Garçon ou fille, prenez les paris

Yukiko est allée faire sa visite bi-hebdomadaire chez l’obstétricien hier. Encore 1h30 de train aller et retour (total 3h, hein, je vous aide). Pauvre Yukiko avec un ventre énorme. Bon, il y en a qui au même état d’avancement prennent l’avion et viennent au Japon à partir de France, alors évidemment 3h de train ça fait petit joueur. Mais je m’égare.

Yukiko dans le train, était assise la plupart du temps. Bien sûr, c’est si en montant dans le train il y avait des places assises. Parce qu’à la correspondance pour la ligne Toyoko, il n’y avait pas de place assise et personne ne lui a laissé sa place. Il faut pas déconner non plus. Les places prioritaires handicappés/personnes âgées/blessés/femmes enceintes, c’est juste pour faire beau, quoi.

Bon, pas grand chose à dire de cette n-ième visite. Le bébé s’est retourné et est dans la bonne position. Ça me rappelle une grand-mère qui nous avait raconté qu’il fallait manger froid et s’assoir sur du chaud pour que le bébé se mette dans la bonne position, parce que le fœtus essaie de positionner sa tête là où il fait chaud. Marrant.

Pour le sexe du deuxième bébé, je dois quand même dire que l’énorme majorité des gens nous disaient qu’il s’agirait probablement d’une fille. Je sais pas sur quoi les gens se basaient, mais ils avaient un avis, ou plutôt ils prenaient les paris. Mauvaises prédictions, donc, puisque notre deuxième bébé sera notre deuxième garçon (aucun doute selon le toubs). On va enfin pouvoir se mettre à chercher un prénom.

Enfin une bonne nouvelle

Yukiko souhaitait que je l’accompagne chez son obstétricien pour l’aider à le convaincre de lui donner un repos maladie, parce qu’il paraît que je leur fais peur. Pourtant je ne suis pas agressif quand je les rencontre; je ne fais que poser des questions de bon sens (genre “pourquoi votre médicament n’a pas donné de résultats?”). Mais l’obstétricien est loin, et je dois économiser les jours de congé, alors Yukiko y est allée seule. Mais tout s’est bien passé.

Alors le décollement de l’utérus de Yukiko a apparemment disparu, elle ne saigne plus (enfin). En gros elle se porte bien, mais dès qu’elle marche 5 minutes ou reste debout longtemps, des douleurs reviennent. Le médecin a jugé ça incompatible avec un travail de bureau, et lui a donné un mois de congé maladie, renouvelable (ça serait surprenant qu’elle se repose un mois et demi, et revienne au travail une semaine avant le début de son congé maternité…).

L’obstétricien lui a conseillé de déménager chez ses parents jusqu’à l’accouchement, pour les mêmes raisons que l’autre toubib avait énoncées: en cas d’accouchement prématuré, il vaut mieux être près de sa clinique. Mais Yukiko se sent bien et trouve ça trop tôt, donc elle va rester à Yokohama jusqu’à mi-décembre, et déménager à ce moment-là. C’est un mois plus tôt que ce qu’on avait prévu à l’origine, mais un mois plus tard que ce que le médecin préconise; un juste milieu. Ça veut dire qu’on va passer les fêtes de fin d’année chez mes beaux-parents. J’aime bien mes beaux-parents, donc ça ne pose pas de problème, mais leur maison est tout de même rudement moins confortable que la nôtre, et bien plus froide…isolation inexistante et léger chauffage uniquement dans la salle de séjour et les chambres… je vais vivre avec trois pulls, deux pantalons et 2 paires de chaussettes dans cette maison. Et la douche dans une pièce à 0 degrés, urkh… Ça va être folklo. Ça va me rappeler mon séjour en homestay à Kyoto en 1999 (hiver, températures négatives, on rentre à poil dans la salle de bains le matin, alors que la fenêtre est restée ouverte toute la nuit…).

Autre nouvelle, Ryu 2.0 a la tête en haut dans le ventre de Yukiko. Le toubs n’est pas plus inquiet que cela, et dit qu’avec quelques exercices, on devrait pouvoir inverser sa position d’ici à la naissance. Début des exercices dans deux semaines, au cas où il ne se serait pas retourné de lui-même.

Enfin, Ryu 2.0 cache son sexe. Impossible pour le toubs de le voir, malgré plusieurs angles de vue à l’échographie. Mince alors. Par contre, on a une superbe vue de son visage (que je n’ai pas encore eu le temps de scanner, ce sera pour un autre jour.)

