un comportement compulsif (un peu comme un OCD). Une sorte de force m’empêche d’être tranquille, et me pousse à débourser quelques milliers de JPY et à perdre une journée pour un bout de papier qui ne me servira concrètement à rien 🙁 . Juste pour en finir avec cette histoire qui me motivait quand j’étais étudiant.

La seconde raison (encore moins bonne que la première), c’est que quelques crétins m’ont pris la tête à encenser des gens qui avaient le niveau 1, alors que ces gens n’avaient franchement pas un niveau mirobolant. J’en ai rencontré des gens qui ont passé le niveau 1 et qui étaient incapables de dire une phrase correcte (par contre, ils comprenaient tout). C’était des dictionnaires vivants. Ils avaient un vocabulaire fantastique, mais leur grammaire, leur accent, et leur emploi de ces mots qu’ils connaissaient étaient…nuls. Donc voilà, des crétins m’ont vexé, et ça me pousse à vouloir ce diplôme pour pouvoir leur répondre que ce qu’ils croient, est à côté de la plaque. C’est très futile, je sais, mais ça aussi c’est un comportement compulsif. Et que ne ferais-je pas pour pouvoir décalquer la tête de trolls.

Comment réussir ce test de niveau 1 ?

Pour moi, il y a deux façons; la première est le bourrage de crâne, surtout de vocabulaire (incluant la connaissance des kanji), et la deuxième est d’être juste très fort 😉 .

Et moi ? Qu’est-ce que ça a donné?

Le bourrage de crâne n’est pas pour moi; je travaille et ai d’autres choses à foutre. J’aurais dû le faire quand j’étais étudiant, mais à priori à cette époque je pensais que j’avais autre chose à foutre (on se change pas).

Être juste très fort…je crois que je suis un peu limite. Mon “apprentissage” sur le tas m’a semble-t’il avantagé sur certains points, mais m’a aussi laissé des lacunes. Par exemple, je ne connais pas encore les 1945 kanji requis pour le niveau 1 (il m’en manque quelques centaines).

Le test comporte trois sections: vocabulaire, écoute, et grammaire (dans cet ordre).

Le test de vocabulaire m’a complètement laminé. Je vais m’en tirer avec un 40% (autant dire une tôle). J’étais vert, d’autant plus que dans la partie grammaire, je n’ai pas eu beaucoup de problèmes de vocabulaire; c’est un peu dire qu’ils nous cherchent des poux dans les cheveux avec des mots de l’espace…Ou plutôt, je dirais bien que le japonais est un langage qui est “sensible au contexte” (“context sensitive”); une phrase est nettement plus facile à comprendre que plusieurs mots pris un à un. Et puis il y avait des exercices vraiment vaches dans leur concept. Mais bon, soyons beau joueur, ceux qui connaissent leur affaire s’en tireront sans problèmes. C’était juste pas mon cas.

L’écoute était facile…je dois être entre 80% et 100% sur celui-ci (sans doute pas 100%, car sur certaines questions, j’avais un peu la tête dans les nuages car j’avais l’estomac dans les talons).

La grammaire (coefficient 2) était raisonnablement facile…mais il me manque un peu d’expérience de lecture (il y avait beaucoup d’analyse de textes). Et puis je déteste les questions du genre “sélectionnez la réponse qui convient le mieux“, car ça veut dire qu’il y en a plusieurs qui conviennent, mais que l’une d’elles convient mieux. Je trouve ça un peu vache comme question; on n’est pas en train de passer le GMAT en japonais, sans rire. Sur ce genre de question, il faut faire preuve de raisonnement logique dans une certaine mesure, hors le japonais n’est pas un langage très approprié à cet exercice…le japonais, c’est très flou dans les descriptions et expressions d’opinion…alors trouver la nuance dans le texte qui fait que XXX est mieux que XxX, je trouve ça léger. M’enfin, c’est la règle du jeu. Sur celui-ci, je devrais m’en tirer entre 40% et 70% (j’espère honnêtement avoir plus de 60%, mais avec ces quelques questions à la noix, une mauvaise surprise est dans le domaine du possible).

Il faut un total de 70% pour réussir ce test. Vous avez bien compté; à priori, je ne l’ai pas. Même en repensant à l’examen dans son ensemble, sans parler des notes que je pense avoir, et juste avec mon sentiment sur place, j’ai bien eu l’impression que c’était raté. Mais bon, j’ai une petite chance de l’avoir…enfin toute petite…enfin vraiment minime.

Bon, j’abuse aussi, mea culpa. Sans aller jusqu’au bourrage de crâne, j’aurais quand même pu passer un peu de temps à apprendre du vocabulaire ou des kanji que je ne connaissais pas. Mâhais bon, j’avais autre chose à foutre 😉 Décalquer les trolls attendra.

