La quête (de la crèche)

Puisqu’il faut aller pleurer à la mairie pour avoir une chance d’avoir une place en crèche, Yukiko a été pleurer. Mais on avait besoin de l’aide de nos compagnies respectives pour certifier qu’on croulait sous le travail, qu’on était exploité comme pas permis, pour nous donner une raison de pleurer et de convaincre la mairie de nous avantager par rapport au reste du monde.

La compagnie de Yukiko lui a fait un certificat incroyable. En gros, ils ont certifié sur un papier qu’ils comptaient bien l’exploiter après son retour au travail, la faire travailler jusqu’à minuit tous les jours, et la rendre responsable de la zone de Hokkaido (le gros bloc de glace qui sert d’île, au nord du Japon, vous savez) avec de nombreux déplacements à y faire. C’est complètement faux (enfin on espère, ahah), mais ça doit faire son effet.

Moi, ma boite fut beaucoup moins créative (c’est pas que ça m’étonne non plus), avec juste une mention “fait des téléconferences jusqu’à tard”.

Yukiko est allée déposer la demande de place en crèche directement à la mairie (ceux qui l’envoient par la poste sont des perdants), et a tchater avec la fille du guichet. Pour mon cas en particulier, Yukiko a bien appuyé sur le fait que ma boite m’exploitait tous les jours jusque tard (vrai ou pas, devinez). Réponse de la fille du guichet: jusqu’à avant minuit, ou après minuit? Réponse de Yukiko: jusqu’à après minuit! Tous les jours! Même le week-end! Même pendant les vacances! (vrai ou pas, devinez).

Et là, la réponse officielle qui tue de la mairie: “Ah bon? D’accord.”

Elle a marqué au stylo rouge (la couleur du sang, parce que la réalité des choses déchire) sur notre formulaire de demande que “La mairie avait conclu que les parents” (i.e. nous) ” travaillent tous les deux très tard jusqu’à pas d’heure”. Ce qui nous fait grimper d’un cran au-dessus dans l’échelle des priorités. Suffira, suffira pas…on le saura vendredi.

Les certificats officiels des boites? Ils n’ont pas servi à grand chose dans notre cas, un tchate avec la guichetière de la mairie avait beaucoup plus d’impact. C’est beau l’injustice.

On n’a plus qu’à stresser jusqu’à vendredi, en attendant la réponse.

3 thoughts on “La quête (de la crèche)”

  1. Eh bien, comme quoi, on dirait que c’est partout pareil… Dès que les places sont chers, c’est celui qui crie le plus fort qui a raison…
    Bon courage en tout cas !

  2. Je dirais vrai pour l’exploitation au travail mais faux pour la torture jusqu’ après minuit. J’ai raison?

  3. J’espère que vous aurez une place! J’ai vu un reportage à la télé il y a quelques jours sur le manque de structures d’accueil dans la capitale.
    Ceci étant dit, nous aussi (il y a …..très longtemps) on avait dû y aller de nos arguments persuasifs pour obtenir une place dans la crèche de notre choix pour notre fille.

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