Voyage d’affaires

Voyage à Hiroshima il y a 2 semaines.

Premier jour: dernier jour du voyage d’un employé de Malaisie: il faut fêter ça!!

… j’ai regagné péniblement ma chambre d’hôtel à 4 heures du matin… dur… enfin surtout le lendemain, embauche à 9h dur dur… puis panne internet à 9h15 dans un de nos bureaux, 40 employés sans internet… ohlala… Ca a pris 2h pour un retour à la normale. J’ai tout de suite compris d’ou venait la cause mais pour réparer, euh.. je m’en suis remis à NTT, j’ai eu tort j’aurais du le faire moi-même, je suis sur que ça m’aurait pris 15 minutes, mais aussi beaucoup de transpiration et je me sentais pas très bien…

On était vendredi. Vendredi soir rebelote, retour à 2h du matin, et samedi déménagement d’un de nos bureau, super… départ à 9h arrivée à…3h du matin dans ma chambre d’hôtel… Puis rebelote dimanche, déménagement la suite…

Fini a midi, bouffe jusqu’à 14h, puis hotel et dodo jusqu’a 18h. Le soir rebelote, mais nan vraiment trop fatigué, retour à 23h.

Lundi soir sortie again, retour tranquille à 23h.

Ce foutu premier jour m’a laminé pour le restant de la semaine. Leçon à retenir: si possible tu sors pas jusqu’à 4h, et surtout pas le premier jour.

J’ai pris aucune photo. Ça fait touriste mais j’ai eu tort. Elle me feront bien plaisir ces photos dans 10 ans, quand je ne serai vraiment plus en age de faire ces conneries. Les 50 ans arrivent et des fois je me dis c’est limite quand même. Déjà on se rend compte que j’ai habité plus longtemps au Japon que les demoiselles qu’on rencontre… alors qu’elles ne sont jamais sorties du Japon depuis leur naissance. J’ai habité plus longtemps au Japon qu’elles. Quand je suis arrivé au Japon elles étaient pas encore nées.

Sinon je travaille aussi, beaucoup. Je suis à un niveau bien au-dessus de ma tête. On me paye une fortune pour faire un truc que je ne maîtrise pas, ceci dit il y a pas grand monde qui connait mieux que moi les spécificités informatiques de la boite donc je suis remplaçable (nul n’est irremplaçable) mais pas super facilement.

Pareil pour ma boite perso, je suis à la limite de mes capacités techniques, alors que pourtant c’est un travail très technique. Quand une merde sort de nulle part je suis là “bon… recherche google…”. Pour l’instant ça marche, même si des fois il n’y a eu aucun résultat sur internet pour des merdes bien chaudes, j’ai peiné… mais je m’en tire toujours. Pour le moment.

Je suis limite, mais limite “+”. Je suis juste bon pour être bien positionné et potentiellement gagner une fortune. Ça se met en place tout doucement. On espère… passera, passera pas…

Work hard

C’est une phrase qui m’a toujours plu: work hard, play harder.

Voyage d’affaires à Hiroshima la semaine dernière, 5 jours, durs. Le travail en journée, c’était à fond de 9h à 21h, puis on s’amusait à fond de 21h à minuit/2h.

Il y a des trucs dans le travail, c’est chaud. Des trucs que je comprends pas, mine de rien le cloud c’est plus complexe que je ne l’avais imaginé. Et encore, c’est que Azure dont je comprends intuitivement le fonctionnement (merci Microsoft), qu’aurait-ce été avec AWS ou GCP.

Mais mon précédent bras droit, un techos de malade, nous a construit un truc, mais alors…  des tas d’interconnections de partout avec des scripts powershell au milieu, si il y a un truc qui tombe en panne, je serais bien en peine de trouver la cause dans tout ce fatras. J’ai de la chance, il y a plein de trucs qui tombent en panne mais c’est que des petits trucs que j’arrive à réparer vite fait. Ça me fait apprendre plein de trucs à chaque fois.

Alors on a une facture Azure longue comme le bras qui liste tous les éléments utilisés, et moi je fais du mapping genre “tiens ça ça doit servir à ça, et ça à ça” et puis je regarde ce que chaque élément fait, et combien il coûte etc.

Le petit script pour lister les numéros appelant que notre call center n’a pas pu prendre, il coûte 800 euros par mois et utilise une bonne douzaine de composants Azure (et un script de 600 lignes qu’il m’a montré une fois mais que je n’arrive plus à retrouver…). Kubernetes je connais que le concept, Rancher: jamais utilisé… Il pouvait pas utiliser Docker, non, il fallait qu’il prenne Rancher. Ah oui Rancher est gratuit, oui… Et que viennent faire Kubernetes et Rancher dans cette histoire? Ahah

Microsoft est complètement con de ne pas fournir cette info dans le GUI de Teams (les numéros des appels manqués), il faut aller la chercher dans un endroit bien obscur, mais 800 euros par mois quand même… Une petite recherche me donne une petite boite suisse qui fournit un plugin pour Teams qui fait exactement ça, et il coûte 100 euros l’année. Economies en vue, mais surtout surtout, plus d’usine à gaz qui a la forme d’une épée de Damoclès. Je prépare la migration.