Résultat officiel courant février.

9 thoughts on “JLPT”

  1. C’est bizarre, tu es lucide sur ce qu’est cet examen (une revue de bachotage) mais tu voudrais le reussir sans t’en donner les moyens.

    Or honnetement, je ne connais encore personne qui l’ait eu sans potasse un peu (a part peut etre des chinois). Je suis sure que ca doit exister cela dit mais c’est rarissime.

    Et desolee si les trolls venaient de moi: j’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour les detenteurs du 1kkyuu, moi qui ait eu tant de mal a obtenir le niveau 2 deja.

  2. Et oui, c’est tout le paradoxe de la chose…c’est ce que j’essayais d’expliquer en fait…le truc, c’est que je me sens forcé de le tenter, mais je ne me sens pas forcé de le travailler! 😉

    Euh sinon…on a déjà parlé du JLPT? Je ne m’en rappelle pas, mais en tous cas c’est pas de toi dont il s’agit quand je parle de trolls. De manière générale, je fais mon possible pour ne pas agresser ni critiquer mes lecteurs (surtout en les traitant directement de crétins!), donc je ne vise personne dans les lecteurs de ce blog (les lecteurs que je connais du moins).

    Pour le respect envers les détenteurs du 1kyu, je n’ai rien contre, mais ceux qui l’ont eu après 1 ou 2 ans d’études peuvent rarement parler couramment (par contre ils comprennent tout). Il s’agit donc de faire la part des choses. Bon mais soit, même ceux qui l’ont eu après peu de temps vont obligatoirement devenir bons après encore quelques années, et avoir le 1kyu relève tout de même de la performance quelque part, certes.

  3. Ah, les bons souvenirs! Je l’ai obtenu en 89 (ou 90) après avoir échoué 2 fois.
    Je te conseille de le repasser car tu jouiras d’un certain prestige dans la société japonaise. Le 1er niveau (le plus haut), ça en jette toujours auprès des Japonais car peu sont capables de l’obtenir en anglais. Et comme ils s’imaginent que leur langue est impénétrable, on bénéficie d’une certaine auréole.
    On commence les révisions cette demain! 🙂

  4. Hannnnn 1945 kanjis ? je vais me petitsuicider… moi qui esperais parler et comprendre un peu le japonais pendant mon expat 😉
    allez, on y croit, rdv en février !

  5. C’est valable que 2 ans en plus ! Je dois repasser le niveau 3 l’an prochain et je suis plus sûr de l’avoir désormais. Quand je pense japonais, j’ai des mots coréens qui viennent sur la grammaire japonaise !

  6. Je trouve ca très pertinent de relativiser ce qu’offre un JLPT 1. Je pense que l’expérience professionnelle est beaucoup plus importante qu’un bout de papier, sans parler du comportement à l’entretien.
    En outre, j’ai connu des Coréens qui parlaient pas très bien japonais et qui l’avaient eu.
    C’est pourquoi j’ai du mal à comprendre l’acharnement de certains qui passent plusieurs fois le niveau 4 ou 3.

    Je l’ai passé moi aussi le dimanche dernier à paris mais je ne pense pas l’ avoir. Contrairement à toi, j’ai trouvé la partie vocabulaire assez accessible mais j’ai eu du mal à la compréhension des textes et à l’écoute. j estime avoir atour de 60%. En fait mes examens à la fac sont tombés la même semaine et j’ai eu peu de temps pour me reposer ou réviser….
    De toute façon je préfère un 65% au niveau 1 qu’un niveau 2 réussi.

    Il ne reste plus qu’à attendre (très patiemment) les résultats en mars.
    Bon courage à vous tous dans les pérégrinations du JLPT… ou sinon, à l’année prochaine (^^)

  7. Ah lala, quand je pense que je perds mon japonais à vitesse grand V: tous les japonais de ma boite parlent un anglais parfait et refusent de parler japonais quand ils viennent en France… pfff….

  8. Arihiro, passer le niveau 3 ou 4, permet de continuer de progresser dans l’apprentissage de la langue. Ca permet de se fixer un objectif clair dans l’apprentissage de la langue.

  9. Faire les choses jusqu’au bout est une très bonne chose.Les indiens appèlent cette sensation: régler un karma.
    Tu as dressé ta limite, tu voulais te faire plaisir en te donnant un défi.
    Le véritable plaisir naît souvent d’un échec vaincu.
    Par expérience, je penses que tu devrais le retenter, il y a du plaisir à la clef, c’est ce que la vie peut t’apporter personnellement de meilleur.

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