Le village aux huit tombes

Un livre qui me fut recommandé en commentaire d’un article…vous voyez, je vous lis 😉

Le village aux huit tombes a l’air impressionant par sa taille (pour ceux qui comme moi ne lisent pas beaucoup), mais il se lit extrêmement vite. Il a dû me falloir 5 ou 6 heures pour le lire, les lecteurs expérimentés devraient prendre la moitié de ce temps (?). J’ignorais totalement l’histoire (c’est un peu comme les films; je ne lis rien du bouquin avant d’acheter ou louer), et il se trouve qu’il s’agit d’un roman policier. J’aurais probablement  détesté l’idée même d’un tel livre s’il n’avait pas été écrit par un Japonais et qu’il ne se passait pas au Japon. Mais sorti de cet environnement japonais, cela reste un roman policier très banal.

Le style est très simpliste. Pas de vocabulaire recherché, pas de tournures de phrases alambiquées, pas de recherche métaphysique; c’est un roman, une histoire qui ne cache rien derrière, sauf peut-être pour ceux à la recherche d’informations sur la société  japonaise. Des fois ça devient même trop bêbête, on a l’impression de lire une histoire pour enfants (ce n’en est pas une). C’est peut-être que le livre est vieux (1951, traduit en français en 1993). Un passage dans le style bêbête qui m’a retourné:

“Il (Note de Cable: l’amoureux) traina Tsuruko (NdC: son amante) par les cheveux, la roua de coups et après l’avoir dénudée déversa sur son corps des baquets d’eau glacée. Et il saisit Tsuruya (NdC: leur fils de 2 ans) (…) pour lui brûler atrocement le dos et les cuisses à l’aide d’une pince brasero. (…) Elle (NdC: Tsuruko) se cacha chez ses parents pendant deux ou trois jours au bout desquels elle apprit l’effroyable colère de Yōzō (NdC: son amant). Epouvantée, elle prit la fuite vers Himeji.”

Euh… Elle se fait martyriser de folie, leur fils se fait brûler au fer rouge, mais ce n’est que deux ou trois jours plus tard, en entendant la rumeur de la folie de son amoureux, qu’elle panique? Ça ne tient pas debout! A la lecture de ce passage (en prologue du livre, racontant le background de l’histoire), j’ai failli en abandonner la lecture. J’ai mis ça sur le compte d’une mauvaise traduction, en espérant que ça s’arrangerait. Il n’y eut pas beaucoup d’autre passages aussi ridicules, heureusement, mais le style resta un peu bêbête ou simplet.

L’histoire, par contre, est intéressante, quoique loin d’être retournante. C’est le genre d’histoire que j’aurais aimé lire quand j’étais adolescent. Je ne regrette pas de l’avoir lu car c’était divertissant, et on a vraiment envie de savoir le coupable derrière les nombreux meurtres qui se passent au village (50 pages dans le bouquin, et j’étais collé à sa lecture). Mais…c’est un roman, sans recherche autre que sur son histoire, et sans message. Pas le genre de livre que j’affectionne. Un de temps en temps, ça va, mais ce n’est pas le genre de bouquin que je recherche.

tombes

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