Bon sinon j’ai une tonne de trucs à raconter mais rien de bien important ni intéressant. Ah si je refais du support PC (au prix que je coûte, lol) ça faisait 15 ans et ça me plait beaucoup. Environ 1-2 appels par jour, ça ne me prend pas beaucoup de temps.

Le soir, excellents restaus, excellents bars. Qu’est-ce que j’ai bouffé, qu’est-ce que j’ai bu. J’ai mis la limite à 2h du matin parce que mes boss viennent à midi, moi je commence à 9h… Une nuit on sort d’un énième bar à 2h du matin, le boss dit “on va bouffer des ramen taiwanaises et on va au sauna!”. Je me suis excusé, si j’y vais, demain j’y arriverai pas…

※ Bonne bière, hein
※ C’est une jupe

Mon prochain voyage d’affaires est… la semaine prochaine. J’ai des gens à aller voir mais je n’ai pas pu lors de mes 2 précédents voyages car on est sortis tous les jours. Vais-je avoir un soir de repos cette fois?

Hiroshima mon amour

Voyage d’affaires à Hiroshima cette semaine, 4 jours.

Premier jour, mon contact/collègue/plus que collègue: Tu viens manger à la maison??

Moi: bah ouais!

2e jour, mon contact/collègue/plus que collègue: On va manger/boire et au sauna??

Moi: bah ouais!

3e jour, mon collègue direct: On va manger et boire??

Moi: bah ouais!

4e jour, mon contact/collègue/plus que collègue: On va manger et boire??

Moi: bah ouais!

Putain le lendemain au travail… mon collègue me dit “ça va? t’as pas l’air bien!”. J’étais pas pas bien, j’étais endormi. J’ai émergé vers 14h. RDV à 14h30 avec les numéros 1, 2 et 3 de la boite pour parler de trucs et d’autres.

J’ai passé 4 jours absolument fantastiques dans une ville que j’aime décidément beaucoup: Hiroshima. Le boulot va être dur mais est bien payé et m’intéresse.

Le truc comique, c’est quand le CEO m’a dit: on aurait dû tous les virer. Oui, je m’étais dit la même chose

Il n’y a plus qu’à faire tourner le truc à distance. C’est pas gagné mais c’est surtout pas perdu.

Le record

Jour J: j’annonce à mon chef que je démissionne.

Jour J+1: je dis à mon chef que nan, je vais pas tenir plus longtemps, je me casse.

Jour J+2: Je me casse… dernier jour de taf.

Alors. Démissionner d’une boite comme celle-ci, c’est pas le truc évident, hein, les gens cherchent à y rester le plus longtemps possible normalement. Moi je me barre en un mois.

Partir pendant la période d’essai: perso j’ai jamais vu quelqu’un le faire. Ça doit arriver bien sûr, mais j’ai pas l’impression que ce soit quelque chose de super courant.

2 jours entre l’annonce de son départ et le départ… Je sais pas vous mais moi ça me semble surréaliste.

Ils doivent me détester grave. Je me demande d’ailleurs si ils vont pas me faire des crasses. Je sais pas comment, mais à mon avis, vraiment, ils l’ont pris très très mal. Et bizarrement cela ne me fait nullement plaisir. Ça devrait parce qu’ils m’ont fait chier mais alors… je me dirigeais vers un crack mental.

En un mois j’ai fait une centaine de réunions (sans déconner). J’ai reçu un millier de mails et de messages. Une bonne centaine de liens (intranet) qui débouchaient sur des centaines de fichiers arrangés/classés de la façon la plus démente possible. Pas facile de tout regarder quand tu es en réunion de 9h à 18h.

Et mon training décoiffait. Genre le budget. A faire tous les trimestres, ça prend un mois à faire à chaque fois. Il y a un powerpoint qui “résume” le processus. 30 pages. Une phrase par page genre “il faut aller dans tel système et faire tel truc”. Mon superviseur m’a expliqué tout le process. En 30 secondes. (sans déconner) Il a culot de me dire après “t’as compris?”.

Moi – euh..non, il va me falloir un peu plus de détails.

C’est l’air énervé qu’il passe 3 minutes supplémentaires à m’expliquer. (sans déconner) Et de me répéter “t’as compris?”.

Répète ça sur tous les process… à la fin tu dis plus que t’as pas compris. Tu dis que tu vas essayer de bosser le machin dans les fichiers introuvables de l’intranet qui est plus grand que l’internet de la Belgique.