Des nouvelles de la grossesse

Le bébé dans le ventre va bien. Yukiko, son état ne s’améliore pas. Repos absolu imposé.

Son toubib: Il faut absolument que vous vous reposiez, quelque effort que ce soit est interdit. Retournez chez vos parents jusqu’à la grossesse, car au moins la clinique sera près et en cas d’accouchement prématuré (qui peut très bien arriver vu votre état), ils pourront vous accueuillir, parce qu’à Yokohama, ils sont tous complets et vous refuseront.

Yukiko: D’accord. Mon congé maternité ne commence que fin décembre, il me faudrait un certificat médical disant qu’il faut que je me repose jusque là.

Son toubib: Ah bah non, c’est qu’un saignement que vous avez. Je vous donne deux semaines. C’est 5000 JPY (45 €) le certificat au fait, non remboursé bien sûr.

Yukiko: Mais… sans certificat médical, si je me repose, j’ai pas de salaire.

Son toubib: M’en fous, c’est pas mon problème. Voyez avec votre médecin accoucheur.

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Ça me rappelle une histoire drôle vue sur internet.

Vous êtes dans une pièce sans fenêtre et blindée, fermée de l’extérieur. Avec vous, 3 personnes: un tueur en série, un violeur pédophile, et un médecin. Dans votre main, un revolver avec seulement deux balles à l’intérieur. Que faites vous?

La réponse: Vous tirez une balle dans la tête du médecin. Deux fois.

Nouvelles du deuxième dragon

Ou plutôt de Yukiko, car le deuxième dragon se porte bien: il bouge et fait 1,5 kg.

Yukiko a eu des saignements hier. Après visite en urgence chez le toubs, on sait qu’elle a un décollement du col de l’utérus. Probablement dû au fait de soulever notre dragon de 12 kg à tout bout de champ. Un décollement du col n’est pas super rare selon ce qu’on peut lire sur Internet, même si c’est plus rare à un tel avancement dans la grossesse (je sais plus combien de semaines, mais environ 6 mois donc). C’est jamais bon signe de toute façon, et ça présage du pire si ça continue. A un tel avancement dans la grossesse, on ne parle plus de fausse couche mais de naissance prématurée, car le bébé aurait une chance de survie en couveuse.

Bref, on n’en est pas encore là. Pour le moment, c’est repos absolu pour Yukiko pour une semaine, avec interdiction d’aller travailler en premier lieu, et de ne rien faire d’autre que prendre sa douche, aller aux toilettes et manger. On vient de passer deux jours à ce rythme, et je suis crevé. Retourner au travail demain va me sembler être des vacances. Ryu, lui, n’apprécie pas du tout du tout que ce soit papa qui fasse tout. Je suppose que c’est parce qu’entre hommes, on se comprend 😀

Trêve de blagues. On espère que tout va bien se passer pour le 2e dragon (on sait toujours pas si c’est une fille ou un garçon, pour ceux qui voudraient le savoir).

Quelques considérations bassement matérielles, pour l’anecdote.

Si le toubib trouve que l’état de Yukiko est trop instable, il peut décider de faire une césarienne. Et il paraît (j’ai plus le temps de vérifier quoi que ce soit, hein, vous m’excuserez) que la césarienne est remboursée par l’assurance maladie… alors qu’un accouchement normal ne l’est pas. Je vois bien la logique dans le raisonnement, mais je suis pas sûr que cela colle bien à la réalité des choses.

Sinon, après vérification par Yukiko, la loi au Japon ne force pas les compagnies (ou qui que ce soit) à payer le salaire en cas de congé maladie (je croyais pourtant… mais apparemment non). Donc, si on est malade ou blessé, même un truc grave qui nécessite plusieurs jours/semaines/mois d’hospitalisation, il faut prendre sur ses congés. Plus de congés? Alors c’est congé sans solde. Trop longtemps en congé? Alors la compagnie peut vous licensier. Bon mais, les compagnies souscrivent (ou pas) des assurances pour ces cas-là. Selon les mutuelles (parce que ce sont vraiment des mutuelles à ce niveau, enfin je trouve), les conditions de remboursement, durée, etc sont différentes. Yukiko a la chance d’être dans la filiale d’une grosse boite et de bénéficier des avantages de la grosse boite; a-priori, les congés maladie de plus de 3 jours sont payés à 80% du salaire, mais on ignore la durée maximum de ce remboursement. Moi, je m’étais renseigné dès le début dans ma boite; c’est remboursé à 100% pendant un an maximum (sauf les bonus…). Un véritable luxe. Pour Yukiko, si on s’en tire avec 80% du salaire d’ici au début de son congé maternité, on sera content (car au pire elle va devoir se reposer jusqu’à l’accouchement). J’ai donc une pensée pour la majorité de la population au Japon, qui ne travaille pas pour des grosses boites, ou du moins pas en CDI ou CDD, et qui ne bénéficie de rien du tout au sujet de l’assurance maladie.

