Une petite comparaison

Je lisais un article de Wikipedia sur je ne sais plus quoi, et je suis tombé sur un chiffre qui m’a étonné. Je l’ai vérifié, puis ai commencé une petite comparaison avec la France.

Vous savez que l’image du Japon est celle d’habitations toutes petites dans des villes sur-encombrées (i.e. une grande densité dans les [grandes] villes). Mais à côté de ça, j’habite une maison que je ne crois pas que j’aurais pu acheter en France. Une maison de 140 mètres carrés en région parisienne, dans une zone calme et verte? Umh, umh.

J’ai donc relevé le nombre d’habitants, la superficie et la densité des 6 plus grandes agglomérations françaises et japonaises, et les ai mises dans un tableau. Notez bien que les données portent sur les agglomérations intra-muros et n’incluent pas les banlieues (la “banlieue” n’a que peu de sens au Japon, surtout quand par exemple Yokohama est un peu la banlieue de Tokyo (et vice-versa 😉 )). Une exception, celle de Paris/Ile-de-France et de Tokyo/région des 23 arrondissements.

(si vous trouvez une erreur, merci de me l’indiquer…je n’ai pas vérifié à deux fois les chiffres ci-dessous)

(cliquer pour agrandir…)

Pour ceux qui l’ignorent, Tokyo est une région (qu’on traduit du japonais généralement par “préfecture”, parce que ce n’est pas exactement comme nos régions non plus) et non pas une ville, sauf que…elle fournit des services semblables aux services fournis par les villes. Par contre, Tokyo est considéré par une ville par le reste du monde…quelle est la capitale du Japon? Ben Tokyo bien sûr. Avec notre logique occidentale, Tokyo devient donc une ville.

Alors, que peut-on retirer du tableau ci-dessus? Et bien pas grand chose, comme quoi les stats, on en tire ce qu’on veut bien en tirer. Parce que concrètement, les 23 arrondissements de Tokyo sont bien moins denses que les 20 arrondissements de Paris, et pourtant, on se sent plus oppressé ici qu’à Paris. En fait, c’est juste que ce phénomène d’oppression ne se chiffre pas que par la densité.

Et puis, vu de l’occident, on dit souvent que les logements à Tokyo sont exigüs, mais en fait, si on compare à Paris…bah moi je trouve pas, enfin à niveau social équivalent du moins. C’est juste mon expérience personnelle par contre, donc je suppose que d’autres personnes auront une expérience différente sur ce point.

Fin d’atom

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Firefox donne le choix entre les trois standards quand vous souhaitez vous abonner; j’ai désactivé le choix de atom. Mais pour tous ceux qui utilisent déjà atom, merci de prendre vos précautions! 😉

Le Retour de Duako

Comme prévu, Yukiko a été donner Duako vendredi pour un lifting de son arrière-train gauche. Elle a reçu une March en échange.

Samedi, j’ai été porté la March pour reprendre Duako. En conduisant la March, j’avais l’impression de conduire un kart, mais avec beaucoup moins de reprise qu’un kart. En appuyant sur la pédale d’accélération, il fallait bien 2-3 secondes pour être sûr que j’appuyais bien sur la pédale d’accélérateur (une cylindrée d’un litre en automatique, forcément…vous noyez le moteur à chaque accélération). J’avais les jambes autour du volant. Un accident, et la March se transformait direct en cercueil. Quelle expérience fortement intéressante!

Mais je dois bien reconnaître que pour la conduite en ville, une March, c’est très pratique. C’est tout petit, ça se faufile partout, et on peut même la conduire avec les genoux. Par contre, confort minimum, et tableau de bord typique d’une Lada. Brrrh…je comprends tout à fait comment on peut vouloir acheter une March (aspect pratique), et peut-être que nous-même en aurons-nous une un jour, mais j’ai été quand même sacrément refroidi.

Et quel plaisir ce fut de retrouver Duako. On s’était habitué à sa taille (et en tout état de cause, ce n’est pas une grosse voiture), mais c’est incomparable à une March. 600 Km dans la journée avec Duako, no problem.

(une March)

Albertine Disparue

Sixième tome de la saga écrite par Marcel Proust. Albertine se prend un arbre de face quand son cheval l’envoie valser, et disparaît. Bouquin assez court.

Dans la première partie du livre, on voit le narrateur aux prises avec la disparition de sa prisonnière. “Albertine est morte” devient une lithanie, présente deux ou trois fois par page, rythmant le récit de la souffrance virtuelle du narrateur. Cette souffrance est admirablement bien décrite, mais ça ne dépareille pas du reste de l’œuvre. Avoir toute une tranche de vie intimement reliée à une personne qui par la suite disparaît vous fait découvrir de toutes nouvelles sortes de douleurs. Une partie de soi disparaît avec la disparue.

La deuxième partie est à mon avis une ébauche du dernier livre, mais on y lit encore plus de références historiques qu’ailleurs. Quelqu’un peut-il réellement, sans aide extérieure, comprendre les centaines de références faites par le texte? Toutes ces références qui, hélas, à mon goût, ne font que diminuer la valeur littéraire de l’histoire, quand celles-ci n’ont aucun lien directe avec cette histoire. Exemple:

“L’habitude d’associer la personne d’Albertine au sentiment qu’elle n’avait pas inspiré me faisait pourtant croire qu’il était spécial à elle, comme l’habitude donne à la simple associations d’idées entre deux phénomènes, à ce que prétend une certaine école philosophique, la force, la nécessité illusoires d’une loi de causalité.”

Note de bas de page: “On reconnaît la philosophie de Stuart Mill (1806-1873), qui est associationniste.”

Oui, certes. Moi, je ne l’avais pas reconnue, j’avoue, mais maintenant qu’on me le dit…Et les références sur tel ministre ou tel personnage politique sont légions…on atteint les 500 notes de bas de pages pour 273 pages d’un livre de poche.

Mais heureusement, le récit de Proust est abordable pour les incultes tels que moi. Ses descriptions de sentiments, ses explications sarcastiques des évolutions de sentiments, et dans une certaine mesure des… associations… faites entre des souvenirs, et une scène du temps présent, sont éblouissantes et révélatrices. Pas étonnant que Openheimer ait déclaré A la recherche du temps perdu son livre préféré. Une telle analyse, une telle matérialisation en des mots de sentiments dont personne ne parle, dont personne ne veut parler, mais que la plupart des gens ressentent était une tâche des plus ardues.

Ces bouquins sont une référence sur la vie et, dans une certaine mesure, sur le temps qui passe. Mais c’est pas du tout ce que j’avais imaginé avant de les lire (il m’en reste un à lire tout de même).

En conclusions, quelques citations…être d’accord ou pas avec leur contenu (surtout pris hors-contexte) n’a aucune espèce d’importance.

“Laissons les jolies femmes aux hommes sans imagination.”

“Plus le désir avance, plus la possession véritable s’éloigne.”

“Le désir engendre la croyance.”

“Notre amour de la vie n’est qu’une vieille liaison dont nous ne savons pas nous débarrasser. Sa force est dans la permanence. Mais la mort qui la rompt nous guérira du désir de l’immortalité.”

“L’optimisme est la philosophie du passé.”