L’état nous rend de l’argent (2)

(suite d’hier)

Donc, l’état nous rend de l’argent et la boite nous fait la déclaration d’impôts toute seule. Parfait, non? Et bien non, car la première année, il faut que nous allions nous-même au centre des impôts refaire une déclaration d’impôts (de la deuxième année à la fin du plan de remboursement, la société nous le fait automatiquement).

Et j’ai crié…criéhé…ma haine dans tout le Japon; l’un des avantages phares du Japon, ne pas avoir à faire sa déclaration d’impôts, le bonheur sur Terre, qui part en fumée pour un an, argh! Dans ma tête, j’ai revu instantanément mon père faisant la déclaration d’impôts de notre famille pendant deux jours d’affilé à la maison, avec des tonnes de documents posés partout…un bond mental dans le passé qui m’a rendu malade pendant des jours.

Alors avec Yukiko, on s’y est mis (à reculons) un dimanche…et là j’ai explosé de rire. En deux heures, dont 3 bonnes pauses, c’était torché facile. La déclaration d’impôts japonaise, une comédie, je vous dis! Regardez donc le formulaire. Il tient sur une page A4! Pour une fois, les japonais sont les champions de la simplicité, ils m’ont scié sur ce coup. Il y avait également un document annexe à remplir, un document spécifique à notre bien immobilier, mais il était encore plus simple.

En gros dans ce formulaire super-simple dont vous pouvez voir la tête en cliquant sur le lien ci-dessus, on doit rentrer les informations suivantes:

  • nos revenus: salaire, pensions, retraites, etc.
  • les divers montants imposables des revenus ci-dessus (genre le montant de la carte orange qui est viré avec le salaire n’est pas imposable, duh!)
  • Les sommes qu’il faut retirer de ces montants imposables: assurances tremblements de terre, frais médicaux, assurance-vie, assurance sociale, etc.

Du montant qu’il reste, on déduit le montant des impôts de cette année:

  • La tranche entre 1000 JPY et 1.949.000 JPY (12255 €): 5%
  • La tranche entre 1.950.000 JPY et 3.299.000 JPY (20744 €): 10%
  • La tranche entre 3.300.000 JPY et 6.949.000 JPY (43694 €): 20%
  • La tranche entre 6.950.000 JPY et 8.999.000 JPY (56584 €): 23%
  • La tranche entre 9.000.000 JPY et 17.999.000 JPY (113.175 €): 33%
  • La tranche de plus de 18.000.000 JPY: 40%

(Je précise bien que les tranches ci-dessus n’ont RIEN à voir avec le salaire; pour moi, le montant à partir duquel le montant de mes impôts fut calculé était 40% moins élevé que le montant de mon salaire…n’allez pas croire non plus que c’est linéaire et qu’il suffit de retirer 40% à votre salaire pour trouver votre tranche, car c’est complètement faux!)

De ce montant d’impôts, on retire quelques trucs comme par exemple les impôts payés à l’étranger (pour ceux qui ont travaillé assez longtemps à l’étranger pour devoir payer des impôts là-bas) ou bien le montant remboursé pour l’achat d’un bien immobilier (voir l’article d’hier).

Ul-tra-fa-ci-le.

En fait, on s’est quand même planté (à cause des trois pauses sans doute), mais ça n’était pas bien grave.

On a pris une demi-journée de congé et sommes allés au centre des impôts (qui en fait est l’antenne du ministère des taxes pour notre arrondissement). Là on a encore halluciné; des préfabriqués (chauffés, ouf!) avaient été mis en place devant l’entrée du bâtiment, et dedans plein de tables avec crayons, formulaires et calculatrices avaient été préparés pour tous les gens qui nécessitent de remplir leur formulaire sur place. En prime, des gens du ministère étaient là pour répondre à toute les questions qu’on pouvait avoir. Il y avait peut-être un employé du ministère pour 5 personnes venues remplir leur déclaration. Et la majorité de ces personnes étaient d’un âge avancé…car tous les retraités doivent faire cet exercice chaque année (plus de compagnie pour leur faire le boulot chaque année). Les autres personnes étaient soit dans la même situation que nous (ayant acheté un bien immobilier en 2007), ou bien n’étaient pas des CDI, tout simplement (j’ignore la situation des CDD, mais les baito doivent faire la déclaration eux-mêmes, c’est sûr).

C’est donc un employé du ministère vérifiant notre copie qui nous a dit qu’on s’était planté à un endroit; on a corrigé, et en une demi-heure on avait donné tous les documents nécessaires et on était dehors.

On n’a plus qu’à attendre notre tout petit bonus versé par l’état, qui est censé arriver dans moins d’un mois. Petit bonus, mais grand plaisir.

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