Enfin pour finir, Yukiko doit accoucher dans une clinique près de là où habitent ses parents, et c’est à 2h en voiture. Que fait-on si elle perd les eaux? Prendre le risque de faire deux heures de voiture avant de se faire examiner, c’est pas glop du tout. On aime les challenges, mais pas au point de faire un pari sur la vie de 2 personnes. Et après la vague de scandales d’il y a quelques années au Japon, on se doute qu’aucun hôpital du coin (ou de n’importe où) ne voudra la prendre en urgence sans avoir suivi sa grossesse (la réponse habituelle étant “tu peux crever”, ce qui effectivement arrive peu de temps après en général). Ben oui, c’est pas parce qu’il y a eu quelques scandales que les choses ont changé. Personne n’a été viré à l’époque, personne n’a même été inquiété, et ce ne sont pas les quelques procès avec quelques millions de yens à la clé qui auront changé quoi que ce soit. Il faut bien plus pour faire changer les choses, surtout au Japon.

Voyage en France (suite et fin)

(les photos ne sont pas du voyage en France [sauf celle de la cathédrale]…après 3 mois, ça aurait fait bizarre sinon)

Peu de choses à dire pour la fin du voyage en France de juin dernier, mais pas les moins importantes.

La fin du voyage fut tranquille, comme le début. Yukiko voulait absolument retourner dans la boutique Max Mara de la rue Crébillon, où elle fait des affaires à chacun de nos voyages à Nantes. Mais voilà que le dit magasin fermait quelques semaines plus tard et bradait à tour de bras. Yukiko a trouvé une paire de bottes bradée à 80%. Elle essaie la paire de couleur noire, puis celle de couleur marron. Les deux à la bonne taille, les deux seules paires qui restent dans le magasin. Elle dit “je les prends”, et la vendeuse “la paire noire ou la marron?”. Ahahah. “Ben les deux” répond Yukiko, tandis que ma visa manque de fondre dans mon portefeuille en entendant ça.

La promenade dans Nantes fut globalement bonne. Rues désertes, magasins vides, mais terrasses pleines. On a trouvé un magasin de jouets très chouette, avec des voitures pour enfants que Ryu a adoré. Pas super chères, mais impossible à mettre dans une valise. Beaucoup de gens furent très gentils avec Ryu, en particulier quand celui-ci s’intéressait à leur chien.

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Ryu adore l'eau (sauf quand on lui fait un shampooing)

Cela faisait quelque temps que Yukiko me disait qu’elle était “en retard”, et depuis notre arrivée en France Yukiko avait pas mal de nausées. On a mis quelques jours à se dire “Et si?”. Un tour à la parapharma, et hop! Deux lignes verticales scellent notre destin pour les années à venir. Rares sont ceux qui apprennent qu’ils attendent un enfant durant leurs vacances à l’étranger. On entend souvent des femmes dire “je suis tombé enceinte pendant ma lune de miel” ou “pendant notre week-end à xxx” (je me demande comment elles font pour savoir avec une telle précision), mais jamais “j’ai appris que j’étais enceinte pendant nos vacances en France”.

On devait prendre le train de Nantes pour aller à Roissy et sauter dans l’avion pour le Japon, mais avec un départ à 6h du matin et un Ryu prêt à être en forme dans l’avion, on s’est dit qu’il vaudrait mieux y aller un jour avant. Mes parents nous ont proposé de nous accompagner en voiture, et c’est ce qu’on a fait.

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En blanc: les parties rénovées. En noir: le reste.

Un tour par Chartres pour voir la cathédrale que mon beau-père souhaiterait absolument voir; on l’a vue pour lui. Et ça nous a mis en retard pour l’arrivée à Paris. Résultat, on est arrivé en pleine heure de pointe, un vendredi soir. Oops.

