Vagues

Le sentiment que je me perds dure.

Si ma boite marche, et ça a l’air de marcher enfin, ça fait que 3 ans après tout, je fais quoi? J’ai pas vraiment envie de retourner à Kamakura…

J’irais bien à Shizuoka, prendre un appart et y habiter avec Ryu ça semble bien, d’autant plus que Akira va possiblement y aller aussi. Mais il y a tellement d’inconnues, avec en premier lieu: est-ce que ça intéresserait Ryu? Le dortoir a ses inconvénients mais il a aussi des avantages. Un garçon de 13-14 ans va-t’il préférer habiter avec son malade de vieux père ou avec ses potes? Bon il n’a pas que des potes dans son dortoir. Et avec moi il aurait des droits de sorties. Et une PS4. Et la bouffe qu’il veut. Et de l’argent de poche. Ouais c’est ça, je tiens le bon bout. Je vais le soudoyer. Ce serait amusant qu’on se retrouve tous les 3 mâles à Shizuoka et Yukiko seule à Kamakura avec toutes ses bestioles.

Je suis épaté de voir les enfants toujours positifs et dynamiques. J’étais comme ça moi aussi… La plupart des enfants sont comme ça. J’ai beau le savoir ça me fascine de le voir en vrai.

Les enfants: reçoivent des ordres de tout le monde, couvre-feu en permanence, beaucoup de travail, le temps passe lentement, pas de thunes… Mais ils restent positifs, flexibles, ouverts, plein de projets… C’est formidable. Si ils n’étaient pas comme ça, je vous raconte pas le taux de suicide qu’il y aurait chez eux.

Sinon, la vie en ce moment: pénible tous les jours. Comme avant et sans doute comme après. J’ai le derrière entre deux chaises et c’est difficile de se projeter dans le futur qui n’est pas infini (à la différence de la connerie humaine).

C’est difficile de rester concentré et efficace au boulot salarié quand on a une opportunité énorme à la maison. C’est difficile de rentrer à 20h ou 21h et de commencer alors le travail qui nous intéresse vraiment, de le continuer jusqu’à 2h du matin et de devoir le laisser en plan parce que si on dort pas on va avoir du mal à son travail salarié le lendemain. C’est pas si difficile de travailler de 8h à 2h du matin tous les samedi et dimanche, parce que c’est un travail qu’on aime, c’est sa vie, c’est son futur.

C’est difficile de rester positif dans un monde de merde. C’est difficile d’être heureux quand on a de la mémoire. C’est peut-être pour ça que les enfants sont heureux; ils savent pas encore. Toutes ces merdes de tous les jours se cumulent et au bout d’un moment on en a trop. Je réponds plus au téléphone (sauf famille, les amis appellent pas et ils ne risquent pas puisqu’ils n’ont pas mon numéro. Qui utilise encore le téléphone de toute façon si ce n’est les personnes âgées et les compagnies). Je réponds plus à la porte. Je regarde pas mes mails. Je lis ni ne regarde les infos. J’ai même pas la télé de toute façon. Si j’arrête mon travail de salarié je perds le seul contact social que j’ai. Et j’en rêve. Ahhh si ça pouvait arriver! Hors de ce monde le plus possible. Les impôts vont jamais me lâcher mais c’est pas grave, eux ils suffit de les payer pour qu’ils te foutent la paix.

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