Rétrospective de ma scolarité (partie 5)

Licence

Un tout nouveau monde qui n’a rien à voir avec le DEUG. On est 60 élèves… loin des milliers du DEUG. Les cours magistraux se font des amphithéâtres minuscules (en DEUG c’était des amphi de 600 personnes). On se connait tous de vue.

Ambiance excellente. On est tous intéressés et motivés par les cours. Les profs nous traitent avec respect, et ils enseignent leur matière de prédilection donc eux aussi sont motivés.

Avec mon binôme on commence à se voir de plus en plus en dehors des cours on commence à adopter un rythme de fêtes effréné. Parties de cartes en invitant d’autres potes, nuits blanches.

Une fois on a fait une nuit blanche et au matin Manu m’a forcé à aller à la piscine, à 8h du matin… ce fut difficile. On a même sauté du plongeoir à 5m, chaud.

Franchement, la vie était belle. On se complétait bien en tant que binôme. On avait des facilités insolentes dans tous les cours. On n’avait pas besoin de travailler beaucoup pour toujours avoir la moyenne. On a fini l’année facile sans jamais douter de recevoir le diplôme.

Maîtrise

Ce fut sensiblement la même chose pour la maîtrise, mais en allant encore plus loin. Moi et mon binôme sommes devenus tellement proches! On se connaissait parfaitement et on s’entendait bien… on savait ce que l’autre pensait sans avoir besoin de parler. Et des fêtes à n’en plus finir!

J’ai le souvenir du cours de base de données du vendredi matin, de 8h à 10h, sachant qu’on faisait toujours la fête le jeudi soir. Le prof était un caractériel pathologique, il fallait rester concentrer en continu car il interrogeait les élèves au hasard… Tu donnais pas la bonne réponse, il te cassait en deux. Puis encore en deux. Et une fois que tu étais à terre il te finissait à coups de pieds. Avec le recul c’est marrant, mais sur le moment c’était chaud.

On n’était plus que 40 élèves. 39 ont eu le diplôme en fin d’année. Le restant a dû l’avoir au rattrapage je suppose.

C’est difficile à décrire mais on était tous là en voulant être là. On avait tous fait nos preuves les 15 précédentes années. On était tous capables de travailler et de comprendre ce que les profs racontaient.

Et moi, j’en avais conscience. La maîtrise, c’était l’aboutissement de 17 ans de travail. C’était le diplôme final de mon éducation significative. J’avais 23 ans… 17 ans sur 23, c’est beaucoup, hein. J’avais redoublé deux fois. J’avais assisté à une quantité phénoménale de cours. J’avais travaillé des milliers d’heures. J’avais eu des moments difficiles, j’avais eu des moments très difficiles, j’avais eu des moments de bonheur, j’avais eu des moments d’ennui, j’avais eu tellement de choses… et TOUT CA menait à CE diplôme.

J’ai savouré chaque moment de cette année. Tous les jours je me suis dit “ça y est, je vais avoir ma maîtrise.”. C’était le bout du monde, et j’y étais. Toutes ces années auparavant où j’étais premier de la classe ou bien j’essayais de l’être, même si elles m’ont façonné d’une certaine façon, étaient subitement insignifiantes. J’étais sur un nuage en permanence.

On a balayé les partiels et examens de fin d’année sans broncher. On savait parfaitement comment et quoi travailler. Zéro pression lors des examens. On n’a jamais douté de les réussir. On est allés voir les résultats sans pression et on a vu nos noms dans la liste des reçus, sans surprise et même sans émotion.

Mon binôme est rentré aux Sables d’Olonne, moi chez mes parents. Et j’ai eu un moment de bliss (béatitude). La scolarité était finie. (en fait je visais un DESS donc elle était pas finie, mais la scolarité significative était bien finie) J’avais eu le plus gros diplôme que je souhaitais et qui pour moi signifiait une vie entière de travail et de souffrances en tous genres (souffrances dont je n’avais pas eu conscience quand elles arrivaient… c’est seulement après coup que…). Je ressentais une fierté hors norme de l’avoir eu, ce diplôme. A ce jour, mon diplôme de maîtrise est toujours ma plus grande fierté dans la vie. C’est un diplôme putain de pas facile à avoir.

Je suis pétri de regrets dans ma vie. En rétrospective, j’ai été con pratiquement toute ma jeunesse, dans un sens ou un autre. J’ai mal traité des gens qui ne le méritaient pas. J’ai planté des couteaux dans le dos. J’ai mal jugé des gens. J’ai fait des erreurs de jugement. J’ai eu de mauvaises stratégies. J’ai géré ma vie sentimentale comme une tanche. J’ai été nul. J’ai des regrets de partout, à toutes les périodes de la jeunesse.

Sauf l’année de ma maîtrise. Je n’ai aucun mauvais souvenir, aucun regret cette année. Je n’ai fait aucune faute, j’ai bien tout géré, j’étais en contrôle et j’ai savouré chaque jour qui a passé. Je crois en avoir pleuré à la fin.

Et donc cette année de maîtrise fut la plus belle de toute ma vie. Juste. Parfaite.

Oh je me doute bien que beaucoup pensent peu d’une maîtrise. En nombre absolu beaucoup de gens l’ont, et puis c’est la fac… Et ben pour moi, non, c’est le big deal. J’ai un immense respect pour les gens qui ressortent diplômés de l’université publique. Quand tu rentres en première année avec des MILLIERS d’autres étudiants, que personne ne t’aide (tu es tout seul, tu te démerdes) avec une ambiance absolument pas dynamique, en sachant que seule une poignée d’entre eux iront jusqu’à la maîtrise (40 en info…), que tu sais pas ce que tu vas faire de ta vie, et que c’est du travail toute l’année jusqu’au bout, et ben la maîtrise je trouve que c’est la preuve d’un talent certain. Je n’écris pas ça pour me lancer des fleurs à moi-même…

 

2 thoughts on “Rétrospective de ma scolarité (partie 5)”

  1. Ben deja de la 1ere annee de DEUG a la 2eme, je me rappelle que l effectif avait ete divise par 4 (de 2 amphis de 500 a un seul de 250 si je me rappelle bien). Et aussi on etait moins de 100 a passe en licence. Je me rappelle de la major de promo qui etait une bulgare, meme pas francaise ^^;

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