Tu te retrouves à la fin du mois en ayant fait 5 heures d’heures supp tous les jours et n’ayant toujours compris que 10% des choses. Ton estime de toi-même est dans les chaussettes, t’as un superviseur que t’aimes pas, un chef qui joue le rôle de dieu, on te nomme responsable du projet titanesque “fais nous un boulot parfait hein… t’es le plus ancien donc tu est censé savoir plus que tout le monde… si tu fais une erreur les conséquences seront grâââves.”

Ouais. bon. Bah. Je me casse. Et ils me détestent évidemment, c’est moi qui ai tous les torts (de leur point de vue). Je n’essaie jamais de changer les points de vue des antagonistes. (sauf famille/amis)

Je devrais leur en vouloir. Je finirai peut-être par leur en vouloir. Mais pour le moment je reste sur l’impression amère de n’avoir pas pu faire le boulot.

 

Et de 5

Je vous ai pas dit? J’ai trouvé un nouveau boulot. Enfin, façon de parler… On pourrait le dire d’une autre façon. Ce qui est important est que je quitte donc ma nouvelle boite en un temps minimalistique pour un truc bien plus concret, bien plus amusant à mes yeux, et bien mieux payé (oui, bien entendu c’est totalement accessoire, nous sommes d’accord). Bien plus instable aussi, ouhlala… Je bas tous les records. Ah et puis ma p’tite boite à moi sur laquelle je bosse les nuits et les week-ends a eu des bénéfices supérieurs à mon salaire au mois de décembre. (20.000 euros de CA). Tout se met bien, c’est irréel. Si seulement ça pouvait durer.

Et quand je dis que “je vais pas rester longtemps”, je putain de plaisante pas, lol.

La nouvelle boite

Oh boy. Je vais pas rester longtemps.

Vous voyez les problèmes administratifs? Quand vous allez dans une instance publique quelconque pour une démarche pas simple, qu’on vous balade d’un service à un autre, que vous devez faire des démarches dont vous ne comprenez pas le sens avec des personnes dont vous ne comprenez pas l’existence pour remplir des papiers dans un langage extra-terrestre et que tout ça prend des mois?

Hey, je l’ai déjà fait chez at&t, et j’en ai eu une idée chez softbank. Et ben… je peux plus là, je veux pas finir ma vie avec ces conneries.

On va chercher un autre job.

J’aurais dû…

…tous les virer.

Dans ma boite précédente, je gérais deux équipes: l’infra et le dev. Sincèrement je foutais que dalle avec la division dev, ils étaient deux et un autre gars (un connard) les gérais directement avec le CEO. Moi je faisais figure de bouffon.

Mais il y avait l’autre équipe, l’équipe infra, l’IT interne. Là on faisait du bon boulot, mais en toute honnêteté on n’avait pas besoin d’être 4. Ça pouvait tourner avec 2 personnes. Du coup je faisais pas énormément. Ça + la tuile politique qui m’ait arrivée m’ont poussé dehors. C’est surtout pour le politique que je suis parti mais c’est aussi que j’avais peu de poids du genre “si je pars tout se casse la gueule!”. Nan nan, ça pouvait très bien tourner sans moi.

Bon, c’est vrai que mon lieutenant ne s’entendait pas du tout avec le CEO, je faisais beaucoup de politique pour vendre au top management ce qu’on faisait, et ça marchait bien. Mais… je me disais qu’ils allaient mettre de l’eau dans leur vin.

Je suis resté en contact avec le numéro 4 (qui est devenu numéro 3, sacrée histoire). Et que m’apprend-il? Mes 3 subordonnés ont donné leur démission. Pas ensemble, mais l’un après l’autre. L’un part fin décembre, les deux autres fin janvier.

J’aurais dû les virer et garder leur travail pour moi. Je devenais invirable.

J’ai proposé au numéro 3 de faire le travail d’admin les soirs et week-ends, avec ma p’tite boite. On va voir si il mord. Ils cherchent à embaucher quelqu’un mais je doute qu’ils trouvent à temps. Il prend des devis avec des boites qui peuvent faire le travail en externe, mais ça coûte des dizaines de milliers d’euros mensuels.

La journée des résultats

Réponse de mon entretien raté de l’autre jour.

Et c’est sans surprise que… ah tiens non, surprise, ils m’embauchent.

Le pire entretien de l’année, ils m’embauchent. J’ai fait tout de travers mais apparemment pour moi ça marche mieux quand je fais les choses de travers. Ouais après tout ça a du sens dans mon cas.

Je demande plus que ce qu’ils offrent, ils m’embauchent quand même. Perdu pour perdu que j’avais dit…

Près de la cinquantaine, étranger, et j’ai jamais trouvé un travail aussi rapidement (trois mois et demi?). J’hallucine. Yukiko n’en revient pas non plus de ce que j’ai décroché.

