L’éclair

Je me taperais bien une religieuse (au chocolat).

Ce week-end je suis allé à Kamakura. Sans parapluie ce fut chaud (voire froid d’ailleurs) avec toutes ces averses. Et une nuit quand je me dirigeais vers la maison sous la pluie, j’ai eu comme un éclair de clairvoyance.

Ce mois-ci les affaires vont bien. A mi-mois j’ai fait plus de ventes que tout le mois de Juin entier, et je suis bien parti pour dépasser mon précédent record, établi le mois dernier. Ça se présente bien, même si ça irait mieux si j’avais un BUREAU. (demain j’ai un coup de fil avec l’agence représentant le bureau en face de l’échoppe des yakuza, doigts croisés, même si je ne vois pas comment je pourrais payer tous les frais de départ, exorbitants au Japon).

Bref, revenons à notre éclair.

J’ai créé cette boite pour devenir riche. Mais c’est illusoire. Je n’y arriverai jamais. Pour quantité de raisons. La boite va peut-être survivre. Je vais peut-être en vivre un jour quoique j’en doute. Mais si elle survit, alors peut-être que quelqu’un d’autre lui donnera le petit plus pour faire exploser son succès. C’est maintenant mon seul espoir: passer cette boite à un de mes enfants. A condition qu’il en veuille. A condition que je sois toujours en vie quand il sera en age de la recevoir. A condition qu’il est la formation pour la gérer (t’es pas informaticien, t’oublies). Autant dire qu’il y a peu de chances que ça arrive. Mais dans le cas où… je fais ma part. Je me sens comme colibri face au feu de forêt.

Moi, à bientôt 50 balais, je ne vais pas devenir le futur Masayoshi Son. Mon avenir est resté dans le passé. Devenir entrepreneur à succès à 50 ans, du jamais-vu non? C’est pas moi qui vais commencer la série. J’aurais dû créer ma boite il y a plus de 10 ans voire 20 ans, pendant l’enfance de la virtualisation et au moment où j’avais de la thune. Toute une affaire de timing.

Non, je vais finir/mourir employé. Esclave des temps modernes. Cadre supérieur. Joli mot. Synonyme de “grosse merde”. On met “cadre” voire même “supérieur” pour tenter de faire passer la pilule mais en fait t’es qu’une grosse merde comme toutes les autres merdes qui peuplent la terre. Comme toutes les merdes, tu disparais dans l’oubli dare-dare, ta mort est aussi insignifiante que l’a été ta vie.

Mais je digresse. Je suis pas là pour donner le cafard ni pour me lamenter: on en est tous là, certains le voient différemment, tant mieux pour eux, mais là n’est point mon point.

J’ai espéré un temps mais en fait non; ça va pas marcher pour le mieux. Je vais finir ma vie de la façon que je voudrais éviter: employé. Bizarrement jusqu’à il y a 2 ans je n’ai JAMAIS pensé faire autre chose que employé. Amusant non? Je sais pas vous, mais moi je trouve ça hilarant. T’as raté un virage il y a 10 ou 20 ans et tu ne t’en aperçois que aujourd’hui. Ça fait 10 ans que tu dévales le ravin à fond et là, un soir d’été, d’un coup, tu te dis “oops”.

 

3 thoughts on “L’éclair”

  1. Ben du coup tu devrais garder ton business et si tu peux employer qqun, eh ben trouves toi un stagiaire pour developper les trucs que tu ne sais pas ou n a pas le temps de faire. Tout peut decoller tres vite ensuite si tu tombes sur qqun de degourdis.

    1. Moui, pas envie de devenir dépendant d’un stagiaire… A la limite pour un truc qui prend que 4-6 mois à développer… mais après je fais comment pour le maintenir…

      1. Il t enseigne comme ca c est toi qui passe les connaissances plutot qu une knowledge database dont personne ne comprend la logique a part celui qui l a cree ^^

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