J’ai conduit sur le périphérique, et ce fut du sport. Regarder les portes défiler en priant qu’on ne rate pas la bonne, éviter les bagnoles en panne en plein milieu du périf’, les queues de poisson, les appels de phares, les coups de klaxon, tout ça fut terriblement… amusant au final. Ça ne s’est pas mal passé, j’attendais quelque chose de bien plus violent; la lucarne offerte par les journaux en ligne français ont biaisé ma vue, c’est certain.

L’aéroport de Roissy est toujours aussi froid, sale, bruyant, plein de courants d’air. C’est toujours le bordel lors du passage des détecteurs (comme dans tous les aéroports?). Les gars de la sécurité m’ont toujours pris la tête à ce passage à Paris, mais là, non. Grosse surprise. Le gars en charge de mon couloir m’a fait ouvrir les bagages car j’y avais un bocal de nutella, interdit en cabine (je ne le savais pas, mais ce ne sont pas que les liquides qui sont interdits; les pâtes en tous genre comme le dentifrice ou le nutella aussi). Le gars était bien embêté car la règle disait qu’il devait me le confisquer, mais lui n’avait pas envie de me priver de nutella. Il a hésité, demandé leur avis à deux de ses collègues (l’une très sympa dit “mais rends-lui donc”, l’autre gros con dit “la règle est la règle, on transige pas!”), m’a parlé un peu, m’a bien regardé, etc, et me l’a rendu. Allez, le gars m’a profilé, il y a des pays dont c’est la technique pour scruter les passagers et repérer les terroristes. Il s’est dit qu’il n’y avait pas de risques avec moi. Merci à lui, et en plus il a gardé le sourire d’un bout à l’autre sans me faire de morale à la con.

Ryu dans l’avion avait la pêche, comme prévu. Pendant que tout le monde essayait de se calquer sur le rythme japonais et de dormir, Ryu vivait au rythme français (journée), et n’a pas du tout dormi. Ryu a découvert les merveilles du cri strident, une première. Il a aussi fait les couloirs de l’avion dans leurs longueurs, de tout au fond, jusqu’au tout devant la classe économique (heureusement, il n’a jamais osé franchir le rideau séparant les classes affaires et éco). Ça fait de sacrés longueurs, mine de rien. Il allait tout au fond, disait coucou aux hôtesses, puis repartait devant aussitôt, en prenant appui sur les genoux des gens assis “côté couloir” ou sur leur repose-bras, parfois en se prenant un repose bras dans l’épaule, perdant l’équilibre et s’écroûlant par terre, à cause d’un mouvement brusque de l’avion. Mais il se remettait debout sans rien dire et repartait de plus belle. Il y avait une autre famille franco-japonaise dans l’avion, avec deux petites filles de 4 et 6 ans, qui ont été aussi très gentilles avec Ryu. On n’a eu aucune plainte des 4 personnes âgées dans le rang à côté de nous, alors qu’elles essayaient de dormir et que Ryu poussait ses cris stridents. Après leur réveil, elles lui ont même fait des coucous plein sourire, sympa non? Ryu les a totalement ignoré bien sûr (dans le genre “qu’est-ce qu’ils me veulent eux?”), j’étais navré pour eux.

Dans l’ensemble, un voyage formidable, où on a rencontré une quantité de gens sympas dans des proportions que je n’avais jamais vues. On a bien mangé, on est pas mal sortis, on a vu la mer, des animaux, on a profité du soleil et du jardin de mes parents. Excellent voyage!

Ryu prêt à enfourcher son vélo
Ryu prêt à enfourcher son vélo

Visite à la famille

Souvent au Japon, les femmes qui viennent d’accoucher rentrent habiter chez leurs parents pendant quelques jours/semaines. Je ne vais pas m’étendre sur le sujet, le pourquoi du comment des racines ancestrâles de ces coutumes (allez plutôt lire Wikipedia, qui ne va pas vous en apprendre beaucoup. Il vous faudra savoir lire le japonais, et si vous savez lire le japonais, les chances sont grandes que vous sachiez de quoi je parle [le “satogaeri”, ou 里帰り]).