Je perds mon titre de directeur (quoiqu’en fait c’était marqué “manager” sur ma carte de visite alors que 部長 on le traduit normalement par “directeur”, z’ont rien compris), je ne vais plus avoir de subordonnés et ça me rend heureux! J’en avais ras-le-bol de gérer des gens. C’est bon pour le prestige social, mais dans les faits: à gérer c’est une merde sans nom. Boh il y en a qui sont bons dans ce rôle et qui aiment ça… Moi je serais peut-être bon si je m’en donnais la peine, mais ça me fait chier. Etre payé le même prix salaire tout en n’ayant pas de subordonnés: nan mais quelle aubaine!

J’attrape un job énorme qui me plait comme pas possible dans une boite énorme (ce que je souhaitais). Je vais travailler dans l’infra et sur des gros projets INTERNES. Pas de clients… trop trop cool. Ça a l’air de ressembler beaucoup à ce que je faisais chez at&t mais en interne. Top.

Maintenant j’ai plus qu’à organiser un déménagement bien complexe… Des tas de machines, dont certaines qui tournent… Novembre va être du sport.

Et donc, un retour à Kamakura. Qu’est-ce que j’aime pas cette ville. Et le train pour aller au boulot… Il va y avoir des moments pénibles. Je vais essayer de me concentrer sur les points positifs.

Entretien

Un entretien important, pour un job qui me plait vraiment.

Pour résumer j’ai été nul. J’ai pas bien géré la pression (de trouver un job, un super job pour une super boite), je me suis mal exprimé et j’ai oublié de dire plein de trucs. En face: des gens très bien, qui ont dû me prendre pour un bouffon. Les Japonais ont plus de tact que les occidentaux, ils sont restés gentils.

Arrivés aux prétentions salariales, je donne mon salaire actuel, enrobé avec le coût de mon appart et du billet de train mensuel que me paye ma boite. Là la fille des RH intervient: “euh le budget pour ce poste est xxx” (15% de moins) “Quel est le minimum que vous souhaitez?”

Moi: Je viens de vous le dire, lol. Bon allez, on peut enlever un peu pour l’appart que JE paye et que je n’aurais pas besoin de payer si je vais chez vous… allez disons xxx (8% de moins que mon chiffre initial)

La fille des RH interloquée deux secondes genre “c’est toujours au-dessus du budget”.

Je veux ce job à mort, mais je suis pas une pute. Mon salaire est plus important que la mort. (en fait à 8% de moins on est toujours au-dessus du salaire que je touche actuellement, lol)

On y va au culot, hein. Perdu pour perdu. Si ils me veulent, ils débourseront… il y a toujours un moyen de trouver de l’argent supplémentaire.

Mais globalement, vu ma prestation, je crois n’avoir aucune chance. Vite vite le prochain entretien. Je suis dans mon 4e mois de recherche et ça devient chaud chaud. Etranger au Japon, près de 50 ans… on y croit. Beaucoup de (grosses) boites mettent les plus de 55 ans en simili-pré-retraite à faire un job fantôme pour un salaire diminué, alors investir sur un gars de 50 ans… bof bof.

ex-boss

Dans ma recherche effrénée de job (pour ne pas exagérer), je contacte mon ex-boss pour lui demander si il a pas un job pour moi. Il me répond rapidement, me demande deux, trois info et me répond qu’il va voir. Il a 50 personnes sous lui maintenant, il devrait bien me trouver un truc. L’attente commence.

Puis je vais voir facebook, comme toutes les semaines. J’y trouve jamais rien d’intéressant mais des fois il y a des trucs qui font passer le temps que je n’ai pas.

Et là je vois que la mère de mon ex-boss vient de mourir.

Bon. Ma requête n’avait pas été envoyée à un moment terrible terrible. Mais soyons positif, ça aurait pu être pire. Je sais pas, il aurait pu… avoir son père qui venait de mourir?

Ouiiii bon, je blague, ohlala…

Je sais pas combien de temps dure le deuil en Chine (mon ex-boss est Chinois) mais je crois qu’il va falloir patienter quelques jours pour une réponse. Quelques semaines? Le destin verra.

Zéro empathie sur ce coup, et c’est d’autant plus bizarre que j’aime et apprécie réellement mon ex-boss, ce serait un plaisir de retravailler avec lui. Je ne manquerai pas de lui faire part de ma compassion la plus sincère, quoique totalement simulée, lors de notre prochain échange mais là n’est pas le point. Je me rappelle d’un excellent pote à l’université dont la mère était morte et je n’avais là aussi rien ressenti de particulier (alors qu’en plus là je connaissais la mère). Intéressant donc, je ne semble rien ressentir envers la mort de proches de proches, à une exception près dont j’ai parlé dans un précédent billet.

Hum.