La demande de stage

La semaine dernière, j’ai reçu une demande de stage.

Il fut un temps (il y a environ 3 ans) où j’en recevais beaucoup, mais c’est plus le cas. Ça m’aurait motivé pour y attacher plus d’attention, sauf qu’il y a 3 ans j’avais le pouvoir décisionnel d’en prendre, tandis que maintenant je ne l’ai pas. Alors y attacher beaucoup d’attention ou pas ne changerait rien au résultat. D’autant plus que ma boite actuelle ne prend pas, et n’a jamais pris de stagiaire. Bref.

Message typique “je souhaiterais faire un stage dans vot’ boite”, sauf que le candidat avait beau dire que ma boite avait l’air super, non seulement il n’avait visiblement aucune idée du nom de ma boite, mais en plus il n’avait aucune idée du secteur d’activité de ma boite, ni de ma fonction dedans. Si il le savait, il l’a soigneusement caché, en particulier dans sa lettre de motivation (sans entête, et sans en parler une seule fois). Sans doute une lettre type envoyée à 453 entreprises différentes.

Le fait de finir sa demande par “si il n’y a pas de place dans votre équipe” (c’est pas MON équipe, au passage), “merci de transférer à n’importe qui n’importe où”. C’est une très bonne signature pour un arrêt de mort virtuel dans une recherche de stage ou d’emploi. Parce qu’à la question motivation…on a une réponse assez flagrante. Accessoirement, des documents en français uniquement, c’est pas très pratique.

J’espère qu’il n’a pas pris mes petites remarques/conseils mal (j’ai été gentil, je vous jure, même pas sarcastique), et qu’il va trouver quelque chose, qu’il change sa méthode ou pas.

Je me suis demandé si je l’aurais pris dans le cas où j’étais capable de prendre un stagiaire. Je pense que:

– Je ne l’aurais pas pris s’il y avait eu un candidat avec une meilleure self-présentation

– Je l’aurais pris si il avait été le seul candidat, et que j’avais un boulot à lui faire faire (que personne d’autre ne pouvait ou voulait faire). Mais il aurait sans doute récolté une indemnisation de misère vu qu’il était visiblement prêt à prendre n’importe quoi (je parle pas “exploitation” non plus!).

Au fait, pour moi, les indemnisations de stages à Tokyo, je les classe comme ça (1 € = 125 JPY):

Moins de 100000 JPY (moins de 800 €): exploitation honteuse

100000-150000 JPY (800-1200 €): misère

150000-200000 JPY (1200-1600 €): honnête, sympa

200000 JPY ou plus (plus de 1600 €) : excellente

(au-dessus de 250000 JPY [2000 €], c’est du n’importe quoi luxueux)

Bon, c’est du “en gros”, hein! On va pas se mettre martel en tête pour ça non plus. Accessoirement, ça n’est pas toujours (“pas souvent” ?) la même personne qui décide de prendre un stagiaire et qui décide du montant de l’indemnisation. Par exemple dans mon précédent travail, je ne pouvais au mieux qu’influencer le montant de l’indemnisation.