Yukiko n’est pas rentrée après son accouchement. Et pour que ses parents aient l’occasion de voir Ryu pendant plusieurs jours, ainsi que pour tout simplement marquer le coup et montrer Ryu à toute la famille “de là-bas” (parce qu’il s’agit de Saitama quand même, c’est pas la porte à côté pour nous, hein!), et bien Yukiko est rentrée cette semaine chez ses parents. Ce fut toute une histoire de l’y accompagner, mais j’en parlerai (ou pas) dans un prochain billet.

Se séparer de ma tendre femme et de mon fils adorable me fend le cœur. Je manque de mots pour exprimer le manque et la solitude que je ressens le soir en revenant dans une maison vide. Ils me manquent déjà, c’est affreux.

Ouais.

Cependant, c’est quand même ‘achement cool de pouvoir passer mes soirées à mater des films sur mon plasma géant avec les enceintes qui crachent le feu, à bouffer n’importe quoi (de préférence pas équilibré) et à dormir avec les chats qui me ronronnent dans la figure.

Pas fou non plus le frelon.

Une sortie pour des prunes

Samedi dernier, nous sommes allés voir les pruniers en fleur. C’était pas trop loin, à deux stations. Le parc aux pruniers se trouvait à deux minutes de la gare. Ce fut toute une histoire pour Yukiko de me tirer de ma sieste…c’est à croire que je suis atteint de neurasthénie; plus je prends de l’âge, moins je sors. Mais bon, j’ai réussi à bouger mon derrière, et nous voilà partis voir les pruniers.

On n’était pas les seuls avec un bambin, d’autres couples aussi avaient sortis les mioches tout ptiots. Mode de locomotion préféré: la poussette. Puis, il y avait les ceintures pour tenir le bébé collé contre soi. On en a une à la maison, mais je sais pas pourquoi, on s’en sert pas beaucoup en dehors de la maison.

Alors la poussette, c’est toujours moins fatiguant que de porter un bébé de 7 kilos dans les bras, mais dans les côtes, on la sent bien quand même…on sent aussi le manque de sport.

Dans le parc, pas mal de monde, mais à la limite moins que ce qu’on peut voir d’habitude dans n’importe quel évênement japonais. On n’était pas les uns sur les autres, quoi. Quelques stands ci et là pour vendre des gourmandises japonaises…pas de sandwich au paté, pas de cornet de frites, mais des yakitori et autres takoyaki. J’ai passé mon tour.

Question type de population, c’était majoritairement des familles jeunes avec leurs jeunes enfants et des retraités. Pas beaucoup de couples sans enfants, pas beaucoup d’enfants âgés. On n’était pas dépaysés.

Ryu est resté éveillé jusqu’à la fin de la visite du parc. Ça nous a permis de prendre des photos avec lui. J’ignore pourquoi, mais face à un appareil, il ne sourit pas beaucoup…alors qu’en dehors de ça, au naturel, il rit beaucoup. Bon. Pas de photo sourire dans cette série, tant pis.

Il faisait froid…mais pas trop. On a beau porté des manteaux et écharpe ou bonnet sur les photos, on était très loin d’être transis. Et le temps était superbe. Je crois n’avoir jamais vu un hiver aussi doux que celui de cette année. Quelle chance pour le premier hiver de Ryu.

Bilan de la sortie: c’est vachement cool de faire des sorties avec sa petite famille. Et de faire des photos pour marquer le coup. Les 20+ prochaines années vont être cool. Et puis, les pruniers, ça en jette moins que les cerisiers. Quand même. Pâle imitation.

Ryu aura été super cool. Pas de pleurs, pas de râles, pas de réclamation de lait. Il est cool ce bébé. Et sorti du parc, il s’est endormi direct. Il sait déjà reconnaître ce qui est intéressant (le parc) de ce qui ne l’est pas (les transports).

Duako à plat

Dimanche vers 16h. Y et moi avons une course à faire en voiture. On ne s’est pas servi de Duako pendant un bon mois.

Ça commence mal, la clé électronique ne marche pas, la porte refuse de s’ouvrir. La pile est morte, je pense alors. Sauf qu’en utilisant la deuxième clé, rebelote! Deux piles mortes en même temps, j’y crois pas. La batterie de Duako est sûrement à plat. Pourtant, elle n’a pas roulé pendant un mois seulement. Et il est pratiquement impossible qu’on ait laissé une lumière allumée, car Duako refuse de fermer les portes si toutes les lumières ne sont pas éteintes, et les portes étaient bien fermées. Bon, on verra la cause plus tard, on va d’abord réparer, je me dis. On appelle JAF.

