La fièvre du samedi soir

Apres mon séjour en famille il y a 2 semaines, j’ai dû enchaîner par un voyage d’affaire de 2 jours dans une succursale dans la cambrousse dans le Ibaraki.

Ibaraki, c’est pas loin de Tokyo. Vu de Hiroshima on se dit “ouais c’est pas loin, c’est pratiquement la même région, t’y vas de chez toi tranquille…”

MON CUL OUAIS. C’est pire que de voyager de la zone 5 à l’ouest de Paris vers la zone 5 à l’est de Paris (via Roissy). Ça m’a pris 3 heures, de chez moi à la succursale en question. Alors que ça prend 3h30 pour faire Yokohama-Hiroshima (800km?). Trois heures dans 4 trains qui s’arrêtent toutes les 2 minutes, mais… c’est un putain d’enfer. Moi qui déteste les trains en plus aaahhh la torture!

Lundi soir (le 2e jour) je quitte la succursale à 17h parce que j’en pouvais plus, je fonce vers la gare de Tokyo où je prends un shinkansen vers Hiroshima pour finalement arriver vers 22h30 chez moi. J’etais. Mort.

Lendemain mardi, pareil. J’ai été un zombie, pas facile facile de bosser correctement. Je l’ai écrit dans mon précédent billet, j’étais déjà mort avec le séjour en famille, les 2 jours de business trip m’ont tué une deuxième fois. Au moins 1 semaine pour récupérer me disais-je.

Lendemain mercredi vers midi, le CEO de la succursale m’appelle et me dit “ouais euh… alors euh… oui euh… la fille qui était assise à côté de toi pendant ton séjour vient d’être testée positif au corona (covid)… hein… attention à toi, hein…”

Alors, une leçon que j’ai apprise, et dont j’ai déjà parlé par le passé, c’est la loi des séries. Quand des merdes t’arrivent successivement, il ne faut pas se focaliser sur les merdes passées, mais plutôt sur ce qui pourrait t’arriver dans les jours qui viennent et te préparer mentalement. Tu pourras pas les éviter, elles vont te tomber sur la gueule de toute façon mais il faut prendre les devants: finir le boulot urgent rapidos, faire des réserves de conneries (bouffe par exemple ou papier toilette que sais-je), annuler tes RDV du week-end, etc.

Retour à mercredi. Par acquis de conscience (je blague; quelqu’un allait bien me trahir, autant que je fasse semblant que j’avais une conscience) je l’ai dit aux RH.

Je vous l’ai déjà écrit: notre DRH a une peur phobique du corona. On me questionne, genre “t’étais à combien de cm d’elle” “tu lui a parlé?” “vous avez mangé ensemble?” (réponses: 1m, non, non).

Réaction des RH: “ah bon bah t’es pas cas contact alors.”

Moi: Ouf.

RH: Mais tu vas quand même rentrer chez toi. Toute la semaine. Hein?

J’aime pas travailler de la maison…ohlala… Bon, je rentre.

Jeudi: travail de la maison. Les RH me demandent “t’as passé un test PCR?”. Euh… non… enfin je veux dire “pas encore”, hein…

Quelle merde. Tout est plein ce jour, il y a de la place le lendemain, je réserve.

Vendredi 14h je passe le test (résultat 2 jours plus tard). 18h pile je ferme le PC et je m’empresse d’oublier cette semaine de merde. Puis je me sentais pas trop bien en plus, toujours cette fatigue qui ne voulait décidément pas partir.

A 22h ça n’allait vraiment pas bien. Je prends ma température: 38,5℃.

Eh beh. Ça devait faire 6-7 ans que j’avais pas eu de fièvre. C’est vrai que c’est pas drôle. J’avais oublié.

A 23h j’avais 39,5℃ et je respirais difficilement.

J’ai passé une nuit atroce évidemment, je vais pas décrire, tout le monde sait ce que c’est.

Au réveil: bah toujours 39,5℃

J’ai pas été voir de toubs, ils servent à rien. J’aurais attendu 2h et payé 20 euros  pour me faire donner de l’aspirine, laisse tomber. Je préfère prendre le risque (faible) de crever.

Je suis tombé à 38.5℃ vers 20h. Dimanche matin j’etais à 38℃, vers 14h j’étais à  37.5℃ et à 20h j’étais à 36.9℃. Et j’étais très fatigué (euphémisme). Bon, rien de spécial, là encore tout le monde a connu ça.

Et le résultat de mon test PCR est arrivé. Négatif. J’ai pas eu le corona. Ou alors je suis tombé sur une souche inconnue jusqu’ici qui a réussi à m’infecter et me faire monter à 39.5 en 9 heures, alors même que je suis resté chez moi tout le temps (sauf pour faire le test PCR). Un maousse corona dopé au red-bull qui voyage dans l’air, s’infiltre par l’air conditionné et te fonce sur la gueule. lol

Je ne me voyais pas aller au bureau le lendemain, j’étais épuisé, je me voyais plutôt bien en voleur de salaire à comater chez moi (je rappelle que les congés maladie n’existent pas et qu’avec 10 jours de congé par an, à moins de ne pas pouvoir tenir debout, tu travailles quand tu es malade) donc j’ai tout raconté aux RH qui sans surprise m’ont dit “et bien tu vas rester chez toi toute la semaine, hein?”. Oui madame. Oh bah mince alors.

Et là, je finis mon lundi en PLEINE FORME. C’est bon, c’est passé. Un gros succès technique aujourd’hui me susurre à l’oreille que les emmerdes sont peut-être finies aussi (jusqu’aux prochaines…). Ce fut une longue semaine.

 

One thought on “La fièvre du samedi soir”

  1. Si c etait pas le corona (ca se peut que t es un faux negatif aussi) c etait quelque chose de proche. Genre une pharyngite. Mon fils en a une apres le corona et il a fait plus longtemps de temperature.

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