Death Note

(Note: Plusieurs personnes utilisent le mot “manga” pour désigner autant les bandes-dessinées que les dessins-animés, japonais ou non. Dans ce blog, le terme “manga” ne se réfère QUE aux bandes-dessinées japonaises)

Je n’ai lu qu’un seul Manga dans son intégralité dans ma vie: Akira. Akira, c’était nul, surtout avec le recul. C’était novateur pour moi à l’époque (il y a environ 15 ans je pense), tant graphiquement que narrativement. Mais dans Akira, si l’histoire commençait bien, plus ça allait, plus ça prenait un tour qui ne me plaisait pas…mais alors pas du tout. Ça m’avait navré d’autant plus que j’avais acheté les 6 premiers tomes, aux éditions Glénat, une édition luxueuse, des bouquins avec une reliure magnifique, mais ces volumes étaient super chers (90 FF…j’étais étudiant, hein!). Au bout du 6, j’avais arrêté de les acheter, car je començais vraiment à me poser trop de questions. Bien m’en a pris, car la suite fut ridicule (selon mes goûts), et la fin incompréhensiblement bête (toujours selon mes valeurs). Ce fut ma première expérience des manga, elle fut bien décevante et peut-être scella-t’elle le sort des manga dans ma bibliothèque. Je tentai d’en lire quelques autres par la suite…mais je ne pus même pas terminer le tome 1 de la majorité de ces séries; histoire ennuyeuse, personnages caricaturaux, dessins grotesques, j’en passe et des meilleurs… J’avais pu finir le tome 1 de Dragon Ball, mais je n’ai pas pu continuer très loin par la suite.

J’ai ré-essayé plusieurs manga après mon arrivée au Japon, ce pouvait être un moyen d’améliorer mon japonais pensè-je alors, près de dix ans en arrière. Mais sincèrement, mon niveau de l’époque ne m’autorisait pas à en lire tout en comprenant les histoires. Quand j’ai commencé à être assez bon pour arriver à à peu près comprendre l’histoire, je n’ai lu que des manga de merde (selon mes goûts), dont je n’ai jamais pu dépasser un seul tome (Golgo 13 par exemple). Il y eut une exception: Black Jack.

Black Jack, j’ai bien accroché, et j’ai lu tous les tomes qui me sont passés sous la main (je n’ai pas dû en lire la moitié je pense, quand même). Le vocabulaire médical était des plus difficiles à comprendre, mais ça allait encore. Le problème, ou plutôt les problèmes de cette série étaient les suivants:
1/ Ce ne sont que des petites histoires courtes, il n’y a pas de fil directeur. Ça limite mon intérêt.
2/ C’est un peu gentillet/simplet. C’est gore par moment, mais c’est gentillet. C’est sans doute dû à l’âge de l’œuvre.

Franchement, les manga pour moi, c’était une cause entendue; c’est nul, ça me plait pas, point final. Mais j’ai toujours continué à essayer d’en lire de temps en temps. Beaucoup moins ces derniers temps (ces quelques années). J’avais bien acheté le tome 1 de Naruto devant le plat qu’en faisaient mes nièces (rapporté par ma belle-sœur), mais…je n’ai pas réussi à dépasser la première page! Ma mauvaise volonté était devenue très forte.

Et alors, pendant les dernières vacances de Noël, lorsque mon frère et sa famille étaient chez nous à Yokohama, la discussion est allée sur Death Note. Je ne me rappelle plus comment d’ailleurs. Ma belle-sœur et mon frère me l’ont recommandé, et certes, l’histoire qu’il m’ont décrite avait l’air intéressante. Death Note commençant à dater (publié entre 2003 et 2006), les bouquins n’ont presque plus de valeur sur les sites d’enchères. J’ai eu les 13 tomes (12 tomes plus un tome bonus “guide book”) pour 1000 JPY (7,5 €).

Death Note m’a d’emblée plû. J’ai accroché de suite. Pas de perso débilissimes-délirant, pas d’humour exhubérant, une histoire qui tient la route dans les standards occidentaux (à mon avis) tout en conservant une très nette et omniprésente touche japonaise (la vie de tous les jours des perso du manga est celle de japonais, il n’y a pas de doutes!). L’histoire ne fait que 12 tomes, loin du travers de nombreux autres manga comme Naruto ou Dragon Ball qui se déclinent en plusieurs dizaines de volumes avec une histoire sans fin, ou presque. Death Note se finit, c’est une histoire complète, assez longue pour que se développe un lien entre le lecteur et les perso, et assez courte pour motiver à aller jusqu’au bout. L’histoire est d’équerre, bien pensée, bien détaillée (il s’agit en fait d’une enquête policière tout simplement), et bien racontée. Les perso ont bien été pensés et leurs interactions sont un plaisir à lire.

J’ai lu les 4 premiers tomes en janvier, un par semaine (rythme tranquille, le soir à la maison). Les tomes 5 et 6 m’ont fermement ennuyé, j’ai mis plus de 2 mois à lire les deux tomes. A partir du tome 7, j’ai repris un rythme tranquille mais régulier. Le tome 11, je l’ai lu en 3 jours. Le tome 12, je l’ai lu en une journée, où pourtant je travaillais; je l’ai lu dans le train le matin, le midi pendant le déjeuner, le soir dans le train, puis à la maison. Yukiko, elle, a lu les 12 tomes dès la première semaine en janvier  :lol: Elle a beaucoup aimé et en est restée pensive pendant plusieurs semaines.

J’ai trouvé ce manga tout simplement formidable. Après coup, j’étais moi-même scotché. Vous savez, c’est quand vous êtes entrés en contact avec une œuvre qui vous a touché quelque part, quand vous devez vous séparer de personnages fictifs pour cause de fin d’œuvre, comme dans un feuilleton, ou un livre, qui se sont terminés. Je suis resté dans le brouillard pendant une bonne semaine après coup, et je suis toujours un peu sous l’effet Death Note. C’était vraiment une excellente œuvre. Je suis extrêmement content d’avoir enfin trouvé un manga qui me plaise sans concessions. J’espère qu’il y en aura d’autres. J’attends les recommandations!