JAF arrive 20 minutes plus tard. Je lui explique le problème. Le gars ouvre le capot et dit de suite “on n’a pas ce genre de batterie, on pourra pas la changer”. OK… Il dit qu’on a dû laissé une lumière allumée, et moi je lui dit que non, pas possible. Il mesure la tension à la batterie: 13,8 V. Umh, dit-il. Effectivement, la batterie a toujours du jus, donc il ne s’agit pas d’une lumière restée allumée. Il branche la batterie avec des pinces croco sur une drôle de machine portable et pas grosse (un générateur quelconque), et de suite Duako se rend compte qu’on existe. Duako démarre sans problème.

Avis de JAF: sait pas trop…il conseille de changer la batterie au plus vite et de faire chercher la cause du problème. Je laisse le moteur tourner pendant qu’on téléphone à Nissan pour vérifier qu’on peut aller leur porter Duako tout de suite. Yukiko téléphonera pour moi.

Yukiko portait Ryu pendant qu’elle téléphonait, et celui-ci était incroyablement calme et patient. Il est resté silencieux tout du long de la conversation téléphonique, sauf à un moment. Yukiko expliquait le problème au techos de Nissan, quand elle a stoppé trois secondes pour chercher ses mots. C’est à ce moment que Ryu nous a sorti un rot de compétition, alors même qu’il était juste à côté du combiné téléphonique. Yukiko a bien pensé à dire au techos de Nissan que le rot ne venait pas d’elle, mais ça aurait fait genre “mais non mais non c’est pas moi” 😳

Bref, après accord de Nissan (garage qui travaille le dimanche, remarquez bien), je file chez eux. Je ré-explique ce qui s’est passé, et j’attends sur place.

Trois quarts d’heure plus tard, je reçois le verdict. Non seulement ils n’ont pas trouvé la cause, mais en plus selon eux la batterie se porte comme un charme; elle est pleine et elle dépote. Ils m’ont questionné à mort sur l’ordre et la nature des manip qu’on a faites quand elle ne voulait pas démarrer, mais aucune cause logique ne leur est venue à l’esprit. C’est un peu comme si la batterie se reposait dans les limbes, et qu’on l’avait fait revenir sur Terre en lui branchant les pinces croco.

On a perdu deux heures dans cette histoire, et on n’a pas pu faire notre course (pas grave pour la course). Nissan m’aura au moins lavé Duako, elle commençait à être un peu poussiéreuse. La prochaine fois que ce prob arrivera, on devra appeler Nissan pour qu’ils viennent eux-mêmes inspecter Duako. En espérant que le problème ne se reproduise pas lorsqu’on est à Pétaouchnok.

La photo de janvier

La flemme en janvier n’a pas eu d’égale par le passé. Mais en février, je suis bien parti pour la dépasser.

En janvier, on n’a pas pris de photos de Ryu. Un comble. Heureusement, Yukiko a commencé à souvent rencontré son ex-prof de français pour un échange discussion en français/discussion en japonais, et son ex-prof a pris Ryu en photo, à côté de son propre fils, né un mois avant Ryu.


L’autre bébé est aussi un enfant mixte français-caucasien/japonais (le sujet de savoir si les japonais sont une race unique est ouvert aux opinions), et les deux bébés ne se ressemblent pas du tout; couleur de la peau, forme de la tête, cheveux…Mais les deux sont beaux, et ils se sont, paraît-il, beaucoup appréciés l’un envers l’autre. C’est le premier copain de Ryu!

Visite d’une amie

Le week-end du 29/30, c’était au tour d’une ancienne amie de Yukiko de venir. Leur rencontre remonte à longtemps, car elles se sont connues dans leur premier emploi à la sortie de l’université. C’était une grosse boite (une filiale de Toshiba), et comme dans presque toutes les grosses boites -surtout à l’époque- il y avaient beaucoup de nouveaux rentrants chaque année. Les nouveaux entrants avaient droit à un stage commando de formation professionelle (car chacun sait que l’université ne forme à rien, sauf qu’au Japon ils le reconnaissent et les entreprises se sont adaptées depuis longtemps). En plus, Yukiko avait habité avec elle pendant quelques temps au dortoir de leur compagnie; ça créé des liens.

Vous vous rappelez d’elle? Elle était à notre mariage, et nous avait même fait un speech avec son mari (maintenant ex).

Elle nous a offert un pancho et un bonnet à oreilles pour Ryu. C’est mignon.